Leçon d’un sage

Leçon d’un sage

Leçon d’un sage

Selon les situations, le sage recommande souvent le silence, la décence et la patience. Mais, le silence dont il est question n’est ni mutité, ni mutisme et encore moins synonyme de carence lexicale. C’est le silence qui prend sens quand il rend le bavardage aphone afin de laisser la parole authentique déclore en constituant un environnement de la parole.

Ce silence est la preuve que nous avons pu discipliner en nous le tumulte de nos émotions pour nous mettre en attente de nous-mêmes et de la personne qui est en face de nous, afin que par cette attitude nous puissions recueillir le sens profond des choses. Le silence se présente alors comme ce qui « n’est pas la fin de la parole, il est le point d’aboutissement d’une parole pour une autre sorte de parole » (Mario Mercier).

La décence. Que signifie ce mot ? D’essence, il fait sens avec rétention. Ce qui signifie que l’on se retient de dire ou de faire certaines choses. Des choses qui puissent déranger, choquer. Ainsi décence fait sens quand on se retient dans sa pensée, dans une pensée qui puisse indisposer. En fait, quand on se retient dans sa pensée, on se retient dans sa parole et dans son geste. Parce que la pensée fait la parole et le geste. Donc, voilà le sens de la décence: s’empêcher de penser n’importe quoi.

Pour éviter de dire n’importe quoi. Pour ne pas faire n’importe quoi. Pour ne pas mettre mal à l’aise. Pour ne pas créer malaise ! La patience. Dans un monde où tout presse et nous presse, nous sommes de plus en plus hostiles à l’attente et au rythme de maturation des choses. Pourtant, rien ne s’accomplit sans commencer par une naissance et ensuite une évolution.

La patience est essentielle dans tout apprentissage. Elle permet de mûrir les décisions, de prendre des résolutions. Elle aide aussi à mieux vivre les efforts, les imprévus, les déconvenues de l’existence et les grandes douleurs, comme la maladie ou le deuil. Au quotidien, que faisons-nous de la recommandation du sage et surtout de la décence ? Nous faisons du bruit, beaucoup trop, avec orchestre et micro en bouche dans ces communes dites populaires au moment où les autres ont besoin de repos.

Comme s’il était expressément écrit que les habitants de ces communes n’ont point droit à la quiétude. Nous prenons, en pleine capitale les trottoirs pour nos lieux d’aisance publique ou privée. Nous collons sur des affiches - des plus fantaisistes – sur des panneaux de signalisation, etc. Et quand nous sommes sanctionnés pour ces actes, nous hurlons pour une simple gifle après avoir si fort balafré le quotidien et l’environnement des autres.

Alors, le silence, la décence, la patience du sage ? Disons qu’à l’excès, ces aptitudes aussi produisent le contraire de leurs vertus.

PAR OUMOU D.

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