Le Dr Joseph Khoury: "L’entrepreneur libanais est ambitieux, infatigable et énergique"

Le Dr Joseph Khoury a donné une conférence magistrale sur l’histoire de la construction du Liban et du poids de son importante diaspora à l’économie du monde.
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Le Dr Joseph Khoury: "L’entrepreneur libanais est ambitieux, infatigable et énergique"

Quatre-vingt-dix-huit-neuf pour cent des grandes surfaces appartiennent à des intérêts libanais. Les Libanais sont dans l’immobilier, les assurances, l’import-export, la poissonnerie, la construction, les professions libérales, etc. Ce qui constitue40% de l’économie ivoirienne, avec plus de 3000 entreprises employant plus de travailleurs que la Fonction publique. »

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie libanaise en Côte d’Ivoire(CcilCI), Dr. Joseph Khoury, a montré, par ces statistiques éloquentes, que la communauté libanaise en Côte d’Ivoire est incontournable. Cette position confortable est liée, à ses yeux, au fait que« l’entrepreneur libanais est ambitieux, infatigable et énergique et s’investit pleinement dans ses projets ».

Avant que le président de la CcilCI n’en arrive à cette conclusion qui répondait à la problématique «Les Libanais de Côte d’Ivoire: mythes ou réalités», conducteur  des « Grands rendez-vous de Fraternité Matin » du jour, il a fait un large tour d’horizon de l’histoire du Liban, jusqu’à la dissémination de sa population à travers le monde. De cette présentation, l’on retiendra que ce petit pays de la côte est de la rive méditerranéenne (10400km2) tient son nom d’un mot araméen « lubnan» qui signifie «blanc». En référence à sa montagne enneigée dont les cimes restent blanches tout le long de l’année. C’est une terre d’abondance que la Bible désignait déjà comme « pays des Cananéens où coulent le lait et le miel ».

L’histoire de ce bout de terre du Moyen-Orient est une Histoire tumultueuse. Elle commence au début de l’humanité. Précisément au troisième  millénaire avant Jésus-Christ. Aux environs de 1200 avant Jésus-Christ, les Phéniciens qui sont considérés comme les ancêtres des Libanais ont fondé, dans tout le bassin méditerranéen, une civilisation florissante et bâti des cités-Etats dont Byblos, Tyr, Berte, Sidom, Carthage.

Cette civilisation brillante lèguera aux Grecs, un alphabet de 22 signes que ceux-ci s’approprieront pour fonder, à leur tour, leur civilisation avec leurs innovations scientifiques et culturelles. Ceux-ci, est  considérée, à juste titre, comme le berceau de la civilisation européenne. Après les invasions successives des Phéniciens, des Perses, des Grecs, des Romains de l’empire Ottoman, c’est sous la colonisation française, après la Première Guerre Mondiale, que ce territoire prendra le nom de Liban. Le gouverneur de l’époque, Henri Gouraud, proclama l’Etat du Grand Liban et fixa ses frontières qui demeurent à ce jour. Le Liban devient une République en 1926 et accède à l’indépendance le 22 novembre 1943.

Quant à son émigration, elle s’est effectuée en trois vagues. La première a lieu sous la domination ottomane, au 19e siècle. Les populations chrétiennes, fuyant les massacres des maronites, vont se réfugier en Amérique latine. La deuxième vague qui se situe dans les années 1960 est accentuée pendant la guerre civile de 1975-1990 (la troisième vague). Cette fois-ci, les Libanais se dispersent sur les cinq continents.

Concernant la communauté qui se trouve en Côte d’Ivoire, elle est arrivée au début du 20e siècle (1910-1920). Elle provenait du Sénégal et de Marseille (France). Cette émigration a été favorisée par les colons français qui faisaient des Libanais des intermédiaires de négoce entre leurs grandes maisons de distribution et les consommateurs indigènes. Les descendants de ces pionniers sont passés de simples intermédiaires et sous-traitants à de véritables capitaines d’industrie pour certains.

Théodore Sinzé