Affaire "une policière giflée par un député"/Lebry Marie-Leonard (Procureur général) :"Je ne tolérerai plus dans cette affaire que la justice (...) soit vilipendée"

Affaire "une policière giflée par un député"/Lebry Marie-Leonard (Procureur général) :"Je ne tolérerai plus dans cette affaire que la justice (...) soit vilipendée"

Affaire "une policière giflée par un député"/Lebry Marie-Leonard (Procureur général) :"Je ne tolérerai plus dans cette affaire que la justice (...) soit vilipendée"

 

 

Monsieur le Procureur général, que sait votre parquet de cette affaire qui défraie la chronique et pour laquelle un de vos collaborateurs, le procureur de la République, est pris à partie ?

Ma réponse sera quelque peu longue, mais cela est bien nécessaire vu l’importance qu’a prise l’affaire en cause. Le dimanche 28 janvier 2018, vers 19 heures, le procureur de la république d’Abidjan m’a informé téléphoniquement de ce qu’un député aurait administré une gifle à une agent de police qui réglait la circulation ; au motif que celle-ci aurait bloqué la file de véhicules dans laquelle il se trouvait, pour laisser passer une autre file ; que cet acte du député aurait provoqué un attroupement de la population qui se trouvait à cet endroit et s’apprêtait à le lyncher lorsqu’il a été exfiltré par des agents de police du commissariat du 30e arrondissement qui l’auraient conduit au poste de police ; que cependant, sans qu’il en ait été informé, lesdits agents auraient laissé partir le député...

(...) Je pense que ce n’est pas juridique de demander la démission d’un magistrat qui, dans l’exercice de ses fonctions aurait commis des actes irréguliers. Je profite pour dire que le procureur de la république n’est pas seul ni isolé dans cette affaire. Il a non seulement le soutien de sa hiérarchie, de toute sa hiérarchie mais aussi celui de l’ensemble des magistrats. Enfin, je l’ai déjà dit et je le redis encore, la récréation est terminée. Il est temps que cesse cette polémique inutile ainsi que les critiques acerbes et non fondées contre l’appareil judiciaire. Je ne tolérerai plus dans cette affaire, comme dans bien d’autres, que la justice et notamment que le parquet qui est dans son rôle de poursuite soit vilipendé parce qu’il a fait son travail. Toute personne qui continuera à se livrer à cet exercice s’exposera à des poursuites pénales pour diffamation ou injures publiques.

Interview réalisée

par AMÉDÉE ASSI