Conflits fonciers: Human Right Watch invite Ouattara à éviter les "erreurs" du passé

Les conflits fonciers ont engendré de nombreux déplacements de population
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Conflits fonciers: Human Right Watch invite Ouattara à éviter les "erreurs" du passé

Conflits fonciers: Human Right Watch invite Ouattara à éviter les "erreurs" du passé

« L’absence de mesures prises par le gouvernement Gbagbo pour protéger les droits de propriété après le conflit de 2002-2003 a contribué à déclencher les violences abominables qui ont eu lieu pendant la crise post-électorale. Le gouvernement Ouattara ne doit pas répéter les mêmes erreurs », indique l’Ong Human rights watch (Hwr) dans un rapport de 128 pages, publié le jeudi 10 octobre et intitulé: « Cette terre est la richesse de ma famille: agir contre la dépossession de terres suite au conflit post-électoral en Côte d’Ivoire. »

Dans son document, l’Ong de défense des droits de l’homme affirme qu’elle n’a trouvé « aucune preuve » contre le gouvernement Ouattara dans la dépossession des terres à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Tout comme la participation de l’armée ivoirienne dans une telle entreprise. Et cela, malgré les « allégations de certains partisans de M. Gbagbo », a constaté Hrw.

Cependant, selon cette structure, le gouvernement ivoirien ne protège pas les droits de propriété comme prévu par le droit international.

Rappelant que les conflits fonciers ont été à la base de « graves atteintes aux droits humains ». Matt Wells, chercheur pour l’Afrique de l’Ouest chez Human rights watch indique la voie à suivre au gouvernement ivoirien. « Si le gouvernement ivoirien est réellement déterminé à mettre un terme aux violences récurrentes dans l’Ouest du pays, la restitution des terres acquises illicitement doit être une priorité absolue », a-t-il fait savoir.

Aussi Hrw a-t-elle dénoncé la vente illicite des terres par des autochtones. « Lorsque certains Guérés ont été déplacés pendant le conflit, des Guérés des villages voisins voire de la même famille, ont prétendu être les propriétaires et ont vendu les terres, le plus souvent à des immigrés du Burkina Faso. Alors que certains acquéreurs burkinabés ont acheté les terres de bonne foi, d’autres les ont clandestinement achetées à de jeunes guérés, dont la légitimité en tant que propriétaire aurait été remise en cause par toute personne raisonnable », explique le rapport.

Selon Hrw, c’est seulement dans une « minorité de cas » que la dépossession des terres a été plus « hostile.» Car des non autochtones, poursuit le rapport, refusent d’honorer les anciens accords de location. « Ils ne partagent plus avec le propriétaire guéré les bénéfices tirés des récoltes de cacao ou de café. D’autres ont profité du déplacement des propriétaires guérés pour élargir leurs propriétés au-delà de ce qu’ils avaient achetées, empiétant parfois sur les terres d’un Guéré voisin », précise le document.

Quatre cas ont été épinglés par l’Ong de défense des droits de l’homme près de la forêt classée de Goin-Débé au sud de Bloléquin. « Des groupes de Burkinabés se sont emparés de force de grandes superficies de forêt privée, en revendiquant, selon les témoignages des quatre victimes, être d’anciens combattants pro-Ouattara », a dénoncé Hrw.


CHEICKNA D. Salif

salifou.dabou@fratmat.info