Administration territoriale: Alassane Ouattara envisage de "réévaluer la nécessité" des Districts

« Les districts ne sont pas un échelon essentiel dans la gestion de l'administration. Nous allons réexaminer ce dossier en toute objectivité. Les districts ne seront pas mis en place immédiatement », a déclaré le Chef de l’État Alassane Ouattara après un entretien avec l’ensemble du corps préfectoral, ce vendredi 13 septembre, au Palais de la présidence à Abidjan-Plateau.

Poursuivant, il a indiqué: « nous allons réévaluer leur nécessité. J’admets que j'ai des doutes quant à leur nécessité ».

Mais avant, les préfets, par la voix de leur porte-parole, Aka Konin, préfet de la région du Gbêkê, ont salué l’intégration des districts dans le maillage administratif. Et cela, pour dynamiser le développement au niveau supra régional et lutter contre les disparités.

« La cohabitation entre le corps préfectoral et celui des gouverneurs de district peut être source de friction, au cas où ils n’auraient pas été suffisamment instruits sur le tracé des lignes de démarcation quant à la représentation sur le terrain du Président de la République », a-t-il relevé.

C’est pourquoi, ils ont souhaité que conformément au décret « n° 74-265 du 19 avril 1974 portant délégation de pouvoirs des ministres aux préfets, le préfet demeure le seul représentant du Président de la République dans le département ».

Pour ce faire, les membres du corps préfectoral ont souhaité la prise en compte dans les textes relatifs au fonctionnement des districts, de la réaffirmation de la question de représentation du Président de la République conformément à ce décret.

Outre ce point, ils ont souhaité « une revalorisation du salaire, des indemnités liées à leur fonction, du montant du bail, des indemnités d’habillement et de réception. »

Ainsi que l’appui à la réalisation d’une opération immobilière, l’octroi de passeports diplomatiques ainsi qu’aux  membres de leur famille, la facilitation dans l’obtention du visa et l’accès à l’aéroport pour l’accueil, et l’accompagnement des membres de leurs familles.

Poursuivant, le doyen du corps préfectoral a indiqué au Chef de l’État que les populations attendent beaucoup de lui.

« Les populations attendent beaucoup du Chef de l’État dans le cadre des infrastructures de base, l’accès à l’eau potable. La lutte contre la grande criminalité et  le racket doit être renforcée. Les lois sur les questions relatives au foncier rural et à la nationalité doivent faire l’objet de vulgarisation pour éviter les campagnes de désinformation déjà en cours », a-t-il souligné.

Toujours selon Aka Konin,  les populations souhaitent le suivi de la fixation des prix des denrées de première nécessité, et aussi la reprise de l’identification puisque de nombreuses personnes n’ont pas d’extrait d’actes de naissance.

Le corps préfectoral a également dit toute sa disponibilité et son engagement à œuvrer pour la réconciliation et la paix. C’est pourquoi, ils ont exhorté Alassane Ouattara à clarifier le rôle de chacun dans les régions.

Cela permettra d’éviter les interférences et les incompréhensions avec les cadres et élus. Pour eux, le retour à la paix et la stabilité est une renaissance qui ne doit plus s’accommoder de faiblesses institutionnelles.

Le Chef de l’État a, pour sa part, indiqué avoir pris bonne note quant à leurs doléances. « Je voudrais vous dire à quel point nous comptons sur vous. Et également vous encourager à accompagner le processus de réconciliation dans vos circonscriptions respectives », a-t-il dit.

Le ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité a exhorté le Président Ouattara à institutionnaliser ce genre de rencontre. Car, dira-t-il, ce grand rendez-vous donnera l'occasion aux préfets de dire à l'autorité, les réalités du terrain, le vécu quotidien des populations et leur attente. Ce sera également l'occasion pour eux de recevoir les orientations et instructions pour une bonne marche de la nation.

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