Yaya Touré (Capitaine de Manchester City): "L’Afrique a besoin du Ballon d’Or"

Yaya Touré, l'international ivoirien
Yaya Touré, l'international ivoirien
Yaya Touru00e9, l'international ivoirien

Yaya Touré (Capitaine de Manchester City): "L’Afrique a besoin du Ballon d’Or"

Le coup franc (lors du match de Manchester City contre Norwich) que vous marqué le samedi dernier est quasiment un chef d'œuvre. Justifie-t-il votre excellente forme depuis le début de saison?

C’est vrai que c’était un beau coup franc et que je suis plutôt en jambes en ce début de saison. Mais je pense que ma réussite sur cette balle arrêtée et bien d’autres encore justifie surtout ma pratique et mon expérience.

C'est un exercice dans lequel vous excellez depuis un moment…

J’ai la chance d’être un joueur polyvalent, je peux, selon le bon vouloir du coach, jouer aussi bien en attaque qu’en milieu de terrain ou en défense. Pour ces raisons, je me dois d’être à la fois bon passeur, bon tireur et avoir de très bons yeux pour contrer les attaques (rire).


C'est sans doute de bons points pour vous dans l’optique du Fifa Ballon d'or 2013?

(Rire) Cela peut être un bon point, mais perdez pas de vue que les 22 autres finalistes ont tous des qualités indéniables.

Qu'est-ce que cela signifie représente pour vous être le seul africain des 23 nominés à ce Ballon d’Or?

C’est un honneur surtout quand on voit le nombre de grands joueurs que le continent africain a produit et continue de produire. C’est plus qu’un honneur d’être leur représentant potentiel sur le podium le plus prisé de la planète foot.

Après le Libérien Georges Weah en 1995, Yaya Touré pourrait-il être le 2e africain à gagner ce trophée?

Les jurés en décideront. On le saura bientôt. Mais, rapporter ce trophée à mon continent serait une récompense inestimable pour le footballeur que je suis. L’Afrique en a besoin.

Vous avez pourtant le potentiel et les arguments, surtout que vous avez gagné deux fois consécutivement le titre de Ballon d'or africain...

Le titre de meilleur footballeur est aussi très prisé. Et rester dans cette dynamique ne ferait que du bien au footballeur que je suis. Mais, sur le continent il y a aussi de très bons joueurs.

Aujourd'hui, Yaya Touré c'est une autre dimension,  notamment avec le brassard de capitaine que vous a confié le staff de Manchester City…

Une autre dimension? Pourquoi ? Il est clair que le club m’a accordé sa confiance mais je pense, sans fausse modestie, que j’ai prouvé à plusieurs reprises que j’étais à la hauteur du challenge. De plus, ce n’est que provisoire, Vincent Kompany sera très prochainement de retour et reprendra sa place de capitaine des Citizens pour notre plus grand plaisir.

City peut-il reprendre cette saison son titre de champion d'Angleterre?

Nous avons en tout cas tout ce qu’il faut pour : un excellent coach qui aime nous faire jouer, un vestiaire très expérimenté et une volonté de fer... En plus on a Yaya (rire).


La Ligue des champions vous tente-t-elle  surtout que depuis votre victoire avec le Barça, vous n'avez personnellement plus été dans le dernier carré?

La ligue des champions me tente bien sûr et j’espère que cette année sera la bonne et qu’on ira le plus loin possible.

Justement, vous aviez été victime d'attaques racistes lors de la dernière journée à Moscou. Avez-vous ressenti cela comme une grosse frustration?

Je l’ai ressenti comme un frein à l’avancement du football qui pour moi n’a pas de couleur ou de frontière. C’est la seul chose qui, comme la musique, réunit tout le monde sans distinction... Alors, voir ce genre de comportement dans un stade durant la compétition la plus prestigieuse du monde, c’est dommage. C’est pourquoi j’ai voulu faire bouger les choses et faire entendre la voix de ceux qui subissent sans pouvoir se plaindre. Je suis heureux que la Fifa ait donné un carton rouge (il est plutôt jaune mais bon..) au racisme en fermant en partie le stade du Cska Moscou durant la prochaine rencontre de Champion’s League.

Parlons du mondial 2014. Il ne reste plus qu'un match aux Éléphants pour espérer le Mondial être du grand rendez-vous planétaire. Est-ce un défi personnel de vivre la phase finale au Brésil?

Défi personnel ? Non ! Ambition collective plutôt, c’est peut-être la dernière coupe du monde pour beaucoup d’entre nous. Cela serait un excellent bit farewell” (un au revoir) comme on dit en Angleterre pour la génération de mes grands-frères Kolo, Didier, Copa et même la mienne.

La semaine dernière, vous étiez au Kenya pour une bonne cause. Racontez-nous ce rôle d'ambassadeur des Nations unies.

L’Unep (programme des nations unies pour l’environnement) m’a fait l’honneur de me nommer ambassadeur de bonne volonté pour l’environnement. C’est d’autant plus un honneur que je suis le premier Africain à être nommé par l’Unep. Ma mission consiste à sensibiliser les populations à l’importance de la sauvegarde de notre faune, en particulier les Eléphants. Mais aussi la préservation de l’environnement. Faire de notre planète un environnement  de vie plus sain, avec beaucoup plus d’espaces verts et laisser un meilleur héritage aux générations futures.

Qu'avez-vous prévu dans ce sens pour la Côte d'Ivoire. Dans quel secteur d'activité sociale comptez-vous intervenir?

Ma mission pour les nations unies concerne beaucoup la Côte d’Ivoire même si elle est planétaire. Car les Eléphants, dans notre pays comme beaucoup d’autres espèces, sont en voie de disparitions. Notre pays souffre également de la pollution, de la déforestation. Je travaille sur des projets en vue de remédier à ses maux et à bien d’autres touchant notre société.

Quand est-ce que vous allez matérialiser ces projets ?

Bientôt ! Cela ne tardera pas.

Réalisée par
ADAM KHALIL