3e sommet arabo-africain: La Côte d’Ivoire se dit "satisfaite" des conclusions

La délégation ivoirienne, lors de la cérémonie de clôture, mercredi au Palais Bayan.
La délégation ivoirienne, lors de la cérémonie de clôture, mercredi au Palais Bayan.
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3e sommet arabo-africain: La Côte d’Ivoire se dit "satisfaite" des conclusions

3e sommet arabo-africain: La Côte d’Ivoire se dit "satisfaite" des conclusions

Le 3e sommet arabo-africain a clos ses portes, ce mercredi 20 novembre, au Palais Bayan, dans la capitale koweïtienne. La Côte d’Ivoire qui était représentée par une délégation conduite par le ministre d’État Albert Mabri Toikeusse s’est dit « satisfaite » des conclusions. « En dehors de l’annonce du Koweit (accord d’environ 500 milliards de francs Cfa aux pays africains, Ndlr), il y a que les autres pays arabes, notamment l’Arabie Saoudite, sont prêts à contribuer au développement de l’Afrique. Le forum économique qui va se tenir l’année prochaine va certainement y contribuer », a expliqué Mabri Toikeusse.

Le représentant du Président Ouattara, empêché, a également indiqué que la délégation ivoirienne « a noté les faveurs de la plupart de nos partenaires. Un accord de prêt a été signé avec le fonds koweïtien, en plus de la disponibilité du fonds saoudien et de la Badea (Banque arabe pour le développement de l’Afrique, Ndlr) de nous accompagner ».

Le directeur général des affaires juridiques et consulaires, Évariste Yapi Koffi et l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Arabie Saoudite et au Koweït, Vazoumana Touré, ainsi que l’ambassadeur Georges Aboua, en poste en Éthiopie, accompagnaient l’envoyé du Chef de l’État ivoirien.


31 engagements

Toutes les délégations réunies ont adopté 31 engagements, en deux jours de travaux. Ces engagements sont contenus dans une déclaration dite de Koweït, qui a été solennellement lue lors de la cérémonie de clôture.

Ces engagements portent sur une « coopération gagnant-gagnant » dans des secteurs aussi variés que vitaux pour les États des deux zones. Les Chefs d’État ont notamment pris l’engagement de « créer les conditions nécessaires pour favoriser et faciliter l’investissement dans les pays africains et arabes; réaffirmer en outre la nécessité d’augmenter le volume des échanges commerciaux et le flux des investissements entre les deux régions et d’appuyer les initiatives en cours en faveur du développement industriel afin de lutter contre la pauvreté, et de créer des emplois à nos populations jeunes ».

A l’ouverture des assises, l’Émir du Koweït, Sheikh Sabah Al-Amad Al Jaber Al Sabah, avait souhaité que ceux-ci se concentrent sur les questions économiques et commerciales. A la clôture, le souverain du pays hôte s’est félicité de ce que les participants « ont réussi » à aborder en profondeur lesdites questions.

Toutefois, « la Déclaration de Koweït », tout en consacrant l’indépendance de chaque État et le principe de non ingérence « dans les affaires intérieures », a admis la nécessité de garantir les droits de l’homme et de procurer la paix et la sécurité à tous. « Conditions », explique le texte final, pour assurer l’efficacité des programmes économiques et commerciaux qui vont être mis en œuvre.

Ainsi, le sommet de Koweït City a condamné les actes de terrorisme et autres violences dont l’Afrique et le monde arabe sont malheureusement « les plus grandes victimes ». Les États arabes et africains ont donc convenu de « renforcer la coopération et la coordination » entre eux en vue de « combattre le terrorisme sous toutes ses formes », notamment les prises d’otages en échange de rançons.

Mais l’immigration aura été le sujet le plus évoqué lors des débats. A ce titre, les Chefs d’État ont décidé de créer « un comité technique et de coordination » pour contrôler et mieux maîtriser le phénomène. Pour le respect des droits de l’homme, le sommet s’est engagé à ce que les migrants bénéficient de la sécurité et de la protection sociale là où ils sont. Dans le même temps, le sommet s’est engagé à combattre « l’immigration illégale » en favorisant la création d’« un centre afro-arabe » qui va permettre « l’échange d’informations ».

Analysant cet engagement, l’Ouganda a préconisé la signature d’un « protocole d’accord entre les pays d’accueil et les pays d’origine ». Certainement en faisant allusion au dossier d’expulsion de plusieurs dizaines d’Éthiopiens d’Arabie Saoudite pour séjour « illégal ».

Les Nations unies, la Banque mondiale, la Chine, le G8 sont des invités qui ont suivi de bout en bout les travaux du 3e sommet arabo-africain. Ils ont été invités à soutenir les efforts des deux régions qui revendiquent le tiers de la population mondiale.

L’Afrique accueillera le prochain sommet, en 2016. « Les concertations » au sein de l’Union africaine permettront de désigner un pays, a précisé le Premier ministre d’Éthiopie, Haile Mariam Dessalegn, co-président des assises de Koweït City, en se réjouissant de l’application du « principe du caractère tournant » de l’organisation de cette réunion de haut niveau.


Barthélemy KOUAME
Envoyé spécial à Koweit City (Koweit)
barthelemy.kouame@fratmat.info