Corridor Aboisso-Noé : Un projet de près de 32 milliards de FCfa

Corridor Aboisso-Noé : Un projet de près de 32 milliards de FCfa

À cet effet, des dispositions ont été prises pour la réalisation des travaux restants dans le respect de la qualité. Et les efforts portent sur le renforcement des équipements et du personnel. L’effectif du personnel (ingénieurs, techniciens, ouvriers) est estimé à 240 personnes.

Le directeur de projet d’Aboisso a précisé que la date d’obtention du marché Pfctcal (Route Aboisso-Noé + Pont de Noé) financé par la Banque mondiale remonte au 1er avril 2014 et que le démarrage effectif des travaux du Projet de facilitation du commerce et du transport sur le corridor Abidjan-Lagos a eu lieu le 26 Juin 2014. Cependant, les travaux ont marqué un arrêt d’environ huit mois (02 décembre 2016  au 28 Juillet 2017). Avant la reprise, un plan d’actions a été établi de commun accord avec les parties prenantes y compris l’État.

Le pont de Noé pour booster les échanges

Noé, petite localité située à l’est du pays, frontalière à la localité ghanéenne Elubo, a toujours connu une animation particulière et une renommée parce qu’elle constitue un grand carrefour commercial. Elle profite en cela de la cohabitation pacifique entre les deux peuples frères Agni des deux rives mais aussi du fait de la densité du trafic commercial et des mouvements des populations.

Malheureusement, les infrastructures aussi bien la route internationale que le pont érigé en 1980-1985 sur le fleuve Tanoé sont devenus exigus. Ce qui ne rend pas la traversée aisée. Ce qui a aussi un impact négatif sur les conditions de travail des agents de l’État (Police, Gendarmerie, Douanes, Armée, Eaux et Forêts). Et crée un manque à gagner au plan économique et financier en matière d’échanges commerciaux à cause des contraintes de mobilité et de trafic,  avec les quatre autres pays membres du projet de corridor : Ghana, Togo, Bénin, Nigeria.

C’est justement pour booster les échanges et réduire «les barrières physiques et non tarifaires » que la Cedeao, appuyée de la Banque mondiale, a élaboré, en 2007, le Projet de facilitation du commerce et du transport Abidjan-Lagos (Pfctcal) qui est entré en vigueur en 2010.

Comme la route dont certains tronçons font l’objet d’une reprise du bitume à cause des malfaçons, d’autres tronçons sont nouvellement réalisés notamment entre le Scanner des Douanes et la gare routière de Noé. Le pont de Noé d’une dimension de 120 mètres, est censé s’achever également en fin mai. L’ouvrage est « une duplication parfaite de l’existant » construit dans les années 1980 pour en faire un 2x2 voies, expliquait, en octobre, le conducteur des travaux, l’ingénieur Fedele Cara.

Malheureusement, ce nouveau programme de travail qui a débuté en septembre 2017 a été gêné par la crue à la suite des pluies diluviennes, entraînant une montée des eaux au début du dernier trimestre de 2017. « Parfois, il a fallu travailler la nuit pour tenir dans les délais », «les ingénieurs espéraient donc que novembre serait plus favorable, mais les pluies ont continué jusqu’à la fin de l’année », ajoute le technicien.

 

Les premières poutres posées avant fin janvier

Le 13 janvier, soit trois mois après la précédente visite, Berro Augusto, ingénieur génie civil, conducteur des travaux ouvrages d’art en charge des chantiers des deux ponts, fait le point du chantier du pont de Noé long de 120 m se présentera à la fin en 2X2 voies. 7 poutres bétonnées sur 13 ont déjà été fabriquées, la 8e est en cours. Le lancement de la préfabrication des corniches suivra.

Sur le fleuve, l’heure est à la préparation de la plateforme pour les cinq derniers pieux forés qui doivent démarrer aussi dans les 48h. Pendant ce temps, des ouvriers travaillent sur la culée sur l’autre rive, du côté du Ghana. Le conducteur des travaux est optimiste : « Fin mai, ce sera l’achèvement du gros des ouvrages bétonnés ». Ajoutant qu’«il faudra certainement un délai supplémentaire pour la finition ». Déjà que, déplore-t-il, « nous avons été pénalisés par les pluies ». Il dit prendre bonne note des observations des partenaires, notamment le bailleur de fonds (Banque mondiale). « Les plaintes sont liées au retard ; sinon la qualité des travaux  est bonne. La mission de contrôle souhaite que tout soit fini dès fin mai ».

Une visite du chantier a permis de découvrir que trois pieux et piles sont achevés ; il ne reste plus que le 4e pieu et la construction de la pile du côté d’Elubo. Pour cela, il faut refouler l’eau du côté de Noé. Il a également présenté les poutres déjà prêtes et qui seront posées sur le premier tablier par le lanceur de poutres. Six sont prêtes, deux sont en construction (coffrage, décoffrage). Ce jour aussi, il supervisait l’opération d’ «injection», qui consiste à enfouir du ciment dans les gaines (tuyaux) installées dans les poutres de sorte à boucher le vide. Pour la pose des poutres, une équipe de spécialistes en provenance du Liban est attendue.

PAULIN N. ZOBO

Envoyé spécial à Aboisso et Noé