11e Sommet extraordinaire de l’UA à Addis-Abeba Ouattara : L’enjeu, c’est la crédibilité de notre union

11e Sommet extraordinaire de l’UA à Addis-Abeba Ouattara : L’enjeu, c’est la crédibilité de notre union

11e Sommet extraordinaire de l’UA à Addis-Abeba Ouattara : L’enjeu, c’est la crédibilité de notre union

L’Union africaine (Ua), héritière de l’organisation de l’unité africaine (oua) veut faire sa mue. Souvent critiquée, notamment pour ses lourdeurs bureaucratiques, sa dépendance financière aux bailleurs internationaux et les problèmes de mise en œuvre des décisions, l’organisation continentale ambitionne aujourd’hui de faire un bond qualitatif. À travers une profonde et minutieuse réforme institutionnelle.

durant deux jours, au cours du sommet extraordinaire qui les réunit, depuis ce matin à Addis Abeba, plus d’une quarantaine de chefs d’état et de gouvernement vont réfléchir et délibérer sur les propositions afférentes au processus de la réforme institutionnelle qui leur seront faites par le président rwandais Paul Kagamé, président de la commission de l’Ua, leader pour la réforme, et de hauts responsables de l’Union.

Cette réforme concerne le financement de l’Union Africaine, la composition de la commission, notamment le nombre de membres et les critères de sélection des dirigeants de cette commission, ainsi que la rationalisation des autres organes de l’Union y compris le parlement, le conseil paix et sécurité, la cour Africaine des droits de l’homme et des peuples et la commission Africaine des droits de l’homme et des peuples.

Malgré son programme de travail très chargé, ces dernières semaines, le président Ouattara a tenu être présent à cette assise au vu de l’importance des sujets à l’ordre du jour. Hier, à sa descente d’avion, il l’a très clairement indiqué : « Ce sommet extraordinaire est important parce qu’il porte sur la réforme de notre institution continentale. Bien évidemment, nous voulions prendre part à cette réforme pour être sûr que les décisions que nous allons adopter auront une dose d’efficacité. Tant en ce qui concerne le fonctionnement que pour régler les problèmes de financement. Pour que nous soyons crédibles, il nous faut donner les moyens adéquats à l’UA.

Il nous faut nécessairement cette réforme du financement pour permettre à notre Institution, non seulement de payer le quotidien, le fonctionnement, mais également contribuer au financement des opérations de maintien de la paix. De nombreux chefs d’État seront présents à ce sommet parce que nous considérons qu’il n’est pas bon d’avoir des institutions budgétivores au niveau du continent. Nous devons faire tout pour avoir plus d’efficacité et nous assurer que le financement est acquis pour que nous ayons de la crédibilité.» Et justement, on se souvient que le président Paul Kagamé, à qui ses pairs avaient donné mandat pour leur présenter un rapport sur l’état de l’Union, avait dressé un bilan impitoyable des pratiques qui y ont cours.

Il avait, lors du 28esommet de l’Ua en janvier 2017, décrié « une organisation dysfonctionnelle, dont la valeur pour les États membres est limitée, qui a peu de crédibilité auprès de nos partenaires internationaux, et en laquelle nos citoyens n’ont pas confiance». Comme l’a dit le chef de l’état ivoirien, tout indique que l’Union africaine sortira de cette rencontre, totalement réformée. Et qu’elle aura désormais non seulement les moyens de sa politique, notamment en s’autofinançant afin de préserver son indépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds extérieurs mais que la question polémique du mode de désignation des commissaires sera définitivement réglée.

Elle n’a pas le choix, car il lui faut aujourd’hui, plus que hier, développer une stratégie commune de croissance à long terme pour tous ses membres.

Amédée Assi, envoyé spécial à Addis Abeba