Extraction de sable: Exploitants et transporteurs à couteaux tirés

"Nous vous avons fait appel pour parler de notre lutte contre la cherté de la vie. Depuis le mercredi 25 mai 2010, certains opérateurs ont procédé à une modification des prix du gravier et du sable". Tels sont les propos tenus, lundi, par l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aproca-ci) et le Syndicat national des chauffeurs de camions à benne de Côte d’Ivoire (Synacbaci).

Selon ces associations, depuis 2010, les exploitants de sable ont procédé à une augmentation du prix du chargement. Le chargement du camion de 12m3 qui était de 25.000 Fcfa est passé à 45.000 Fcfa. Celui du camion de 8m3 est à 30.000 Fcfa contre 15.000 Fcfa précédemment.

Cette hausse n’a pas été suivie par l’ensemble des exploitants. Certains continuent de toujours commercialiser le sable à des prix en deçà de ceux fixés nouvellement, estime Koné Karim. " Ce qui a provoqué la colère des chauffeurs, livreurs et consommateurs que nous sommes, c’est lorsque l’ensemble des exploitants, à travers leur syndicat, ont décidé d’homologuer leur tarif et de procéder à une rotation des carrières (2 extractions par jour), violant ainsi la loi de la concurrence et d’autres anomalies que nous avons relevées", a justifié le Synacbaci.

Quant au Syndicat national des exploitants de carrières, sable et de gravier roulé de Côte d'Ivoire (Synecasci), il dit autre chose. Selon son secrétaire général adjoint chargé de la communication, Diarrassouba Lamine, il n’y a pas de nouvelles  informations ni de nouvelles dispositions concernant les prix au m3 du sable.

" Nous avons un prix bord-carrière qui a été fixé de commun accord avec l’ensemble des syndicats des chauffeurs de camions à benne depuis 2010. Ici, nous vendons au m3 qui est fixé à 3.750 Fcfa. Et comme les chauffeurs viennent avec des camions de 12m3 appelés 10 roues, alors on le multiplie par le m3. Ce qui revient à 45.000 Fcfa. Pareil pour les 8m3 dont le chargement est vendu à 30.000 Fcfa…". Selon lui, ces syndicalistes qui s’agitent sont incapables de produire le moindre papier justifiant une hausse du prix du sable.

Il ajoute que leur syndicat a décidé de faire une programmation des ventes afin de permettre à des carrières de faire sécher le sable avant son chargement, c’est ce qui a abouti à la rotation de 2 jours par carrière. Mais cette organisation est, selon  M. Diarrassouba,  mal perçue par les chauffeurs de camions à benne.

A en croire Kawas Jamal, le président du Synecasci, il y a eu à un  moment donné, de la concurrence déloyale dans leur corporation. " Nous avons alors décidé de mettre de l’ordre dans nos rangs, de sorte à ce que tous les exploitants appliquent le même prix pour ne pas vendre à perte", a-t-il poursuivi.

Depuis le 19 août 2013, le sable des carrières des différentes communes d’Abidjan n’est pas transporté. Et les entrepreneurs ou particuliers qui s’aventurent sur ces sites pour un achat sont refoulés par les syndicats des transporteurs.

Kamagaté Issouf

issouf.kamagate@fratmat.info