Agir ensemble

Agir ensemble

Le 6 août, veille de la fête de l’indépendance, le Président de la République, Alassane Ouattara, comme il est de coutume depuis Félix Houphouët-Boigny, s’est adressé à ses compatriotes.

Dans un discours holistique, le Chef de l’Etat a fixé son objectif pour les prochaines années. Celui de mettre tout en œuvre pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. « Notre action, durant ce second mandat, est principalement axée sur la transformation structurelle de notre économie et l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment celles des jeunes et des femmes ».

Discours d’espoir donc. Mais surtout engagement qui sera tenu pour qui connaît le Chef de l’Etat. Il ne fait jamais de promesse qu’il ne peut tenir.

Le discours du Chef de l’Etat est aussi un message ecclésiastique. En le parcourant, on note aisément qu’il y a un temps pour tout. Ceux d’entre les Ivoiriens qui s’agitent dans différents salons feutrés avec des lambris dorés ou pas doivent comprendre que l’heure n’est pas aux joutes électorales, mais à la consolidation des acquis obtenus depuis 2011.

L’élection présidentielle, selon la Constitution, est prévue le dernier samedi du mois d’octobre 2020. On a encore du temps pour désigner un candidat, surtout lorsqu’on est dans une alliance. L’essentiel, aujourd’hui, c’est d’agir ensemble pour le bien-être et le bonheur des Ivoiriens. Il faut donc qu’on retienne qu’il y a un temps pour construire et un temps pour parler de candidature.

Pour l’heure, c’est le temps de la reconstruction. Il faut concentrer toutes les énergies dans ce but. Afin de ne pas être dans une impasse qui serait préjudiciable aux Ivoiriens. Ne feignons pas d’ignorer l’histoire récente de la Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi les uns et les autres doivent méditer cette phrase de la Grande chancelière, Henriette Dagri Diabaté : « De grâce, épargnons-nous une autre crise ». Tous les maximalistes tapis dans les coins et recoins de la maison du père doivent très rapidement se laisser gagner par la raison. C’est vrai qu’il y a encore du travail à faire, mais regardons, en toute objectivité, ce qui a été déjà fait et ce qui pourrait être fait, si l’on maintient la cohésion et si l’on garde l’esprit d’équipe.

A plus de trois ans de la prochaine présidentielle, est-il pertinent et opportun d’ouvrir un tel débat qui, pour nous, est superfétatoire ? Dans la maison du père, tous les compromis sont possibles. Il ne faudrait donc pas mettre la charrue avant les bœufs.

Deuxième point que nous aborderons, l’évasion de prisonniers au Palais de justice du Plateau. On peut gloser sur cette affaire. Dire qu’il y a eu légèreté, voire complicité. Maintenant qu’est-ce qu’on fait ?  Pour notre part, nous pensons qu’il faut apporter un coup de main à la police nationale qui a diligenté une enquête pour comprendre cette évasion et mettre la main sur ces évadés.

Ce n’est pas la première évasion spectaculaire dans le monde, comme veulent le faire croire certaines personnes qui n’hésitent pas à tout ramener sur le terrain politique. Un tour sur la Toile et nous pourrons constater que les ‘’prison break’’, il y en a eu de plus célèbres. On peut même y trouver un top 10 de ces évasions. Nous citerons celui des époux Vaujour. Michel Vaujour a été sorti de prison par son épouse Nadine.

Après avoir pris des cours de pilotage pendant 10 mois, Nadine, a loué un hélico et a soulagé La Prison de la Santé d'un de ses prisonniers. C'était le 26 mai 1986. Il y a également eu l’évasion, en 1962, de trois détenus de la prison d’Alcatraz, aux Etats-Unis.

Une prison réputée de haute sécurité. Ces détenus ont creusé un tunnel hors de leur cellule, scié des barreaux pour emprunter un tunnel d'aération, descendu une gouttière, avant de passer une nouvelle barrière, d'assembler un radeau et de disparaître. Il faut donc sortir du schéma de mise en cause perpétuelle et donner un coup de main pour que les recherches aboutissent.

Les contempteurs pensent-t-ils que ces délinquants qui se sont évadés causeront du tort aux dirigeants et partisans de la coalition au pouvoir seulement ? Comme on le dit trivialement en Côte d’Ivoire, ‘’munitions ne trient pas victimes’’.

Dernier point de notre rubrique, l’accord des fonctionnaires à observer la trêve sociale. Nous saluons ici l’esprit citoyen des fonctionnaires qui ont mis en avant les intérêts de la Côte d’Ivoire. Espérons que ce ne sera pas un engagement en trompe-l’œil.

ETIENNE ABOUA