Le Débrief: La Centrafrique, centre…de l’Afrique qui souffre

Le Débrief: La Centrafrique, centre…de l’Afrique qui souffre

Le Débrief: La Centrafrique, centre…de l’Afrique qui souffre

La Centrafrique, tout un symbole. Situé en Afrique centrale, le pays résume ces derniers temps toutes les souffrances de l’Afrique que personne n’aime. Une terre décousue où on se tire là-dessus, de partout. Sans qu’on sache qui tire ou pourquoi on tire. Même le Président français dont le pays, fort de sa puissance militaire et de ses expériences, se propose à la pacification a failli être la cible de ces violences incontrôlées.

Dimanche matin, c’est le très sérieux journal Le Parisien qui fait la révélation de ce qui se serait passé mardi soir lors de la visite de François Hollande. Extrait du récit du confrère: « 
Le Falcon 7X est stationné sur le tarmac quand, soudain, deux 4 x 4 et cinq pick-up font irruption dans la nuit. Ils se postent en face de l’avion présidentiel. ‘’Cela a provoqué la panique du côté des forces spéciales qui protègent l’appareil’’, témoigne une source locale en décrivant la scène. A bord de chaque véhicule, une dizaine d’hommes en uniforme, armés jusqu’aux dents. Ils sortent des pick-up, kalachnikovs à la main ».

Dimanche soir, le ministère français de la Défense va apporter un démenti. Pour lui, rien de tout cela ne s’est produit. Le Président « n’a absolument pas été en danger », dit-il. En cohérence avec le ministre des Affaires étrangères, qui dit n’avoir rien su de pareil tout comme le Président lui-même avec qui il était. Vrai ou faux, cette histoire a de quoi à intriguer, pensent les observateurs de la scène africaine. Il y avait en tout cas de quoi à avoir peur. Lundi, deux soldats français étaient tombés dans une embuscade et avaient perdu la vie.

La « situation reste tendue », rapportent plusieurs sources qui évoquent de nombreuses violences sans fin. Selon ces sources, les chefs religieux initient des actions communes pour apaiser et rassurer chaque communauté mais « c’est le chao ». Avec son lot de victimes. Les mouvements de foule meurtriers sont légions, les milices fleurissent malgré le désarmement initié par les forces françaises.

Dimanche soir, après la revue de presse, il y a un sentiment qu’on a: les populations centrafricaines sont livrées à elles-mêmes. L’ex-rébellion de la Séléka qui a pris le pouvoir en chassant le Président Bozizé en mars dernier n’a pas pu se muer en une force républicaine, selon tous les observateurs ou presque, qui l’accusent de mener des violences sur la base de la religion. En face, des milices d’auto-défense qui n’hésitent non plus à attaquer.

« Qui va nous sauver » ? C’est sûr que c’est le cri du Centrafricain lambda, ces temps-ci. Mais c’est aussi le cri de tous les Africain qui vivent la hantise centrafricaine. Ils n’ont pas choisi cette terre de Centrafrique ou d’Afrique. Ils sont nés là pour la plupart et ils n’ont nulle part où aller. Mais ils refusent de mourir comme des chiens enragés, au coin de la rue.

Et dire qu’on a célébré toute la semaine écoulée « la liberté » et « la dignité » retrouvée, au nom de Mandela ! On peut le croire, ce Monsieur ne dormira pas dans la paix promise... Et nous non plus, ici bas, nous ne vivrons pas en paix. Tant qu’il se trouvera une seule Centrafrique sur ces terres africaines.

Bonne semaine à toutes et à tous ! Tout de même.


Barthélemy KOUAME
barthelemy.kouame@fratmat.info