Affaire de se marier là dêh !

Affaire de se marier là dêh !

Affaire de se marier là dêh !

Au Ghana, cette affaire de libération des prisonniers d’une ville, au centre du pays, pour être épousés par des femmes en manque de mari, fait beaucoup de bruits. Elle est au cœur de toutes les conversations. Selon un article écrit par Koffi Lazare, sur le site internet, afrikmag, un groupe femmes a écrit au Chef de l’État, pour lui demander « la libération des prisonniers de la région » afin de pouvoir les épouser. Quelle affaire ?

Beaucoup de questions autour de cette demande

Selon ces femmes, la raison de cette demande au Président de la République est de «mettre fin à leur statut de célibataire en épousant ces prisonniers». On peut imaginer la surprise d’une telle demande directement au chef de l’état. Une fois passé cet effet de surprise, et peut-être des sourires ici et là; en réalité, cette histoire révèle un véritable malaise dans cette région du Ghana, de manière particulière, mais elle peut s’étendre au reste du monde.

Sur cette demande, on peut se poser de nombreuses questions: pourquoi les prisonniers ? Est-ce que la libération de ces derniers sera conditionnée par un mariage avec ces femmes oui ou non ? Si oui, sur quels critères se feront la libération et le choix des époux ? Les motifs de condamnation devront-ils être exclus de ces critères pour permettre à chaque femme d’avoir la chance d’en épouser un ? Par exemple, que doit-on faire d’un tueur en série ? Ou d’un pédophile récidiviste ? Ou encore d’un bandit de grand chemin, dépourvu de toute moralité ?

En cas de supériorité numérique de ces femmes dans la région, un prisonnier peut-il en épouser plusieurs ? Autant de questions qui titillent notre curiosité ou notre « affairage » comme on dit en Côte d’Ivoire.


Plus d’hommes en prison que dehors dans la région

Sur la chaîne du média ghanéen Adom news, l’auteur de cet article explique que lors d’une interview, certaines femmes ont expliqué que « la majorité d’entre elles sont célibataires et sont sous la pression de leur famille. Leurs proches leur demandent de se marier avant la fin de l’année. Une situation que ne peuvent supporter les femmes concernées. Elles se voient souvent obligées de coucher avec des hommes mariés. Parmi elles, il y en a qui sont des mères célibataires ».

Toujours selon elles, « les rares hommes vivant dans la région ont fui leurs responsabilités en raison de la vive concurrence entre les femmes pour trouver un époux ». Voilà pourquoi aux dires de ces femmes désespérées, elles sollicitent donc le Chef de l’État ghanéen, afin qu’il prenne ses responsabilités en libérant les prisonniers de cette région afin qu’ils les épousent.

Dans leur courrier au chef de l’État, qu’elles mêmes ont rendu public, ces dernières écrivent que, « les hommes sont plus nombreux en prison qu’à Assin Fosu (Centre du Ghana) par exemple, alors s’il vous plaît libérez les pour nous. Nous aimerons être avec eux et avoir une belle famille ensemble. Nous demandons à Nana Addo de pardonner aux prisonniers parce que notre région est en train de mourir ».


Que fera le Chef de l’État ?

Cette demande de ces femmes au Chef de l’État a donc rendu furieux tous les hommes de la région qui se disent scandalisés par « l’irresponsabilité » de ces dernières. Pour eux, « ces femmes ne sont pas raisonnables dans leur démarche; elles ne sont pas sérieuses, tout ce qu’elles savent faire, c’est dépenser notre argent et nous quitter. C’est pourquoi elles ont besoin de prisonniers pour se marier ».

Ces hommes, très remontés contre ces femmes, s’opposent à la libération de ces prisonniers. Selon eux, cette libération généralisée va accroître « le taux de criminalité dans la région ». De fait, « elles devraient alors assumer toutes les conséquences ».

Les regards sont désormais tournés vers le Chef de l’État. Va-t-il faire parler son cœur et sa sensibilité morale et religieuse pour venir en aide à ces femmes désespérées ? Ou, va-t-il au contraire, agir en homme politique, responsable de la sécurité des populations ghanéennes, en évoquant des raisons de sécurité publique ?

Par Macaire Dagry

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