Élections locales: Quand la campagne fait l’affaire des petits commerçants

Les petits commerçants font de bonnes affaires pendant la campagne électorale
Les petits commerçants font de bonnes affaires pendant la campagne électorale
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Élections locales: Quand la campagne fait l’affaire des petits commerçants

Élections locales : Quand la campagne fait l’affaire des petits commerçants

 

Mariétou Koné, Akissi Konan, Eric Moulod… ils n’ont peut-être pas la notoriété des candidats aux élections municipales et régionales, mais ils sont très sollicités lors des campagnes électorales. Eux, ce sont des vendeurs d’eau, de jus de gingembre communément appelé « gnamakoudji », de pain, de galettes. Même si certains parmi eux ne veulent pas dévoiler leurs recettes et bénéfices, nous avons pu visiblement nous rendre compte de ce qu’ils gagnent en période électorale.

 

Samedi 13 avril, à l’espace Ficgayo de Yopougon, il est 09 heures. Les militants attendent leur candidat (Doukouré Moustapha) pour le meeting. Fatigués d’attendre le démarrage effectif du meeting sous un soleil de plomb qui avoisine 33°, ils ont vidé la glacière de Mariétou. Elle qui est vendeuse d’eau en sachet depuis plus de 5 ans, souligne qu’elle vient de faire deux tours à la maison pour s’approvisionner en eau. Car la demande est très forte.

 

Akissi Konan, elle, est spécialisée dans la vente de galettes appelées encore « Guédégba » (nom d’un ancien joueur de l’Africa sport). Ces beignets qui sont beaucoup plus gros, ont une forme ronde. Donc par analogie à la morphologie du joueur (imposante), le nom a été donné. Elle est envahie par de nombreux militants qui ont faim. « Patientez, je vais vous servir », dira-t-elle.

 

Juste derrière elle, des hommes devisent. Ce sont des agents envoyés sur les lieux de la manifestation par leur hiérarchie. Ils sont dans le domaine de la location de chaises et bâches.

Depuis le démarrage de la campagne électorale, ils n’ont pas un temps de repos car toujours sollicités.

 

Pour Timité S., cette période est favorable par rapport aux années antérieures. Une petite serviette au coup, les chaussures couvertes de poussière, il veille sur son matériel. Car il doit retourner à son agence avec la totalité des chaises mises en location. Une perte ne saurait être tolérée.

 

A côté de la location de chaises et bâches, un autre commerce florissant. Il s’agit des locations de véhicules de type 4x4, plus confortables pour les candidats. Une structure de communication de la place, habituée à ce genre d’affaire, est même obligée de solliciter d’autres partenaires compte tenu du nombre important de demandeurs. « Depuis une semaine, nous recevons des coups de fil de réservation pour le week-end. Nous sommes débordés », affirme K. M., dont l’agence est située dans le quartier de Sicogi-Yopougon. En une semaine, elle a accueilli une dizaine de clients.

 

Pour cette structure, ce sont ces événements qui lui permettent de supporter les charges des employés et des intrants. Il nous conduit à son « bureau » pour un entretien avec son chef. Dès que nous prenons place, le téléphone sonne et la conversation entre le chef de K. M. et son interlocuteurtournait autour des jours de disponibilité pour louer leur véhicule.

 

« Notre business marche, c’est notre période de vaches grasses », nous dit-il.

 

Pour les chiffres d’affaires, le bénéfice des sachets d’eau est de 100% pour les livreurs et 50% pour les vendeurs. On peut facilement connaître le bénéfice de Mariétou en raison de trois voyages de 100 sachets. « En tout cas, ça va », reconnaît-elle.

 

Quant à Konan Akissi, elle nous fait savoir que d’ordinaire, elle fait des bénéfices de 1000 fcfa. Mais depuis la campagne, ses chiffres ont grimpé atteignant parfois 5000 fcfa comme ce samedi.

 

Timité S.,  lui, soutient que les prix de location de bâches et chaises diffèrent d’un lieu à un autre. Cependant, la moyenne pour les bâches tourne autour 9000 fcfa et 100 fcfa pour une chaise. Il reconnaît que pour ces campagnes, les recettes ont doublé.

 

Éric Moulod abonde dans le même sens. Contrairement aux élections précédentes, selon lui, son chiffre d’affaires s’est amélioré.

 

K. M. souligne qu’en raison de 10 véhicules mis à la disposition des candidats moyennant 40 000 fcfa par jour,  il gagne 400 000 fcfa par jour pour les 10 véhicules.

 

A la question de savoir si les tarifs ont connu des modifications compte tenu du contexte (campagne politique), il nous répond par la négative. Selon lui, les mêmes prix sont affichés.

 

 Kamagaté Issouf

issouf.kamagate@fratmat.info