Élection/OMS-Afrique: Le Professeur Thérèse N’Dri-Yoman satisfaite de ses tournées

Professeur Thérèse N’Dri-Yoman, candidate au poste de Directeur régional de l'OMS-Afrique
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Élection/OMS-Afrique: Le Professeur Thérèse N’Dri-Yoman satisfaite de ses tournées

Élection/OMS-Afrique: Le Professeur Thérèse N’Dri-Yoman satisfaite de ses tournées

Après le soutien du gouvernement ivoirien à sa candidature au poste de directeur régional de l’Oms-Afrique, le Professeur Thérèse N’Dri-Yoman est en campagne. Ce, pour l’élection qui se tiendra en septembre 2014, pendant la 64ème session du comité régional de l’Oms, à Cotonou au Bénin. Dans cet entretien, elle fait le point de ses tournées dans le cadre de cette campagne. Par ailleurs, celle qui a « placé la Santé au cœur de l’Émergence de l'Afrique », estime que la communauté internationale va venir à bout de la fièvre hémorragique Ebola.

Professeur Thérèse N’Dri-Yoman, vous êtes candidate pour le poste de directeur Afrique de l’Organisation mondiale de la santé. Comment cette candidature a été accueillie lors de vos tournées internationales ?

Ma candidature a été favorablement accueillie lors des différentes tournées que j’ai eu  à effectuer dans ce cadre. Parce que j’ai quand même dirigé deux grandes instances de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), notamment la 61ème session du comité régional de l’Oms pour l’Afrique du 29 août au 3 septembre 2011, à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. J’ai eu également à diriger l’Assemblée mondiale de la  santé, à Genève, en mai 2012. Donc, c’est un visage qui est connu. En plus de tout cela, j’ai également été ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Postuler à la direction régionale de l’Oms avec mon bagage intellectuel, ma formation, mes expériences de terrain, je pense à mon humble avis que cela a été favorablement accueilli.

Par rapport à votre candidature, vous êtes en ce moment en campagne. Vous étiez au sommet de l’Union africaine à Malabo en Guinée Équatoriale. Quel est le point de la situation ?

A Malabo, il s’agissait d’une réunion au sommet. La plupart des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine étaient présents. C’est une tribune très importante pour communiquer avec les décideurs. C’est ainsi que lors de ce sommet, nous avons eu à être présentée par les chefs de délégations qui étaient avec nous, à certains Président de la République, chefs de gouvernement, ministres des Affaires étrangères. A cette occasion, nous avons eu à distribuer notre plaquette de campagne avec le curriculum vitae et certaines grandes réalisations que nous avons pu faire durant notre parcours professionnel. Je crois que c’est quelque chose de très important. Cela nous a permis de confirmer certains soutiens des décideurs à notre candidature qui ont informé nos autorités.

A l’occasion de ce sommet, j’étais sur le plateau de télévision de la chaîne panafricaine Africa 24. Nous avons débattu du thème du sommet qui était « l’agriculture, la sécurité alimentaire ». Nous avons participé à ce débat d’un haut niveau où nous avons fait la proposition de passer aux actes. En Côte d’Ivoire, nous avions toujours eu pour slogan « Le succès de ce pays repose sur l’agriculture ». Ce qui veut dire que depuis longtemps, nous avions pris conscience que l’agriculture était le moteur du développement de l’Afrique. Maintenant que cela revient sous les feux de l’actualité, il faudrait que nous passions aux actes. C’est-à-dire mettre les moyens financiers à la disposition des jeunes et des femmes. Ce qui va contribuer non seulement à réduire le chômage mais aussi à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. A Malabo, nous avons également eu à organiser une conférence de presse pour présenter notre vision et partager notre programme de campagne et notre motivation. Notre passage à ce sommet, il faut le dire, a été bien accueilli.

Vous étiez aussi à une réunion d’urgence des ministres de la santé sur la fièvre hémorragique Ebola…

Avant le sommet de la Cedeao, nous avons effectué un voyage du 3 au 5 juillet pour participer à la réunion d’urgence des ministres de la santé sur la fièvre hémorragique Ebola. Vous savez cela devient une actualité cruciale pour la sous-région. Pour ce faire, tout candidat à un poste régional ne peut pas rester en marge d’une réunion d’une telle importance. Avec la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, nous avons participé à cette rencontre. Où l’importance de l’épidémie, l’insuffisance de réaction de même que l’insuffisance des moyens mis à la disposition ont été soulignées. Il faut dire que des recommandations fortes ont été faites, notamment la création d’un fonds. Puisqu’il faut à peu près 10 millions de dollars américain pour pouvoir gérer les pays en épidémie dans les 12 mois à venir et la prévenir aussi dans les pays limitrophes.

Est-ce qu’il y a bon espoir que la communauté internationale puisse venir à bout de l’Ebola ?

A partir du moment où l’Oms a obtenu le soutien de nombreux partenaires qui sont venus à cette réunion ministérielle, nous pensons que cela est possible. Surtout que la décision de mettre les moyens financiers à la disposition des organes et organismes qui luttent contre cette maladie, a été prise. Nous pensons également que si nous respectons les mesures qui sont prescrites pour réduire et éliminer la transmission animal-homme, tout comme la transmission inter humaine, en respectant les mesures d’hygiène requises, nous pourrons arriver à bout de cette fièvre hémorragique. Il faut une décision ferme et le respect des prescriptions du règlement sanitaire international.

Vous étiez également au sommet de la Cedeao à Accra, au Ghana avec le Chef de l’État. Comment les choses se sont déroulées dans le cadre de votre campagne ?

Il s’agit aussi d’un sommet important  qui s’est déroulé une semaine après la réunion des ministres de la santé sur la fièvre hémorragique Ebola. La plupart des Chefs d’État et de gouvernement ont pris part  à cette rencontre avec l’ensemble des commissaires de la Cedeao. Nous avons profité pour nous présenter à cette occasion, parce que ces personnalités ne nous connaissent pas particulièrement. Le Président de la République, Alassane Ouattara qui prenait part à ce sommet, a déclaré officiellement notre candidature devant ses homologues et chefs de gouvernement, au poste de directeur régional de l’Oms-Afrique.

Est-ce que la candidature unique au poste de directeur régional de l’Oms-Afrique, au niveau de l’espace Cedeao, a été abordée à ce sommet ?

Cette question a été évoquée à ce sommet. Je pense que les Chefs d’État vont se retrouver pour discuter de ce point. C’est le lieu d’évoquer les autres missions que j’ai effectuées dans le cadre de cette campagne. Ainsi, j’ai été à New York en marge de la réunion de haut niveau de la commission des femmes. Nous avons participé à cette rencontre avec la ministre de la femme. En marge, nous avons rencontré des personnalités et des partenaires de la santé au niveau des États-Unis. Nous avons rencontré le groupe africain auprès des Nations Unies, à New York pour présenter notre candidature. Nous avons rencontré d’autres organismes, entre autres, l’Unicef, le Unfpa qui est l’un des soutiens fort du système de la santé. En France, nous avons rencontré des autorités sanitaires, notamment l’ambassadeur de la France chargée du Vih/Sida ainsi que des chercheurs français. C’est important pour l’Oms d’avoir des partenaires dans la recherche. Je pense que ce voyage a été fructueux. Après, nous nous sommes rendus à Monrovia, à la réunion des ministres de la Santé de la Cedeao. Là-bas, nous avons également fait du lobbying. Nous avons été également à Genève à la 67ème Assemblée mondiale de la santé. En marge de cette assemblée que nous avons lancé officiellement, au siège même de l’Oms, notre campagne. Nous y avons poursuivi le lobbying parce que la plupart des ministres de la santé  de la région étaient représentés. Par ailleurs, nous avons été en Angola et en Afrique du Sud.

Quelles sont vos prochaines étapes avant l’élection ?

Nous allons poursuivre les missions et les visites de terrain auprès de certains pays de la région africaine de l’Oms.

Entretien réalisé par CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info