Attaque du domicile d’un douanier à Noé: Les militaires interpelés, déclarés non coupables

Le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Kouamé
Le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Kouamé
Le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Kouamu00e9

Attaque du domicile d’un douanier à Noé: Les militaires interpelés, déclarés non coupables

Attaque du domicile d’un douanier à Noé: Les militaires interpelés, déclarés non coupables

« Le tribunal, après en avoir délibéré conformément à loi, statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnel et en dernier ressort, déclare les prévenus Coulibaly Ardjouma, Traoré Karim, Doumbia Karamoko non coupables des faits qui leur sont reprochés. » Tel est le verdict donné par le président du tribunal militaire, Kouadio Koffi, le jeudi 31 juillet, à 20h 17min, dans l’affaire « attaque du domicile du chef de dépôt des douanes de Noé, dans la nuit du 6 au 7 février. »

Cette nuit-là, aux environs de 2 heures du matin, le domicile de l’adjudant Ouattara, chef de dépôt du poste des douanes de Noé, avait essuyé des tirs. Sa voiture et celle de son voisin, le lieutenant des douanes, Touré, n’ont pas été épargnées.

Bien avant cette attaque, l’adjudant Ouattara,aux environs de 18 heures ce 6 février, après sa ronde quotidienne, voit dans leur parking,  six véhicules non identifiés lourdement chargés. Il en informe sa hiérarchie qui lui donne l’ordre de procéder à une saisine. « C’était des voitures appartenant à des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci). Nous avons déchargé les véhicules et sommes rentrés chez nous », a-t-il expliqué à la barre.

A quelle heure avez-vous entendu les coups de feu ?, lui demande le tribunal.

« Je dormais quand j’ai entendu quelques coups de feu, mais j’ignorais que mon domicile était la cible. Ce n’est qu’au petit matin que mon voisin, le lieutenant Touré, m’a alerté. C’est en ce moment que j’ai vu les impacts des balles sur mon domicile et ma voiture détruite. » Donc vous ne saviez même pas  que vous étiez visé par ces tirs ?, reprend le président du tribunal sur un ton ironique.

« Non », répond l’adjudant Ouattara avant d’ajouter qu’il avait eu un sommeil très profond.

Les enquêteurs de la gendarmerie saisie par cette affaire le 7 février, ont immédiatement fait le lien entre la saisine des bagages dans les véhicules des éléments des Frci et l’attaque du domicile. Ainsi, les Frci dont les véhicules étaient concernés, ont été mis aux arrêts  et déférés devant le parquet militaire.

Dans l’enquête préliminaire et à la barre, ils sont restés constant dans leur déclaration, a indiqué le procureur Gabo Francis. « Mieux,ils ont des personnes, notamment leurs supérieurs qui confirment tous qu’ils étaient à leur poste de contrôle au moment des tirs ». C’est pourquoi, il a appelé le tribunal à les libérer au bénéfice du doute.

« Non, il faut les déclarer non coupables  et les relaxer », a répondu  la défense lors de son plaidoyer. Car aucune preuve ne milite contre eux et aucun témoin n’a pu dire qu'il les a vus sur les lieux des tirs,  a-t-il ajouté. Allant plus loin, l’avocat de la défense, Me Banti, a révélé qu’en dehors du caporal Coulibaly Ardjouma, les deux autres (Doumbia Karamoko et Traoré Karim) n’avaient pas de matricule et depuis leur détention, ils n’ont pu être intégrés dans l’armé. «Cela est une injustice que le juge que vous êtes doit corriger », a-t-il dit dans son plaidoyer.

Après cinq mois de détention et plus de quatre heures de débat au parquet, les prévenus ont été libérés à la grande joie des parents et connaissances.

Cependant, les criminels courent toujours, car le caporal Koné Siaka dont le véhicule avait également été déchargé par l’adjudant Ouattara est en fuite et activement recherché.


Ouattara Ouakaltio