Le débrief: Affi, Michel et autres libérés…, la résidence de Gbagbo nettoyée

Une semaine de fêtes s’est achevée. La fête nationale, le 7 août, et la fin du Ramadan, le 8 août. On a eu deux célébrations successives. Mais pour certains, la fête a commencé au début de la semaine, le lundi 5 août. Ce jour-là, la justice ivoirienne a ordonné la libération de 14 personnalités proches de Laurent Gbagbo. Dès mardi matin, ces personnes sont sorties effectivement de prison. D’Abidjan ou de l’intérieur du pays.

Les images diffusées à la télévision ou dans la presse sont nettes. Michel Gbagbo est arrivé triomphant, le visage radieux. Faisant oublier les informations de maltraitance ou de mauvais état qui ont circulé à son sujet. Affi N’guessan, le président du Fpi, même un peu amaigri, avait le sourire. Le visage radieux. C’était l’hystérie chez les militants qui ont fait le déplacement à l’ancien QG de campagne.

La Côte d’Ivoire rassemblée! On peut continuer d’y croire. Toute la classe politique a salué le geste. Le Président de la République, Alassane Ouattara, a dit qu’il s’en réjouit et qu’il l’a « souhaité ». Les partis ou groupements politiques ont félicité le pouvoir actuel. L’Onu et les organisations internationales ont vu dans cet acte un « pas décisif » vers la réconciliation effective.

C’est dans ce contexte que des dizaines de jeunes gens sont allés nettoyer la résidence de Laurent Gbagbo à Mama, son village natal. C’était le samedi. Conduits par la jeunesse du Fpi, ces jeunes veulent croire à une relaxe pure et simple de l’ancien Président, dans les prochains mois, voire prochaines semaines. Il « revient bientôt en Côte d’Ivoire avant 2014. C’est pourquoi, aujourd’hui je suis venu pour engager les jeunes à nettoyer la résidence pour l’accueillir », a déclaré le président par intérim de la Jfpi, Nestor Dahi.

Rappelons que huit responsables pro-Gbagbo, dont Gilbert Aké N'Gbo et Désiré Dallo, avaient déjà été libérés fin 2012. Mais, pour tous, il s’agit d’une « liberté provisoire ». Toute chose qui a conduit les Ong de défense des droits de l’homme, notamment la Lidho (Ligue ivoirienne des droits de l’homme) à demander un jugement « rapide ». La Lidho explique que le caractère provisoire de la liberté accordée ne doit pas être un moyen de réduire au silence les concernés, et donc de fausser le jeu démocratique.

Sur ce sujet, le gouvernement se veut rassurant. Le Président Ouattara lui-même a réaffirmé l’État de droit à l’occasion de son message à la nation, le 7 août. Quant à la justice, elle a clairement indiqué qu’elle mettait tout en œuvre pour accélérer « les procédures en vue des jugements » et que toutes ces affaires « connaîtront sûrement leur dénouement d'ici la fin de l'année ». Il reste maintenant à espérer que l’opposition dite significative, en l’occurrence le Fpi, revienne effectivement à la table de discussions. Pour beaucoup d’Ivoiriens, un des symboles forts de la paix retrouvée se trouve en effet là. En dehors des « préalables » qui instaurent méfiances et tensions.

La fin de l’année étant synonyme de fêtes, fête du bilan pour tous, on peut espérer que l’entrée en 2014 sera belle. Et quand on se rappelle qu’il y a une augmentation des salaires en vue (promesse du Président), on imagine la joie encore plus grande. Pour nous tous !

Soyez en joie cette semaine !

Barthélemy KOUAME

barthelemy.kouame@fratmat.info