Abobo: Des vendeuses de médicaments de rue défient les forces de l’ordre

Abobo: Des vendeuses de médicaments de rue défient les forces de l’ordre

Abobo: Des vendeuses de médicaments de rue défient les forces de l’ordre

Dans le cadre de la lutte contre la vente des médicaments de rue, des éléments de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (Dpsd) ont fait une descente, en milieu de semaine, dans le marché d’Abobo.

Cette action a permis de saisir plusieurs kilogrammes de drogues et de médicaments. Mais l’action des forces de police semble ne pas ébranler l’ardeur de certaines commerçantes gagnées par la volonté d’écouler leurs produits.

« Lorsque nous les apercevons de loin, nous nous enfuyons. Car, ce que vous voyez sur la table, ce ne sont que des emballages », fait remarquer dame K. Assita, commerçante de médicaments de rue non loin de la mairie d’Abobo. Avant de se plaindre: « au lieu de pourchasser les pauvres femmes que nous sommes, le gouvernement ferait mieux de sévir en amont, étant donné que nous ne sommes pas des industrielles ».

Toutefois, certaines vendeuses demandent l’indulgence des forces de l’ordre, arguant que cette activité constitue leur principale source de revenus. « C’est ce que nous  faisons pour nourrir nos enfants depuis plus de dix ans », indique Salimata Bamba.

Koffi Alexandre, riverain de la commune, plaint, quant à lui, le sort de ces marchandes de médicaments de rue: « ce que le gouvernement ne sait pas, c’est que la mairie perçoit des taxes sur ces produits ».

Ferdinand Dadié, un autre habitant, estime en revanche que ces commerçantes ne sont pas les seules à blâmer. "Si ce commerce prend de l'ampleur, c’est parce que les médicaments coûtent trop chers en pharmacie, surtout pour les économiquement faibles".

En effet, en l’absence d’Olivier Niagne, sous-directeur de l’environnement à la mairie d’Abobo, le directeur de la communication, Yves Doumbia, est catégorique: « la mairie ne perçoit aucun frais sur ces substances ».

D’ailleurs, précise-t-il, « la mairie ne délivre pas de tickets aux commerçants installés de façon illégale et anarchique sur les trottoirs. Et ces femmes ne font pas l’exception ».

Selon lui, les tickets sont distribués uniquement aux commerçants installés régulièrement dans les marchés. Cependant, Yves Doumbia reconnaît qu’il peut y avoir des « dérapages » du fait de certaines  brebis  galeuses, « mais cela ne saurait être amputé aux services de la mairie ».

Franck YEO