Ramadan 2013: Le COSIM et le CODIS pour "la vision à l’œil nu" de la lune

Le COSIM et le CODIS entendent s'en tenir strictement aux prescriptions du courant
Le COSIM et le CODIS entendent s'en tenir strictement aux prescriptions du courant
Le COSIM et le CODIS entendent s'en tenir strictement aux prescriptions du courant

Ramadan 2013: Le COSIM et le CODIS pour "la vision à l’œil nu" de la lune

Ramadan 2013: Le COSIM et le CODIS pour "la vision à l’œil nu" de la lune

Le Conseil supérieur des imams (Cosim) et le Conseil des imams sunnites (Codis) de Côte d’Ivoire ont été invités, au mois de juin dernier, par les guides musulmans, à créer un comité national permanent pour l’observation du croissant lunaire pendant toute l’année.

Au cours de cette rencontre, le président du Cosim, Cheick Boikari Fofana, a insisté sur la nécessité de respecter strictement les pratiques de l’Islam. « (…) Cela veut dire que nous conservons la vision à l’œil nu à l’intérieur de la Côte d’Ivoire pour la détermination du mois de Ramadan. Mais pour ce qui est de la fête de la Tabaski, nous nous alignerons sur le jour d’Arafat », a-t-il résumé.

Contrairement à leurs coreligionnaires français qui ont fixé la date du mois de jeûne à partir des calculs scientifiques, les musulmans ivoiriens disent vouloir s’en tenir au respect des textes islamiques.

En France, après un calcul astronomique, le Ramadan aura lieu du 09 juillet au 08 août prochain. Selon la tradition, c'est l'observation à l'œil nu de la nouvelle lune qui indique le début du mois de ramadan. Comme le premier croissant lunaire n'est pas toujours visible partout et au même moment, le jeûne commence souvent avec un jour d'intervalle selon le pays où l'on se trouve.

Selon l’imam Cissé Djiguiba, imam de la mosquée du Plateau et membre du Conseil supérieur des imams (Cosim), le clergé musulman restera fidèle à la fixation du début du mois de jeûne  à partir de l’observation du croissant lunaire.

Pour lui, la Côte d’Ivoire ne suivra pas la France dans sa démarche scientifique d’observation de la lune. « Le Cosim, en relation avec les autres organisations musulmanes de Côte d’Ivoire se réunira comme d’habitude pour suivre l’apparition de  la lune et fixer à la même occasion le début du mois de jeûne », a-t-il précisé.

Pour l’imam Koné Zakaria, membre de l’Académie nationale des oulémas (savants) de Côte d’Ivoire (Anaou-ci), ce calcul astronomique  ne concerne que les musulmans de France. « Il peut avoir un ou deux jours de différence d’un pays à un autre pour le début du mois de ramadan, mais de là à  se baser sur des calculs astronomiques, c’est aller vite en besogne. Ce qui est recommandé, c’est d’attendre l’apparition de la lune. Car, c’est ce que les textes qui nous régissent, enseignent. Ce calcul peut ne pas être fiable à 100%. Ce qui risque d'induire tous les musulmans de la France en erreur », a-t-il expliqué.

L’imam Cissé Djiguiba n’exclut pas le fait que les choses puissent évoluer jusqu’à ce que les musulmans ivoiriens atteignent  le stade de l’observation lunaire par des calculs astronomiques. L’imam Koné Zakaria pense plutôt que les musulmans du monde entier gagneraient à rester coller aux textes fondateurs de leur religion, à savoir le Coran et les Hadiths (paroles, faits et gestes du prophète Mohamed, paix et bénédictions sur lui).

Toutefois, il est bon de noter que plusieurs communautés de croyants procèdent déjà ainsi en Turquie, au Liban, en Libye, au Brunei, en Malaisie, selon Mohammed Moussaoui, président du Conseil français de cultes musulmans (Cfcm) qui a vanté les avantages de cette "révolution". Car elle permet de faire « la prévision, l'organisation et la planification ». Poursuivant, il affirme  qu’à partir du moment où « nous avons les moyens techniques de fixer les horaires de prières, il n'y a pas de raison de ne pas évoluer », a-t-il ajouté.


Ouattara Ouakaltio