Labeur de profiteur

Labeur de profiteur

Labeur de profiteur

Avec le même bonheur, il est flagorneur, charmeur, manipulateur, comploteur, tricheur, usurpateur colporteur de rumeurs. Être moissonneur que semeur, voilà le marqueur du profiteur. Il est dans la clameur et les honneurs, plutôt que dans l’ardeur du labeur.

Capable de fureur, de terreur, voire d’horreurs pour s’attirer toutes sortes de faveurs, le profiteur est bon viveur, amateur de bonnes senteurs, de liqueurs et de beurre. Plus ripailleur que travailleur, plutôt receveur que donneur, il ne déteste rien tant que la sueur de l’artilleur, de l’orpailleur, du cultivateur.

Nulle douleur n’émeut son cœur de fossoyeur, pas même le martyr du Christ-sauveur, à part ses propres heurts. Pour un tel vampire, fou de grandeur, aimant les ascenseurs et les hauteurs, le seul vertige qui lui ferait peur serait de perdre la faveur d’un bienfaiteur, ce qui pour lui serait d’un grand malheur.

Mais tout flatteur, dira le conteur, vit au dépend de son interlocuteur. Et chers lecteurs, sachez-le, si l’argent n’a pas d’odeur, il sent le leurre du profiteur ou de l’arnaqueur.

Benoit HILI