Déguerpissement des mendiants: Réaction "mitigée" des populations

Les forces de l'ordre sont déployées aux différents carrefours d'Abidjan pour dissuader les mendiants recalcitrants
Les forces de l'ordre sont déployées aux différents carrefours d'Abidjan pour dissuader les mendiants recalcitrants
Les forces de l'ordre sont du00e9ployu00e9es aux diffu00e9rents carrefours d'Abidjan pour dissuader les mendiants recalcitrants

Déguerpissement des mendiants: Réaction "mitigée" des populations

Déguerpissement des mendiants: Réaction "mitigée" des populations

Ce lundi 5 août,les agents des forces de l’ordre ont entamé la phase répressive de l’opération de déguerpissement des mendiants et vendeurs ambulants des communes d’Abidjan. A la Riviera-Anono (commune de Cocody), les réactions des populations et usagers de la route sont mitigées.

« Les mendiants exagèrent ! Quand on rencontre des personnes valides à des carrefours d’Abidjan qui, à longueur de journée, ne font que quémander, cela est inacceptable ! »,  a déploré  M. Doumbia, chauffeur de taxi communal.

Il dénonce par la même occasion l'ampleur de la mendicité en Côte d’Ivoire. « Nous rencontrons des mendiants un peu partout…Nous ne savons plus qui aider… Une forme d’escroquerie s’est introduite dans cette pratique », a-t-il indiqué.

Pour Mme Aka Adjoua, enseignante, l’État a pris la bonne résolution en initiant cette opération. « Il était temps d’agir ». Et sa collègue d’ajouter: « des mesures d’accompagnement doivent être prises pour l’insertion des mendiants valides dans le tissu social ».

Contrairement aux réactions qui encouragent cette opération, une commerçante plaide plutôt pour les "vrais mendiants". Pour Mme Bailly, "certains mendiants invalides n’ont que cette pratique pour survivre. Sans la charité des personnes de bonne volonté, ces personnes infirmes seraient encore plus misérables. Ce sont des cas sociaux », a-t-elle rectifié. L’État, a-t-elle ajouté, doit prendre en charge les infirmes.

Dion Alain, un homme d’affaires de la place, plaide pour les marchands ambulants. « C’est leur manière de subvenir au besoin de  leurs familles. Ces commerçants n’ont pas les moyens de payer les frais d’un magasin », a-t-il plaidé.

Un communiqué du ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, a donné un délai de 10 jours aux mendiants et marchands ambulants du District d'Abidjan pour libérer tous les carrefours et les abords des rues.


Isabelle Somian

isabelle.somian@fratmat.info