Abidjan: Des jeunes se réclamant de la région de l’Iffou organisent une marche sur le domicile du président Bédié

Abidjan: Des jeunes se réclamant de la région de l’Iffou organisent une marche sur le domicile du président Bédié

Plus de 100 jeunes se réclamant de la région de l’Iffou, au Centre-est de la Côte d’Ivoire d’où est originaire le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), ont demandé mardi à Henri Konan Bédié "d’arrêter d’être xénophobe" après ses propos sur les étrangers, lors d’une marche dite "pacifique" à Abidjan. "Nous jeunes de la région de l’Iffou sommes venus pour demander au président Henri Konan Bedié d’arrêter d’être xénophobe, tribaliste" car "nous sommes pour la paix", a lu leur porte-parole Abdoul Awassa, au cours de la manifestation devant le domicile du patron du PDCI, situé dans le quartier chic de Cocody, à l’Est d’Abidjan.

Il a appelé les jeunes à se mobiliser "très rapidement" pour "une journée d’hommage" au président de la République Alassane Ouattara à Daoukro, fief de M. Bédié. Devant des délégués de son parti qu’il recevait mercredi dans sa résidence de Daoukro, Henri Konan Bédié avait dénoncé l’orpaillage clandestin, les conflits intercommunautaires et une fraude présumée sur l'identité.

"Nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, de cacao. Aujourd’hui, ils agressent les planteurs ivoiriens et se disputent même la propriété des terres", avait déclaré M. Bédié. Dans cette intervention filmée et diffusée sur le site internet du PDCI, il avait indiqué que "dans la commune d’Abobo, les gens rentrent, on leur fait faire des papiers", ajoutant: "Il faut simplement que nous soyons conscients, car le moment venu, nous agirons, pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire, sous le couvert de l’orpaillage".

Samedi, le gouvernement avait "condamné cette sortie" du président du PDCI et rappelé que "le racisme, la xénophobie, le tribalisme et la discrimination raciale ou religieuse sont constitutifs d’infractions prévues et punies par la loi pénale". Le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti présidentiel) a à son tour qualifié ces propos d’“appel à la haine, à la révolte contre une frange de la population ivoirienne", lors d’une conférence de presse mardi.

Lundi, le PDCI avait dénoncé "un mauvais procès" fait à son président

Lundi, le PDCI avait dénoncé "un mauvais procès" fait à son président et reproché au gouvernement d'avoir sorti des propos de leur contexte. "Le PDCI n’a pas peur de menace pénale quand il exprime librement son opinion dans un pays démocratique", avait affirmé le secrétaire exécutif chargé de la communication du parti, Jean-Louis Billon face à la presse.

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NB: Le titre et l'intertitre sont de la rédaction