OIF: ''Je veux être l’homme du consensus'', promet Jean-Claude de l'Estrac

Le ministre mauricien
Le ministre mauricien
Le ministre mauricien

OIF: ''Je veux être l’homme du consensus'', promet Jean-Claude de l'Estrac

Vous avez commencé votre tournée par le Sénégal, on a cru comprendre que c’est un hommage au Secrétaire général sortant, Abdou Diouf, et à Léopold Sédar Senghor, une figure marquante de la Francophonie. Avez-vous le soutien du Sénégal ?
J’ai été reçu avec beaucoup de chaleur. De mon point de vue, c’est tout à fait légitime que cette tournée débute par le Sénégal parce que la Francophonie est une idée africaine. Il y a eu les Présidents Senghor, Houphouët-Boigny et Bourghiba qui ont été les fondateurs de cette francophonie. Le Président Senghor voulait un Commonwealth à la française qui s’appuie sur une coopération dépassant l’histoire. Comme il le disait,  c’est la base de la langue française que l’on a retrouvée dans  les débris du colonialisme. L’idée était d’aller de l’avant, d’en faire une langue de communication plus large au service du développement de l’Afrique dans un véritable partenariat avec nos amis du Nord qui peuvent nous apporter beaucoup. Après le Sénégal où j’ai eu l’occasion de présenter le projet que mon pays et moi portons pour la Francophonie,  j’ai souhaité, dans une suite logique, venir ici en hommage à ce passé.

Quel est le message pour  la Côte d’Ivoire ?
Les relations entre l’Île Maurice et la Côte d’Ivoire ne sont pas tenues que par notre appartenance à la Francophonie même si c’est un volet extrêmement important. Elles sont anciennes. Il y a des Mauriciens qui vivent ici depuis les années 60. Ils ont travaillé notamment dans l’industrie sucrière ivoirienne. Aujourd’hui encore, ces relations sont intenses. Dans quelques jours, une délégation ivoirienne d’hommes d’affaires doit se rendre à l’Île Maurice pour la coopération dans les domaines de l’industrie, du tourisme, des finances. Il y a beaucoup d’échanges entre ces deux pays qui s’estiment, partagent et qui souhaitent raffermir davantage leur relation. Au-delà de cette relation bilatérale intense et ancienne, il y a l’appartenance à la Francophonie. Sur ce plan, nous avons la même vision de ce que cette organisation doit être. J’estime que le projet que je porte peut être extrêmement pertinent pour le futur de la Côte d’Ivoire.

En avez-vous déjà parlé avec les autorités ?
Je suis arrivé avec une lettre du Premier ministre mauricien adressée aux autorités ivoiriennes. Bien entendu, je suis venu solliciter le soutien de la Côte d’Ivoire. Je pense qu’il y a déjà un large consensus entre les Chefs d’État et de gouvernement que j’ai rencontrés à Malabo (Guinée Équatoriale) lors de la dernière réunion de l’Union africaine sur le fait que l’Afrique doit se mettre d’accord sur un candidat de consensus pour faire face aux autres qui pourraient ne pas être de la région. Je compte être l’homme de ce consensus.

L’Oif apparaît comme une institution culturelle voire ludique. A-t-elle un poids face aux besoins urgents des pays africains, notamment dans la lutte contre les guerres et les maladies comme l’Ebola ?
C’est juste de dire « elle apparaît ». Paraître n’est pas être. La Francophonie vaut beaucoup plus que cela. Elle a contribué beaucoup plus que cela peut apparaître aux populations. Ce qui semble indiquer qu’il y a un problème de communication. Elle doit être plus visible, plus audible. Pour qu’elle n’apparaisse pas interne,  distante, élitiste, essentiellement tournée vers les préoccupations culturelles. Elle exerce une large influence qui n’apparaît pas toujours. Il y a eu jusqu’ici deux piliers qui supportent l’action de la Francophonie. D’abord le pilier culturel dans le sens large du terme. C’est la promotion d’une langue, c’est le socle qui nous enracine dans un projet. Une langue qui est la nôtre autant que ceux qui la partagent avec nous sur les cinq continents. Car, nous y voyons une valeur ajoutée pour notre développement, notre formation, notre mobilité. En plus, ce pilier culturel fait de la Francophonie une organisation particulière qui utilise cette matrice pour expliquer le politique, élargir nos perspectives d’ordre économique. Ce n’est pas une fin en soi, ni un repli, ni un refuge. Au contraire, c’est une culture partagée, des valeurs et une volonté de se connecter à un monde plus vaste dans le respect des diversités linguistiques, culturelles, techniques. Avec le Président Diouf, s’est ajoutée une dimension politique et diplomatique très forte pour « exercer un magistère d’influence », selon ses propres termes. Il n’y a pas de doute que la Francophonie avec Diouf a beaucoup contribué à l’idéal démocratique, à l’élargissement de l’État de droit, à la mise en place d’institutions démocratiques telles que les commissions électorales indépendantes. Cette contribution a été décisive dans bon nombre de domaines. Par exemple, dans l’Océan indien, je sais combien la Francophonie a contribué à la résolution de la crise malgache en aidant à mettre en place des institutions qui ont permis de sortir Madagascar de la succession de crises politiques qui ont entaché son histoire. A présent, je souhaite ajouter de façon pragmatique, concrète, volontariste, déterminée, un pilier économique.

L’une des missions de la Francophonie, c’est promouvoir la démocratie et les droits de l’homme. Si vous êtes élu, aurez-vous le courage et les moyens de mener cette mission ?
J’aurai les moyens de mon courage. Il faut oser. La Francophonie n’aurait pas de sens si elle ne défendait pas les valeurs qui ont fondé son existence. Ces valeurs sont enracinées dans un triple mouvement. On veut une Francophonie universelle, une universalité qui vient d’Afrique. On veut aussi une Francophonie qui s’enracine dans la tradition humaniste de l’Europe, qui reste fidèle aux valeurs de la révolution française. Cela commence par le dire avec la possibilité de nous fâcher. Il ne faut pas que l'institution soit le lieu où on évite les questions qui fâchent. Il faut qu’on s’exprime sur les valeurs de la démocratie, le respect de la diversité culturelle. Pour moi, c’est le fondement de tout. Quand on regarde ce qui se passe autour de nous en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe, nous voyons qu’à la base de tout, il y a l’intolérance. Les peuples n’ont pas la capacité d‘accepter les différences et il y a une difficulté des États à gérer les diversités. Raison pour laquelle je souhaite que l’on réfléchisse à la création d’un observatoire du respect de la diversité. Car, avant même de chercher à élaborer des indices de développement et de croissance,  le fond de la question est la cohésion sociale, le respect mutuel, faute de quoi il n‘y a pas de stabilité et il ne peut y avoir de développement. Il faut donc créer les conditions. C’est la mission essentielle de la Francophonie. Elle a contribué avec d’autres organisations à faire accepter le concept de la diversité culturelle, notamment la convention de l’Unesco sur la diversité culturelle en 1995. Il faut qu’on revienne à cet esprit d’autant plus que la question est d’actualité. Nos guerres, nos haines, nos divisions s’expliquent par deux facteurs: l’intolérance et l’indigence. Si nous voulons progresser, il faut qu’on traite de façon beaucoup plus directe ces deux questions. Veillons à faire en sorte que la diversité ne soit pas respectée uniquement comme parole mais en acte de façon institutionnelle. Il faut des institutions fortes pour les faire respecter.  Il faut que ce soit visible. Pas juste un discours que l’on tient. Dans la pratique, il faut qu’on puisse mesurer notre rythme de progrès.

Justement, quel état des lieux faites-vous en matière des droits de l’homme?
Nous progressons sans doute, mais pas aussi fortement que nous devrions. En tout cas, nous ne sommes pas toujours dans les actes en conformité avec les discours. Il y a encore beaucoup à faire. C’est cette question de respect de la diversité que je place avant même les questions de la bonne gouvernance. D’abord il faut assurer la cohésion sociale qui n’est possible que s’il y a un respect mutuel entre les groupes y compris les plus minoritaires. Nous l’avons réussi à une petite échelle à l’Île Maurice. Nous poussons cela très loin parfois même à la caricature dans la démonstration que chaque communauté soit respectée dans sa culture, dans sa langue. A l’école, les petits mauriciens apprennent deux langues internationales (Anglais et Français) Mais ensuite, en fonction de la langue ancestrale, (nous sommes une terre de migrants) les enfants peuvent dès l’école primaire accéder à une dizaine d’autres langues: l’hindi, le tamoul, le gudjarati, l’arabe, l’ourdou, le mandarin… En même temps, tout le monde est réuni autour de la langue nationale qui est le créole.  Pour nous, la langue est un outil. Nous n’en faisons pas un étendard à brandir. Nous en faisons un pont, un lien. A la fois entre nous et avec le monde. Ce qui fait que les Mauriciens sont présents partout, en Côte d’ivoire, au Kenya, en Afrique du Sud. Nous avons la grande chance de pratiquer ces deux langues internationales que nous voulons conserver.

Face à vous, il y a des candidats du monde entier, y compris des anciens présidents et anciens premier ministres. Qu’est-ce qui va faire la différence dans cette compétition ?
Je ne vais pas me substituer aux Chefs d’Etat et de gouvernements. Je ne connais pas les critères qu’ils vont adopter pour arbitrer entre ces candidatures. Mais il me semble que le principal critère devrait être le projet du candidat. Un Secrétaire général pour quoi faire, pour quelle vision ? Quelles perspectives nouvelles va-t-il nous offrir ? Le Président Diouf que je connais et que j’ai rencontré à plusieurs reprises parlait encore récemment de « chantiers inachevés » de l’Oif. Il a énormément contribué au cours de ces dernières années. Il sera extrêmement difficile de lui succéder. Mais comme il le dit lui-même, l’organisation est à la croisée des chemins, il faut envisager le futur. Pour moi, le futur, sans négliger le culturel et le politique, doit comporter le pilier économique. Ma vision, c’est la Francophonie de l’économie. Elle touche à la politique et au culturel. C’est transversal. Les questions économiques se résument  pour moi à une priorité qui est l’industrialisation de l’Afrique. Avec le soutien de nos partenaires du Nord qui peuvent nous apporter les capitaux, l’expertise et la technologie qui nous manquent pour mieux exploiter les ressources que nous possédons. Il ne faut pas que les uns et les autres voient dans l’Afrique un marché seulement. Il faut qu’ils participent à la construction d’une Afrique de production. C’est le seul moyen par lequel nous allons créer des usines et des emplois qui seront nécessaires à notre jeunesse dans cette Afrique qui connait une démographie galopante. Le choix est bien simple, soit nous allons maintenir un statut quo dans lequel l’Afrique, pendant les 10 ou 15 ans à venir, ne fera que vendre ses matières premières sans pouvoir les transformer  elle-même. Il y aura quelques poches de prospérité théoriques, quelques pays africains riches, mais des millions d’africains pauvres. Nous aurons donc des Africains pauvres dans une Afrique riche. Avec des ilots de développement et de croissance, mais une richesse qui ne profite pas. Soit, nous choisissons l’industrialisation. Le seul moyen de s’en sortir est  l’industrialisation. Cela tient peut-être de mon expérience d’ancien ministre de l’industrie, je sais que nous sommes partis en Île Maurice d’un des pays les plus pauvres de la planète. Et que nous avons créé des usines et des entreprises alors que nous n’avions aucune maitrise industrielle au départ, au point de devoir importer de la main d’œuvre. Ce problème ne se pose pas en Afrique. Vous avez la main d’œuvre, vous avez l’esprit de débrouillardise qui est un esprit africain. Il s’agit maintenant d’en faire une stratégie, d’exploiter les partenariats possibles au sein de l’espace qu’est la Francophonie.

On dit souvent que les francophones sont moins entreprenants que les anglophones. Est-ce aussi votre avis ?
Il est possible de faire ce constat. Il y a une volonté plus forte, un pragmatisme un peu plus grand chez nos frères anglophones. Mais nous pouvons apprendre d’eux. Et nous en avons fait la synthèse (à l’île Maurice) vu que nous sommes à la fois francophones et anglophones. Nous savons que tout cela est accessible à l’Afrique. Cela implique des politiques nouvelles, des stratégies nouvelles. Cela implique aussi une focalisation sur nos besoins. Il faut importer les capitaux que nous n’avons pas, la technologie que nous n’avons pas. On ne va passer par toutes les étapes. On peut arriver à la technologie la plus pointue pour avoir des résultats. C’est ce qui est fait aujourd’hui dans la presse par des éditions sur le téléphone mobile, par exemple. Le Kenya le fait pour tous les échanges monétaires. C’est tout à fait possible. Il n’y a pas de fatalité de l’échec. Beaucoup d’Africains proposent que cette première phase d’industrialisation commence par l’exploitation des ressources naturelles, c’est-à-dire une Afrique qui transforme ses ressources naturelles et non une Afrique se contentant d’exporter ses richesses. Je comprends cette stratégie, mais elle ne devrait pas exclure la possibilité de se lancer dans d’autres types d’industrialisation en important d’autres matières premières comme nous l’avons fait en Ile Maurice. Il ne faut pas avoir peur non plus de s’ouvrir en important l’expertise. C’est vrai qu’au départ, nous allons devoir importer les expertises, les technologies qui nous manquent. Mais d’autres avant nous l’ont fait en Asie, dans d’autres régions du monde. C’est le modèle japonais, c’est le modèle de Singapour. Ce pays qui me frappe parce que bien que petit, il fait des progrès fabuleux.

L’Afrique exporte aussi la main d’œuvre et cela tourne parfois mal. Comment analysez-vous cette situation ?
Tout est lié. Il n’y a souvent pas de perspective. Votre préoccupation est un aveu de deux choses. Vous reconnaissez que nous avons l’expertise. Mais quand nos experts ne voient pas de perspective dans nos pays, ils s’exportent. Nous avons assisté à ce phénomène dans d’autres pays.  Quand les perspectives nouvelles vont ouvrir, ces experts vont revenir. C’est une richesse dont d’autres profitent. Tant mieux qu’ils soient partis, tant mieux qu’ils soient exposés aux technologies nouvelles, parce qu’au cas échéant, c’est sur eux qu’il va falloir compter pour reconstruire une Afrique nouvelle.

Nous parlons aussi de l’immigration clandestine qui est un problème pour l’Afrique et la Francophonie. Des jeunes gens meurent dans les eaux, avez-vous des solutions ?
Il n’y a pas de solution miracle. La solution est double. Elle se trouve dans nos pays. Il faut offrir un avenir à nos jeunes. C’est parce que l’horizon est bouché qu’ils s’exportent. Ils ne voient pas de moyen d’assurer leur vie. Ils sont dans la survie. La solution se situe aussi chez les pays qui les accueillent. La question reste fondamentale. Il va falloir analyser la solution doublement. Quelles sont les conditions d’une immigration maitrisée, qui ne produit pas les drames que nous connaissons épisodiquement ? L’Europe a besoin d’une immigration. Mais les conditions sont telles qu’il y a parfois un sentiment de rejet parce qu’elle est mal organisée, mal maitrisée. Les vraies questions ne sont pas traitées officiellement.  Il faut offrir des perspectives nouvelles à notre jeunesse. L’industrialisation peut être aussi la solution, car elle va offrir des perspectives énormes avec des Pme, y compris des entreprises à forte intensité de main d’œuvre. Il faut de grosses entreprises parce qu’il y a une culture du travail industriel à développer. Il y a aussi un vaste marché à créer. Plus les hommes travaillent, plus le marché va s’agrandir. Cela a un effet multiplicateur. Il faut avoir de l’ambition, de grandes idées.


La France est dirigée par la Gauche. Abdou Diouf aussi était de la gauche. Le fait d’être un homme de gauche peut-il compter dans cette compétition qui s’ouvre ?
On ne va relancer les querelles idéologiques d’un autre temps. Mais être de la gauche revient à dire être sensible aux aspects sociaux et humains du développement, de la croissance de la qualité du développement, de la compassion. Ce n’est pas le tout économique. C’est l’économie au service de l’homme et non l’inverse. Oui être socialiste a toujours un sens. Ce paramètre permet les bases du dialogue, de développer des valeurs communes et assez largement partagées. Ça donne une sensibilité, une capacité d’empathie et un souci permanent de justice sociale. C’est de cela qu’il s’agit. Je disais tout à l’heure que certains de nos pays, du fait des ressources dont ils disposent, ne sont pas des pays pauvres. Ils ont des moyens. Ces ressources sont souvent trop concentrées. Il n’y a pas suffisamment de capacité à aller vers les autres. Je ne sais pas si c’est une idée exclusivement de gauche, mais je sais qu’être de gauche oblige à avoir de la compassion en ayant à l’esprit cette nécessité de corriger les inégalités que produit une société.  Un homme de gauche dit : « je veux un développement équilibré, du respect, de la justice sociale. Je lutte contre l’accaparement des richesses, je veux une société basée sur des valeurs, sur l’éthique ». Je constate que lors des discussions avec des dirigeants qui partagent les mêmes perspectives le dialogue est facilité.

En passant du journalisme à la politique, vous avez formulé une vision: « après la critique, il faut passer à l’action ». Si vous êtes élu, quelle sera votre première action ?
Je ne peux pas parler d’une action. A Dakar, nous allons nous réunir. Déjà au dernier Sommet de Kinshasa, les chefs d’État et de gouvernements avaient demandé à la Francophonie de s’intéresser à cette question économique.  Cette perspective n’est pas nouvelle, elle fait partie depuis un certain temps des préoccupations des chefs d’État et de gouvernements. Et un rapport sera présenté au Sommet de Dakar dans le cadre du plan décennal stratégique. Le Secrétaire général est au service des Etats, il applique la stratégie proposée par les Etats. Mais il peut aussi donner quelques impulsions et amplifier certains axes stratégiques préalablement validées par les Chefs d‘Etats. Mon action sera axée premièrement sur l’économie, deuxièmement sur l’économie, troisièmement sur l’économie. Je ne vois pas un autre moyen d’assurer un avenir à notre jeunesse, lui offrir des perspectives de développement, de l’éducation, et d’accéder à des soins de santé dans son propre pays tout en se donnant des moyens d’une grande mobilité par la pratique d’une langue qui la connecte au vaste monde. Je suis obsédé par cette question de l’industrialisation de l’Afrique parce que je vois les perspectives que cela peut offrir. Mon discours est un vécu sur une petite échelle de l’île Maurice. Ce pays était, il y a 40 ans, une monoculture sucrière parmi un des pays les plus pauvres du monde, avec 400 dollars par tête d’habitants et un taux de chômage de 40%. Je l’ai vu émerger par le biais de l’industrialisation, s’ouvrir d’autres horizons, créer des industries de service, et aspirer à être parmi les nations développées en 10 ans. Si c’est possible dans un petit pays sans ressources naturelles, à 10 000 km des marchés, ce doit être possible sur le continent, dans l’espace francophone, avec des partenariats à développer avec nos amis du Nord.

Interview réalisée par
Barthélémy KOUAME