Après l'attaque de Petit-Guiglo: Menace de catastrophe humanitaire

Le chef de village de Petit-Guiglo, Banto Basile devant ses maisons  incendiées.
Le chef de village de Petit-Guiglo, Banto Basile devant ses maisons incendiées.
Le chef de village de Petit-Guiglo, Banto Basile devant ses maisons incendiu00e9es.

Après l'attaque de Petit-Guiglo: Menace de catastrophe humanitaire

Après l'attaque de Petit-Guiglo: Menace de catastrophe humanitaire

L'attaque de Petit-Guiglo, petit village frontalier au Liberia, dans le département de Blolequin, s'apparente aux méthodes utilisées par certains groupes terroristes.

 

Les agresseurs venus du Liberia avec à leur tête Kohou Oulai Anderson alias Oulai Tako, tué dans les combats avec les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), ont semé la mort et la désolation dans ce village.

 

Les maisons brûlées s'étendent à perte de vue. Des greniers, des garde-manger, des cuisines, des douches, toutes les boutiques, le marché et même des manguiers ont été incendiés.

 

Le village ressemble aujourd'hui à un tas de ruines. Seuls quelques téméraires sont encore accrochés à ce qui reste de leurs maisons sans nourriture et habitations.

 

Les questions foncières origines de la plupart des conflits à l'ouest, à en croire le sous-préfet de Blolequin, Koffi Yao Kan Claude, sont quasiment inexistantes dans ce village.

 

Le village n'existe plus que de nom. Seule l'école a été épargnée. Les populations ont besoin aujourd'hui d'aide et de soutien des partenaires au développement.

 

Le chef du village Banto Basile rencontré sur place, n'a pas échappé à la fureur des tueurs venus du Liberia. Il ne lui reste que sa serviette et la chemise qu'il portait avant de fuir en brousse.

 

Le vieil homme souligne qu'il n'a pas mangé depuis l'attaque. "Je ne suis pas sûr de manger, si on ne m'aide pas. Les assaillants ont brûlé toute ma réserve de nourriture. Je demande au Président de la République de nous venir en aide", a fait savoir Banto Basile.

 

Sans nourriture et maisons, les populations se sont déplacées en masse à Blolequin et les villages environnants.

 

Diarra Mamadou, chef de la communauté malienne, qui vit dans le village depuis 1975, selon lui, a décidé que toutes les femmes et enfants regagnent le pays.

 

 "Nous n'avons plus rien à manger. Tout notre stock a été brûlé. Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Aussi, ne pouvons-nous pas abandonner tous nos champs pour aller ailleurs", a-t-il indiqué.

 

Il soutient que même les semences sont parties en fumée. "Comment allons-nous faire pour ne pas rater la saison agricole alors que c'est le moment de semer ?", s’interroge-t-il.

 

Le village de Petit-Guiglo a désormais le regard tourné vers les autorités et les partenaires au développement pour se loger, manger et dormir en sécurité pour éviter un drame humanitaire. 

 

Saint-Tra Bi

Correspondant Régional