Alliance des Houphouétistes: Le discours-vérité de Patrick Achi au PDCI-RDA

Alliance des Houphouétistes: Le discours-vérité de Patrick Achi au PDCI-RDA

Les cadres du Pdci-Rda qui ont choisi le Rhdp sont dans le collimateur de la direction du plus vieux parti de Côte d’Ivoire.

Et pourtant, ils avaient prévenu !

Ils avaient passé un temps fou à déconseiller la rupture avec les partis membres du Rhdp. « La rupture avec les partis politiques membres de la famille des Houphouëtistes n’est ni opportune, ni judicieuse. Elle est à exclure à tout prix ». Ils avaient même pleuré, imploré, veillé, effectué d’incessants allers retours entre Abidjan et Daoukro.

Hélas ! Pourtant, ils avaient argumenté. « Nous avons le devoir envers nos enfants, pour éviter le sacrifice d’une nouvelle génération, de poursuivre ensemble, au sein de la famille des houphouëtistes, le chemin vers la prospérité et le progrès. Nos divergences, quelles qu’elles soient, ne peuvent et ne doivent, en aucun cas, être au-dessus des intérêts du pays et des populations ; le sens de la responsabilité et le devoir de mémoire nous l’imposent ».

Les auteurs du courrier acerbe adressé à Patrick Achi, mercredi dernier « signé direction de la  communication du Pdci » savent les débats soulevés à l’intérieur du Pdci-Rda lorsque l’idée de rupture a été avancée. Ils savent l’accent mis sur les risques que cette option comportait pour la Côte d’Ivoire. Et ce, au regard des leçons tirées des crises de 1993 qui restent encore aussi vivaces dans les mémoires que leurs conséquences dramatiques sur le pays.

Ils ont pondu plus tard un texte dit « non à la rupture et oui à la paix » dans lequel ils ont expliqué que le redémarrage de l’économie ivoirienne a pour socle la paix retrouvée entre les fils et filles d’Houphouët-Boigny. Et que ce ciment nommé Rhdp mis en place par les Président Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ne devait en aucun cas voler en éclats. « On pouvait évoquer en son sein toutes les questions de réglages, de futures joutes électorales ou de nominations mais jamais on ne devrait rompre. Pour l’avenir de notre pays, de nos enfants », disaient-ils.

Ils avaient fait remarquer que c’est dans l’union et « grâce à un engagement de chaque instant, dans la mission de redressement du pays, de tous les acteurs politiques du Rhdp, que la Côte d’Ivoire a retrouvé la paix et la sécurité, a renoué avec la croissance, rétabli son attractivité auprès des investisseurs, a vu la création de centaines d’entreprises et de plus de 2 millions d’emplois dans tous les secteurs et la mise en oeuvre d’une politique sociale au bénéfice notamment des jeunes et des femmes. »

Daniel Kablan Duncan, Robert Mambé, Amichia François, Alain Donwahi, Achi Patrick, Siandou Fofana et les autres cadres du parti ne balayaient pas du revers de la main les reproches émis mais invitaient à privilégier l’intérêt de la nation. « Bien sûr, beaucoup reste à faire, mais ayons la lucidité et l’humilité de reconnaître que nous revenions de loin et que les résultats de cette gestion commune dans la paix et la fraternité retrouvées ont été unanimement salués par les différentes institutions et la Communauté internationale. »

En désespoir de cause, ils avaient lancé cet appel : « sommes-nous devenus subitement amnésiques à la crise passée et aux terribles souffrances endurées par toutes les populations, au point de mettre en péril les acquis si précieux des 7 dernières années, fruits des efforts et des sacrifices de toute une Nation et hypothéquer son avenir? Ferons-nous ici encore l’erreur de croire que cette rupture n’aura pour effet qu’une simple recomposition de la classe politique ? Notre histoire récente nous donne bien des raisons d’en douter. »

N’ayant pu empêcher cette rupture, ces cadres du Pdci-Rda auxquels s’est joint le président du Sénat, ont décidé d’opter pour l’avenir de la nation. Ahoussou Jeannot qui a beaucoup transpiré pour ramener le président Bédié à la raison, a aussi eu sa dose ‘’fatigue’’.

BLEDSON MATHIEU

 


Diantre !

Que reproche le Pdci-Rda au discours du secrétaire exécutif de Pdci renaissance ? Sur le fond, rien. Mieux, la direction actuelle du plus vieux parti politique de Côte d’Ivoire partage les observations d’Achi Patrick.

Mais...

Mais quel mais ? Traduisons la trame de leur texte : on est d’accord qu’on doit se concentrer sur l’avenir de nos enfants mais pourquoi arrachez-vous la nourriture dans la bouche de certains de nos Cadres ? Le summum de la bêtise dans une réaction, c’est de s’étaler sur ce qu’on te reproche. Quand Achi Patrick lâche : diantre, de quoi parlons-nous ? « Il exprime un ras- le- bol de tous ceux qui étouffent chaque fois que le mot ‘’manger’’ est exalté. Tous ceux qui passent des nuits entières à monter des dossiers, décrocher des financements pour le pays et le soir, reçoivent des gens qui leur disent « tout ça, ce n’est pas mon affaire. Moi je veux manger ».

Pendant que des cadres veillent, avec à peine une minute pour grignoter quelque chose dans le seul restaurant qu’ils connaissent, c’est-à-dire leur bureau, d’autres écument les cours communes pour se plaindre de ne pas avoir de postes. Pour en faire quoi ? Manger. Pas servir. Ils n’ont que ça en tête. Le développement du pays ? L’avenir de la jeunesse ? Ils s’en moquent. Ils se moquent de ce pays en fait.

A propos de postes, il faut savoir que dans certaines structures, des cadres sont nommés à la direction générale ou au conseil d’administration pour mettre en application la politique du gouvernement. Dès lors qu’un administrateur ou directeur promu pour une mission ne se reconnaît plus dans la politique du gouvernement, comment voudriez-vous qu’il puisse traduire dans les faits des orientations qu’il rejette ?

En principe, il devait démissionner de lui-même. C’est même une question de logique, de bon sens. On ne peut pas continuer à être le représentant de quelqu’un en qui on ne croit plus. Cela va de soi.

M. MATHIEU