Municipales: A Abidjan sud, la fin justifie les moyens pour les partis

Un panneau endommagé dans la commune de Koumassi
Un panneau endommagé dans la commune de Koumassi
Un panneau endommagu00e9 dans la commune de Koumassi

Municipales: A Abidjan sud, la fin justifie les moyens pour les partis

Municipales: A Abidjan Sud, la fin justifie les moyens pour les partis

 

Treichville, on s’accuse mutuellement


Dans la commune de Treichville, les adversaires s'accusent mutuellement de perpétrer des actes de violences. « Un de nos militants a été grièvement blessé par les militants du Rdr et est actuellement sous traitement. Nos affiches grand format sont déchirées au niveau du rond-pond de la rue 12 et à la rue 38 par nos adversaires », confie Sébastien Koliabo, chargé de communication du maire Amichia François. Du côté du Rassemblement des républicains (Rdr), on ne se reconnaît pas dans ces accusations. « Ce sont plutôt eux (les militants du Pdci) qui déchirent nos affiches. Quatre de nos panneaux ont été détruits », souligne pour sa part, Da Sylvestre, porte-parole du candidat Cissé Ibrahim. En ville, la campagne bat son plein. Le Rdr a mis en place 12 villages de campagnes et deux quartiers généraux (Avenue1 et Avenue 11). De son côté, le Pdci a divisé Treichville en 5 zones regroupant 50 comités électoraux. 15 villages ont été installés. Quatre meetings sont animés au quotidien par le candidat. Dans ces différents villages, des sonorisations ont étés installées, des animations sont offertes quotidiennement aux militants. Ce sont des espaces où les candidats viennent expliquer leurs projets de société, et où les tee-shirts et les gadgets à l'effigie des candidats sont distribués au public.


Koumassi, la zone rouge


Koumassi est considéré comme la zone rouge de ces élections, au niveau d’Abidjan Sud (qui comprend les communes  de Port-Bouët, Koumassi, Marcory et Treichville). En effet, dans cette commune où 7 candidats sont en lice, la tension monte entre trois des candidats. Il s'agit de Cissé Ibrahima Bacongo, candidat du Rdr, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et député de la commune. N’dohi Yapi Raymond, candidat du Pdci-Rda, maire sortant et Adou Assalé, ancien maire de ladite commune, ancien militant du Pdci, ensuite du Rdr et par ailleurs, directeur de campagne du ministre Bacongo aux dernières législatives. «Nous n’avons de problème avec les autres candidats. Nos caravanes se rencontrent dans les rues, fraternisent et se dépassent. Mais un seul candidat  pose problème à tous les autres, c’est le candidat Bacongo », martèle Yao Kouadio, directeur de campagne du candidat N’dohi Raymond. Pour M. Yao, c’est le lieu d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur la situation qui prévaut à Koumassi. « Nous pensons que ce n’est pas le moment d’ouvrir la boîte de Pandore parce que nous ne nous laisserons pas faire », souligne-t-il.  Mieux, vendredi 12 avril dernier, Aka Paul Frédéric, un jeune homme, qui aurait été, quelques heures plus tôt, présenté par le camp du Rdr comme étant une victime du Pdci, s’est rendu dans le quartier général du candidat N’dohi pour porter un démenti formel au parti cinquantenaire. De son côté, le Rdr accuse l’ancien maire Assalé et N’dohi Raymond, de déchirer ses affiches. « Nous avons pris des jeunes qui ont été commis par Adou Assalé pour déchirer nos affiches sur les faits. Un de nos militants a été blessé par les partisans de N’dohi », confie Kamagaté Sana, départemental Rdr de Koumassi. C’est dans ce climat de tension et d’accusations mutuelles que se déroule la campagne des municipales 2013,  dans ce quartier de la capitale économique.


Port-Bouët, on se marche sur les pieds


Dans la commune balnéaire de Port-Bouët, Hortense Aka Anghui, la « candidate des générations » (sixième mandat) et  le jeune challenger Dr Emmou Sylvestre, le « candidat de la renaissance » se rejettent constamment la responsabilité des incidents. « Nos affiches sont déchirées. Nous avons installé un village de campagne à l’espace Laurent Gbagbo (non loin de la pharmacie de l’Océan), mais nos adversaires l’ont détruit », relève un membre du staff du candidat Emmou. Nous avons tenté, en vain, d’obtenir la version de la candidate Hortense Aka Anghui. Et pour cause, un certain M. Guédé, le militant qui assure la permanence du quartier général (QG) de la candidate, a refusé de se prononcer, préférant couper tout contact avec fratmat.info en s’enfermant dans son bureau sis au premier étage du QG du maire sortant.


Marcory, une campagne apaisée malgré tout


Dans cette grisaille, une commune sort du lot. En effet, contrairement à Treichville et Koumassi, la campagne des municipales se déroule plutôt dans le calme à Marcory, où sept candidats s’affrontent.  Les plus en vue sont Koulibaly Mariam Fétigué du Rdr et Aby Raoul Modeste du Pdci. « Nous avons reçu la visite de certains  candidats indépendants, Money Georges et Assemian Amon et nous leur avons rendu la politesse.  Nous n’avons pas de rapport étroit avec les autres candidats. Toutefois, nous nous respectons. Nous menons une campagne civilisée », explique Koulibaly Abdoul Aziz, directeur de campagne de la candidate Mariam Fétigué. Avant d'ajouter. "C’est vrai que nous avons des affiches qui sont déchirées par des extrémistes, Mais nous ne faisons pas de cela un prétexte pour nous attaquer aux autres. D’ailleurs notre candidate, en mère de famille prône l’apaisement ". C’est aussi l’avis de M. Ecro Mathieu, sous-directeur chargé des structures du Pdci à Marcory qui explique que son candidat, Aby Raoul, sillonne chaque jour les 12 quartiers et 3 villages de Marcory, en prônant une campagne civilisée et apaisée.


A Abidjan sud, la campagne bat son plein à quelques jours de l’échéance du 21 avril. Les états-majors des partis politiques redoublent d’ardeur pour convaincre les plus sceptiques à quarante-huit heures de la fin officielle de la campagne électorale. Les moyens utilisés sont parfois extrêmes, même si tous, dans leurs meetings, prônent la paix pour leur commune respective. Les indépendants, eux, se font plus discrets.

 


Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info