Université Nangui Abrogoua: Affrontement entre des étudiants, ce vendredi

Selon les informations recueillies, cinq individus armés d’armes blanches en provenance d’Abobo, ont réussi à neutraliser les agents de la police universitaires postés à l’entrée de l'institution. Ils ont arraché les portables et autres objets de valeurs à tous ceux qu'ils croisaient sur leur passage. Ils se sont par la suite introduits dans un amphithéâtre où Mme Tré Yavo (enseignante de Biologie) venait juste de terminer son cours de la matinée avec les étudiants de l’école préparatoire des sciences de la santé (Eps). Une étudiante a été brutalisée et un autre étudiant poignardé dans le dos par ces invités peu ordinaires. Il s’en suit une course poursuite entre les agresseurs et les étudiants qui tentaient de se défendre.

Très rapidement, l’information a fait le tour de l’université. C’était la débandade sur le campus universitaire. Entre temps, un jeune présenté comme un des  agresseurs  est  appréhendé. Il est aussitôt rué de coups. Ce dernier doit son salut qu’à une patrouille du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) qui passait par là.

 L'université est "grippée" par deux syndicats estudiantins, selon la Présidence

Dans la conférence de presse qu’il a animée juste avant les évènements, vendredi, Coulibaly Laciné, vice-président de l’Université Nanguy Abrogoua, s’est prononcé sur les violences survenues ces derniers temps dans cette université, notamment celles du jeudi 16 mai 2013. 

Pour lui, elles sont l’œuvre de deux syndicats estudiantins. Il s'agit du Syndicat des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Syeeci) et de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), qui se livrent une guerre pour le contrôle de l’espace universitaire. Mais pour le représentant du Pr Tano Yao, président de l’Université Nanguy Abrogoua, « il y a un risque certain du retour des associations mafieuses d’étudiants sur les campus universitaires de Côte d’Ivoire, (…) si des dispositions fermes et courageuses ne sont pas prises ».

C’est pourquoi, la présidence de l’Université Nangui Abrogoua entend saisir la tutelle afin que le bureau national du Syeeci soit poursuivi pour les nombreux cas de violences perpétrées et traduit en conseil de discipline de l’université, le mardi 21 mai prochain. Ce, "afin que le Syeeci et la Fesci répondent de leurs actes", qui ont fait de nombreuses victimes de part et d’autre. « Les sanctions peuvent aller de la suspension pour l’année universitaire jusqu’à la radiation définitive », a-t-il averti.

Au moment où nous quittions les lieux, un calme apparent semble être revenu. Toutefois, des éléments de la police nationale ainsi que ceux des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, ont pris position dans l’enceinte de l’institution pour pallier toute récidive.

Eugène YAO
eugene.yao@fratmat.info