Bert Koenders: "Il faut être vigilant même si de façon générale la situation s’est améliorée"

Bert Koenders: "Il faut être vigilant même si de façon générale la situation s’est améliorée"

Quelle est la situation sécuritaire générale au Mali, quelques mois après votre déploiement ?

De façon générale, la situation s’est beaucoup améliorée. Ce pays était sous occupation il y a quelques mois, avec beaucoup de violations des droits de l’homme. On observe une nette amélioration mais cela ne veut pas dire qu’il y a une sécurité totale. Il y a beaucoup de problèmes avec les attaques des extrémistes. Cela requiert plus de vigilance. Et c’est pour cela aussi que nous sommes-là.

Quelles sont les dispositions prises pour le bon déroulement du scrutin ?

Nous avons trois missions. D’abord, il s’agit pour nous d’aider à la logistique avec nos hélicoptères, nos camions pour nous assurer que le matériel des élections est arrivé dans toutes les localités du pays. Ensuite, c’est la sécurisation. A ce niveau, nous travaillons avec l’armée malienne et la force française Serval pour assurer le maximum de sécurité pendant ces élections. Enfin, il y a le rôle de bon office qui consiste pour le personnel de la Minusma chargé des élections d'échanger avec les candidats et d'organiser des concertations politiques. La Minusma joue un rôle important. Je profite de votre micro pour dire merci à la Côte d’Ivoire qui fait beaucoup pour nous aider.

Considérez-vous cette période électorale comme une période à risque ?

Il faut être très vigilant même si de façon générale la situation s’est améliorée. Tout le monde sait que les attaques se poursuivent. Il y a eu des attaques il y a deux jours à Gao, des attaques à Kidal avec l’assassinat des journalistes. Je voudrais demander à tout le monde de rester vigilant. Cela ne veut pas dire qu’on a de grands soucis, mais il y a toujours des gens qui veulent empêcher ces élections. C’est pour cela que nous avons pris des mesures pour garantir la sécurité pendant cette période électorale.

Est-ce à dire que chaque bureau sera sécurisé ou alors cela va se faire seulement dans les zones sensibles ?

Il y aura une sécurisation des bureaux importants. Mais sachez qu’on ne peut pas tout sécuriser. Avec les partenaires, nous allons sécuriser tous les points sensibles. Permettez-moi de ne pas en dire plus.

Les élections législatives constituent-elles  un défi à relever  pour la Minusma?

Bien sûr. Après l’élection présidentielle, il est important que les Maliens puissent voter pour le renouvellement de leur parlement, pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Plusieurs missions internationales et nationales d’observateurs se sont déployées sur le terrain pour ces élections législatives. Quels rapports entretenez-vous avec elles ?

Nous coordonnons un peu le travail des observateurs. Nous les verrons avant et après les élections. Il y a des observateurs de l’Union européenne, de l’Union africaine, mais aussi des observateurs locaux qui sont de la société civile malienne.

Propos recueillis par
Jules Claver AKA
Envoyé spécial à Bamako (Mali)