Alassane Ouattara: “ Laurent Gbagbo demeure mon frère ”

Alassane Ouattara: “ Laurent Gbagbo demeure mon frère ”

M. le Président, lors de votre meeting de clôture, en vous adressant aux membres du gouvernement vous avez dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Est-ce que cela voudrait dire qu’il n’y aura pas de remaniement comme l’annonce la rumeur ?

Je vous remercie. C’est évident qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Cela veut dire ce que ça veut dire. Je n’ai pas besoin de faire d’autres ajouts. L’équipe fait du bon travail. Donc, il n’y a pas nécessité de changer d’équipe.

Vous vous portez candidat à votre propre succession. Souhaiteriez-vous que vos alliés vous soutiennent dès le 1er tour ? Ou vouliez-vous aller à ces élections en rangs dispersés au premier tour et en rangs serrés au second tour comme en 2010?

Par rapport à ma candidature, j’ai expliqué les circonstances. Nous avons malheureusement perdu une année littéralement avec la crise post-électorale. J’avais proposé à mes concitoyens un programme sur cinq (5) que j’espérais avoir bien amorcé ou quasiment terminé. Je me rends compte que la situation s'est fortement détériorée et que j’ai besoin de plus de temps. Donc, c’était tout à fait logique que j’annonce que je briguerai un second mandat. Ceci étant, il appartiendra à chaque parti de prendre la décision qui lui convient. Je n’ai pas de commentaire à faire sur cela. J’espère que mon parti d’origine me soutiendra.

Vous appelez les populations au pardon et à la réconciliation. Mais elles rétorquent que la réconciliation doit plus se faire au niveau des politiques car elles sont déjà réconciliées. qu’en pensez-vous ?

Je pense que ce n’est pas totalement faux. Nous avons tous des parents dans les différents quartiers d’Abidjan. Fondamentalement les populations ont retrouvé la joie de vivre ensemble dans les cours communes. Les enfants vont à l’école ensemble. Les femmes sont au marché ensemble et quand il y a un problème tout le monde se regroupe autour de la famille éplorée. Il n’y a pas de grandes difficultés. Il y en a toujours parce qu’il y a des personnes qui prennent plus de temps que d’autres.

Dans les régions, c’est encore mieux. J’ai fait l’ouest, le Nord-est et maintenant le Nord. Il n’y a pas de tensions et de problèmes majeurs. Mais les politiques ont une orientation à donner à leur base. C’est pour cela que je lance cet appel de Korhogo pour que chaque parti politique s’engage dans le processus. Le Pdci et le Rdr l'ont fait dans le cadre du Rhdp. Également de nombreux partis dans l’opposition sont en dialogue politique avec le Premier ministre et le gouvernement. Je demande que tout  le monde s’associe à ce processus. Ce n’est pas seulement l’affaire des  politiques mais  celle de tous les citoyens. Je peux vous dire également qu’il y a d’autre composante que l’on oublie souvent. Il s’agit des guides religieux et des chefs traditionnels qui sont engagés à fond dans ce processus. Alors il ne faut pas que nous les politiques restons en marge. Je souhaite que pour les élections à venir tout le monde y participe pour que la démocratie soit totale dans notre pays. Je veux que la Côte d’Ivoire redeviennent une démocratie moderne et modèle.

Vous ne cessez d’appeler le Front populaire ivoirien à prendre sa place dans le train de la paix et de la réconciliation nationale. Cependant, il ne répond toujours pas. N’avez-vous pas l’impression de prêcher dans le désert ?

Je ne le pense pas. En matière de réconciliation et de rassemblement, il faut être toujours très positif. Je suis de tempérament positif. Je pense qu’on a fait du chemin. Imaginez-vous le nombre de réfugiés était au-delà de 300 000, il y a deux ans. Aujourd’hui, on a moins de 60 à 70 mille. Donc cela veut dire que l'appel lancé a commencé à être entendu. Il y a des personnalités politiques et militaires qui rentrent tous les jours des pays voisins. Cependant, je souhaite que cela se déroule encore plus rapidement.

 
La ville d'Abidjan a été plongée récemment dans l'obscurité. Pourtant la Côte d’Ivoire exporte de l’électricité vers les pays voisins. L'on se demande quel est le problème?

La question a été expliquée. Vous savez, nos installations sont vieilles. Il n’y a pas eu d’entretien durant des années. Le système de transport de l’électricité demande à être rénové et réadapté. C’est comme si dans un moteur, il y a un grain de sable qui fait que tout s’arrête. Nous sommes confiants parce que nous avons commencé à rénover et à restructurer tout le circuit de distribution. Il y aura encore des pannes de ce genre parce qu’il faudra encore une année pour finir. Nous avons un prêt important du gouvernement chinois de près de 400 millions de dollars Us pour la remise en l’état des lignes de distribution. Ce n’est pas une question de quantité de production de l’électricité. C’est un problème de circulation et de distribution. Il suffit qu’il y ait un problème dans le circuit de transport pour que tout le système se grippe. Vous noterez quand même que nous avons augmenté la capacité de production ces deux dernières années de près de 50%. Aggreko vient d’ajouter 200 Mw il y a à peine deux semaines. Et nous continuerons jusqu’au barrage de Soubré. Il y a suffisamment d’électricité pour que nous puissions en vendre aux pays voisins. Il faut distinguer la question de la production de celle de la distribution. Nous y travaillons et je suis confiant que tout cela va continuer de se renforcer au cours des prochains mois.

M. le Président, vous venez de terminer votre visite d’État dans le District des Savanes. Tout au long de votre périple, vous avez réitéré votre volonté de vous  représenter en 2015. Vous avez également appelé les populations à vous accorder leurs suffrages. Est-ce que le candidat Alassane Ouattara n’est pas en campagne avant l’heure, surtout que cela intervient dans le cadre d’une visite d’État ?

Si vous estimez que c’est une campagne avant l’heure, tant mieux. J’ai pris des engagements auprès des populations. Je vais  faire le point sur ces engagements et leur dire ce que j’ai fait. Et leur demander si cela leur convient ou voir s’il faut changer d’orientation (…) Je vais vous faire remarquer que je n’ai pas besoin de faire campagne dans le District des Savanes. Si je veux faire campagne, j’irai dans d’autres régions, pas ici. Ceci étant, le Président de la République doit être proche des populations. Je ne suis  pas  de cette race de président moderne qui s’assoit au palais pour recevoir les autres présidents comme si on était un roi ou un empereur. On peut le faire de temps en temps pour les questions essentielles, tel que je l’ai fait avec les ressortissants de l’ouest. Mais j’irai chaque fois au contact des populations. Si vous l’avez remarqué, même à Abidjan, je ne reçois pas des groupes de populations. Je veux aller dans toutes les régions, voir ce qui se fait sur le terrain, m’assurer si cela est conforme aux engagements pris. Et si les ministres  continuent d’être au travail. Sur la question de la campagne avant l’heure, je voudrais dire qu’il y a des dispositions réglementaires pour cela. Ceux qui veulent être candidats et même être en campagne à partir d’aujourd’hui, je trouve que c’est une bonne chose pour aller dire aux Ivoiriens ce qu’ils veulent faire. Ce serait d’ailleurs très bien. Dans certains pays, la campagne dure tout le temps. Je ne me laisse pas émouvoir par ces règles que nous avons copiées. Je souhaite d’ailleurs qu’à l’avenir, nos pays s’approprient la gestion de nos États plutôt que faire du copier-coller comme nous le faisons actuellement. Nous avons besoin d’être proches de nos populations. Nous sommes des pays en voie de développement et nous devons apporter le réconfort et le soutien à nos populations.

Avant le début de cette tournée, il y a eu la question de la légalisation du mariage homosexuel qui a défrayé la chronique après l’appui de la France à hauteur de 30 millions de FCFA aux minorités sexuelles. Sur la question, des pays de la sous-région ont déjà donné  leur position. M. le Président, quelle est la position de la Côte d’Ivoire sur la légalisation du mariage homosexuel ?

Sur cette question, je n’ai pas de commentaire particulier à faire. Nous avons des lois en Côte d’Ivoire, nous avons des traditions. La France fait ce qui est conforme à sa tradition, les États-Unis aussi. La Côte d’Ivoire a ses propres traditions.

Pendant l’étape de Tengrela, vous avez promis de renforcer le budget du Ppu (Ndlr: Programme présidentiel  d’urgence). Un Ppu qui construit des écoles, ouvre et réhabilite des voies, électrifie des localités… Que feront alors les Conseils régionaux, les Conseils municipaux qui viennent d’être d’installés et les Districts qui le seront prochainement?

Vous avez bien raison. Le Ppu et les Conseils régionaux travailleront ensemble. Il faudra une bonne coordination. Je vous signale aussi que nous aurons des Districts. Nous avons l’intention de regrouper les régions en District. Dans le District des Savanes, nous avons trois régions: le Poro, le Tchologo et la Bagoué. Il y aura un gouverneur de District qui sera l’émanation du pouvoir exécutif. Tous ces ensembles doivent être bien coordonnés y compris les Directions régionales des ministères. Nous avons un travail en cours de restructuration de l’administration pour qu’il n’y ait pas de perte de ressources humaines ou de ressources financières tout au long du processus. Nous sommes conscients de cette situation. Et vous avez bien raison de le noter. Le Ppu continuera et pourra continuer de régler les urgences, mais en coordination avec le gouverneur de District, les Conseils régionaux et bien évidemment, les  préfets et sous- préfets.

Vous avez annoncé de grands projets pour le District des Savanes et pour toute la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, vous demandez un nouveau mandat. Si vous êtes élu en 2015, êtes-vous sûr de pouvoir réaliser tout ce que vous avez promis en sept ans ?

Je suis confiant et je l’ai indiqué à mes collaborateurs qu’à supposer que nous pussions faire les élections en octobre 2015 et si j’étais réélu, il me faudrait donc un septennat. Et je pense que ce sera fait en sept ans. Tout ceci devra pouvoir nous amener à l’émergence comme dans mon programme d’origine.

M. le Président, quel est le bilan que vous dressez des activités de la CDVR, à trois mois de la date d'expiration du mandat de cette institution?

La Cdvr fait un travail apprécié et appréciable par tous. Le rapport doit être rendu en septembre. C'est en ce moment-là que nous apprécierons les recommandations qui seront faites et les décisions que nous devrons prendre.

Quel est votre message au peuple malien, aux autorités de transition et aux candidats à la présidentielle du 28 juillet prochain dont la campagne a démarré hier (Ndlr: samedi)?

Pour le Mali, cela a été un processus compliqué et difficile. Je salue les autorités maliennes de transition pour leur courage. Maintenant nous avons bien avancé. Je voudrais également remercier le peuple malien qui a souffert, mais qui a fait preuve de patience. Des pays de la Cedeao et la France ont apporté un soutien appréciable. Mon message sans interférence au processus, c'est dire que les élections démocratiques, transparentes sont nécessaires. Nous sommes tous d'accord qu'il faut tout faire pour respecter la date du 28 juillet. Puisque c'est la date fixée par les Maliens eux-mêmes. Que les élections législatives se fassent assez rapidement. Le parlement est tout de même un élément essentiel de la démocratie parce qu'il faudra voter des lois et travailler à la réconciliation entre Maliens et prendre des mesures pour que les régions les plus défavorisées puissent avoir une attention particulière pour ramener de manière durable l'unicité du Mali.

Nous sommes à Korhogo, le fief électoral du député Félix Houphouët-Boigny, plus tard, Président de la République de Côte d’Ivoire. Félix Houphouët-Boigny, votre illustre prédécesseur dont vous vous réclamez des enseignements avait, face aux grands problèmes de la nation, institué le Conseil national et les journées du dialogue. Face au blocage constaté, selon de nombreux Ivoiriens, pourquoi ne lui empruntez-vous pas l’initiative de la réconciliation nationale, par le biais de ces deux instruments ?

Vous savez, nous avons tous hérité de la grande sagesse du Président Félix Houphouët-Boigny. J’ai pu participer à des conseils nationaux sur de grands sujets, de grands thèmes. Mais, souvenez-vous aussi que c’était le parti unique et qu’évidemment, c’était à l’occasion de ce conseil que les différentes composantes, même du Pdci, pouvaient exprimer des points de vue divergents. Maintenant, nous avons le multipartisme et des partis légalement constitués. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir de conseil national ou de consultation nationale. Tout cela est possible. Vous me parlez de blocage au niveau de la Cdvr, je ne suis pas d’accord avec vous. Il n’y a pas de blocage. La Cdvr fait son travail. Attendons d’avoir les résultats de cette commission et à partir de là, nous pourrions apprécier. La Cdvr a même institué une décentralisation avec des installations de structures locales. Tout cela pour contribuer à faire en sorte que la réconciliation puisse aller plus loin dans la recherche de solution. Je note aussi que nous avons un programme national de cohésion sociale piloté par le ministère du Plan qui a déjà commencé à aider les proches des victimes. Vous savez, quand la situation économique s’améliore, cela contribue à la réconciliation. Si dans un quartier vous avez de l’eau potable et que tout le monde peut se retrouver autour du puits pour prendre de l’eau, cela contribue à rassembler les gens. Il y a des choses très simples. L’amélioration des conditions de vie contribue à la réconciliation et moi, je suis confiant que nous allons à la réconciliation à grands pas. C’est pour cela, j’ai lancé cet appel aux partis politiques pour que nous apportions également notre contribution pour soutenir les efforts faits par les populations, les religieux et les autorités traditionnelles.

M. le Président, on a suivi votre appel au dialogue lancé au Fpi. Mais, ce parti dit également qu’il est disposé à dialoguer avec vous si vous posiez des actes forts. Notamment la libération de quelques prisonniers politiques. Quel est votre commentaire ?

Je vous remercie. D’abord je ne suis pas d’accord avec le terme de prisonniers politiques. Nous n’avons pas de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas de prisonniers pour délits de presse. (…) Nous avons certes des prisonniers qui sont en attente de jugement et qui appartiennent quelques fois à des partis politiques.

Est-ce que vous qui avez qualifié le Fpi de parti courageux, aurez-vous le courage un jour de passer un coup de fil à votre frère Laurent ou d’aller le voir à La Haye ?

Ce n’est pas la même chose. Et je voudrais préciser une chose. Vous savez, la crise post-électorale, il faut l’analyser sous l’angle de la légalité. Des élections ont eu lieu et il y a eu un certain nombre de difficultés. L’ancien président a souhaité attendre la décision de l’Union africaine. Elle a pris une décision le 11 mars 2011 et malgré cela, l’ancien président n’a pas dissout le gouvernement qui était en place. Donc toutes les instances internationales ont confirmé la décision de l’Union africaine parce qu'elle est au-dessus de celle d’un conseil constitutionnel national. Pendant toute la période du 11 mars au 11 avril 2011, il y a des personnes qui sont restées au gouvernement ou qui ont posé des actes, violé les lois et la constitution ivoirienne et les engagements pris par la Côte d’Ivoire.

Ce sont ces personnes qui du fait de leurs actes sont en prison. C’est très important de le dire. Ils ont violé la loi et quand on la viole, normalement, on est traduit devant un tribunal. Maintenant, les libertés ont été données pour des personnes en attente de jugement. Le gouvernement et notamment le ministre de la justice ont considéré que certains cas pouvaient faire l’objet de liberté provisoire et ont saisi le procureur. Il a fait ce qu’il avait à faire.

Pour ma part, je souhaite que ce processus continue. Les faits étant liés et complexes, la justice a estimé dans certains cas que la liberté provisoire était possible. Les évènements que nous avons vécus, notamment en août de l’année dernière, impliquaient certaines personnes qui étaient en prison et pour qui la liberté provisoire n’était pas possible.

Je souhaite qu’il y ait un maximum de liberté provisoire parce que cela contribue à l’apaisement. Mais si certaines personnes qui sont en attente de jugement continuent de poser des actes contre les institutions et contre la sûreté de l’État, il va sans dire que ces personnes réduisent du coup leur chance d’obtenir la liberté provisoire. Pour me résumer, il y a eu violation des lois, de la constitution, de l’Union africaine. Il y a eu également le pillage de la Banque centrale et des assassinats. Je voudrais que tout ce qui n’est pas crime de sang puisse trouver rapidement une solution. Cela ne dépend pas de moi mais de la justice.

Concernant Laurent Gbagbo, je l’ai dit au chef de canton de Gagnoa, il est mon frère. Nous avons été très proches. Nous avons eu des divergences politiques. Mais cela ne peut pas expliquer le fait que moi je n’aie pas de relations avec lui. Maintenant, il est entre les mains de la justice internationale. Donc, je n’ai aucune raison de vouloir prendre contact avec lui. La question est très simple. Il demeure mon frère mais on attend la confirmation des charges. Nous attendons ce que la justice internationale dira et ce qu’elle fera par la suite.

Vous avez expliqué tout au long de votre visite d’État avoir commencé ces tournées par l’Ouest parce que cette région a tant souffert. Mais il se trouve que vos enquêtes sur l’attaque du camp des déplacés de Nahibly sont tombées dans les oubliettes. Qu’en est-il exactement ? Par ailleurs, vous avez affirmé à Boundiali que ce sont les escadrons de la mort qui ont éliminé Robert Guéi. Cependant, en avril dernier dans la région du Tonkpi, vous souteniez que des enquêtes judiciaires sont en cours. Quels sont donc la nature, l’origine et les commanditaires de ces escadrons de la mort ?

Sur la deuxième question, je n’ai pas de réponse parce qu'elle est entre les mains de la justice. Vous savez qu’il y a eu des auditions. Certaines personnes auditionnées qui ont fait partie de ces escadrons ont fourni suffisamment d’éléments pour que nous soyons bien situés. Je suis en mesure de vous dire la personne qui a essayé de m’assassiner mais je ne le dirai pas. Je pardonne à la personne. D’ailleurs, elle est en prison et j’espère qu'un jour, elle sortira et se repentira. Donc nous parlons à la légère.

Sur le premier volet de la question, la Commission nationale d’enquête a fait son travail. Elle m’a remis le rapport que j’ai rendu public. Je l’ai donné au ministre de la Justice. Toutes les enquêtes sont en cours. Ils font leur travail. Dans les mois à venir je pense que les choses vont aller très vite. Nous ne voulons pas donner le sentiment qu’il y a une justice à double vitesse. Pour le Camp de Nahibly, les choses avancent très bien. Je rappelle que ce rapport m’a été donné en août 2012, après une année d’enquête. Nous sommes en juillet 2013, nous n’avons pas encore fait un an. Pour ceux qui regardent la télé, certains procès aux États-Unis ont mis plus de sept (7) ans. J’espère qu’il n’en sera pas de même en Côte d’Ivoire. Nous avons besoin de cette justice pour la réconciliation. Ce n’est pas juste une affaire d’envoyer les gens en prison. Il faut guérir la société ivoirienne.

 

Propos retranscris par

Ouakaltio Ouattara

Envoyé spécial Fratmat.info