A la découverte de Douala: Le coupé-décalé fait rage dans les Night-Clubs

Une vue du Rond Point de Deido à Douala.
Une vue du Rond Point de Deido à Douala.
Une vue du Rond Point de Deido u00e0 Douala.

A la découverte de Douala: Le coupé-décalé fait rage dans les Night-Clubs

 

Douala s’étend sur une superficie urbaine de près de 6000 hectares et compte plus de 2 millions d'habitants. Douala est la capitale économique du Cameroun, et par son aéroport international et son port marchand, sa principale ouverture sur le monde extérieur. C'est aussi la principale voie d'accès des pays de la sous-région, Tchad et République Centrafricaine notamment.
D'après les autorités camerounaises, la ville de Douala réalise 75% de la production industrielle du pays, et contribue pour près de 74% au budget global de l'État. Outre l'activité portuaire, la zone industrielle comprend des activités alimentaires, textiles et chimiques. Mais le secteur tertiaire est le principal employeur de la ville avec 70% de la population active, et un développement rapide du secteur informel.
En effet,  vendeurs ambulants, petites unités de fabrique d’huile de palme brute, de palmiste, de savon, etc. pullulent dans les quartiers de Douala. Administrativement Douala compte 5 communes urbaines et une commune rurale. Il s’agit notamment de la Commune de Douala I avec son siège à Bonanjo, Douala II avec son siège à New-Bell, Douala III avec son  siège à Logbaba, Douala IV avec  Son siège  à Bonassama, Douala V avec Son siège à Kotto et La Commune Rurale de Manoka avec Son siège à Manoka.
Seulement, il est très difficile d’avoir accès à ces lieux. C’est que n’étant pas pour la plupart en règle vis à vis des impôts ils se cachent. « Ils se terrent aussi à cause de la concurrence. Ils ne montrent jamais leurs installations à des personnes étrangères. Si vous voulez achetez des produits qu’ils fabriquent  avec eux. Ils vous donnent un rendez-vous dans un endroit neutre.  Lorsque c’est en grande quantité ils peuvent vous faire une livraison à domicile », relève M. Sojah Roodolf.
En tout cas, si vous n’êtes pas  un expert, il est très difficile de faire la différence entre certains produits fabriqués par ces artisans et les grosses fabriques du pays. « Très souvent lorsque ceux-ci fabriquent des produits, ils les emballent dans des sachets des grandes sociétés de la place », explique un ami Camerounais Arnold Onana.
Ce qui frappe surtout le visiteur qui arrive pour la première fois à Douala, c’est la très forte présence communauté Nigériane. Selon les  autorités de la ville sur les 3 millions de Nigérians vivants au Cameroun 300.000 sont à Douala. « Ils sont présents dans tous les secteurs d’activités.  En partant du secteur primaire au secteur informel », explique notre guide M. Atango Martin.

La trace des différentes civilisations

La ville de Douala compte des marchés pittoresques et de nombreux monuments hérités des phases successives de son histoire, africaine, allemande et française. L'Hôtel de Ville abrite un musée consacré aux régions et peuples du Cameroun.
En effet,  ce musée, l'un des plus anciens du Cameroun a été installé à Douala par l'Institut Français d'Afrique Noire, IFAN, dans les années cinquante. Collectés dans différentes régions du pays, les objets de ce musée introduisent à la diversité des styles et techniques du Cameroun. Longtemps peu visité selon le conservateur, en raison d'une présentation vieillie, ce musée est actuellement fermé pour travaux. Un autre musée Maritime du Conseil National des Chercheurs du Cameroun (CNCC) est localisé dans le quartier de Bonanjo. Il abrite une collection principalement axée sur la diversité des écosystèmes et des peuples du littoral, mais aussi une exposition consacrée à l'Archéologie du Cameroun.


La Nuit Doualaise

Dès la nuit tombée, certaines parties de la ville s'animent. Chaque quartier possède sa "Rue de la joie" où l'on trouve pèle-mêle, des bars, des cabarets, des boîtes de nuits, des échoppes où des femmes font à manger, des grills à brochettes, des vendeurs de cigarettes, des vendeurs de "drogues" locales (noix de Kola, démarreur).
De puissantes sonos crachent leur son et inondent la rue, difficile de trouver un coin où l'on peut s'entendre. On commande à manger à l'une des échoppes et l'on s'installe dans l'un des bars.
Les boîtes de nuit et autres cabarets sont essentiellement fréquentés les week-ends. Mais elles sont ouvertes tous les jours. « Elles se remplissent après 23h » souligne Alex Koko, le DJ de Fortuna, une des boites de nuit très au top à Douala. Elle est située non loin du Feu rouge du quartier Bessengué.
Douala compte d’autres boites de nuit  dont les plus vues sont le « O'Pedalez », elle est située non loin de l'Akwa Palace. L'entrée de 800 FCFA donne droit à une grande boisson que l'on peut déguster à l'écart de la piste très bruyante avec l’ambiance locale.
le «  Mont Cameroun » lui se trouve à  Bali. Ce night club dispose d’une terrasse couverte, ouverte sur la rue et sa piste ventilée la rend plus orignale. Ce samedi 26 février la musique la plus jouée est celle venant de la Côte d'Ivoire, surtout le coupé-décalé. Ce qui à fait dire mon collègue avec qui j’étais qu’il se sentait toujours en Côte-d’Ivoire. Mieux, dès qu’il a commencé à esquisser des pas de « coupé-décalé », il a été envahi par les Camerounais qui ont reconnu qu’il était Ivoirien. Tout le monde voulait danser avec lui. Il a eu du mal se soustraire à ses « fans » du jour. Il faut dire que la musique ivoirienne est globalement très appréciée par les Camerounais. Sur la chaîne privée de télévision « Canal 2 » une place de choix est accordée à la musique et aux émissions ivoiriennes. C’est le cas du télégag  « Coffi Gombo » qui est très suivi par les téléspectateurs Camerounais et qui passe tous les jours.
A coté de ces night club il y a des cabarets qui sont très à la mode à Douala. Il y a « la Duchesse »  situé à Bali non loin du «  Mont Cameroun ». La spécificité de cet endroit c’est qu’on joue la musique live tous les jours. Mais le chaud commence à partir de 23h. L'entrée est gratuite
Le « Phaco Club » est un  Bar-restaurant de Bali. On joue aussi la  musique live. Cependant l’entrée n’est  pas gratuite. La qualité de la soirée dépend aussi du groupe musical qui se produit.
Si après ce bar-restaurant le noctambule n’est pas fatigué, il peut se rendre au «  Jupiter Club » à  Akwa. C’est un Bar avec entraîneuses, fréquenté principalement par les hommes. N'y aller entre mecs que si vous voulez vous faire "agresser" par des filles.
D’autres bar et restaurants sont disponibles à Douala il s’agit du « Village Bantou », aussi à Akwa. Les vendredis et les samedis, un orchestre de balafons anime cet endroit très ambiancé. Vous avez la possibilité de manger des grillades: brochettes, poulets, poissons. Les brochettes sont excellentes et pas chères. La brochette est vendue à 200FCFA. Le "Big Band Zoétélé"  lui, fait danser les ressortissants du sud et autres jusqu'aux petites heures.
Le visiteur peut faire le tour de Douala avec Différents modes de transports en taxi ou en Taxi-Moto appelé «Bend Skin» à Douala.
Stationnées à certains carrefours, les "Bend skin" font plus ou moins les mêmes trajets que les taxis pour un tarif de 100FCFA voire 150FCFA de plus en plus souvent.  Elles se faufilent dans le trafic et sont donc plus rapides mais pas moins dangereuses. « La majorité de ces motos appelés "chiens-noirs" provenant de la Chine sont sans papiers », soutient Rodrigue Biya.
Nombre de conducteurs de « Bend Skin » sont des étudiants qui ont terminé leurs études et qui sont sans emplois. C’est le cas d’Onana Joseph. Après sa maîtrise en sociologie, il n’a pu se trouver du travail. « J’ai passé en vain presque tous les concours pour rentrer à la fonction publique. Grâce à un aîné qui vit en France j’ai pu m’acheté une moto de marque Chinoise à 250.000 mille FCFA », relève-t-il. Avant d’ajouter qu’il a une recette journalière qui oscille entre 5 et 10.000 FCFA. Selon lui, certains conducteurs arrivent à se faire plus de 20.000FCFA. Mais ceux-là roulent 24h/24. « Moi à cause de l’insécurité et les agressions dont les conducteurs sont l’objet j’arrête de rouler à 21H locale, soit 20H Gmt », indique Noël Meka, un autre conducteur de « Bend Skin » diplômé en  droit des affaires.
En effet, les motos « Chiens noirs » sont très prisées par les braqueurs et autres bandits de Douala. Ils n’hésitent pas à se faire passer pour des passagers et ensuite agresser les conducteurs de Taxi-moto. « Maintenant ils identifient les maisons où sont garées les différentes motos la nuit et viennent cambrioler les concessions », ajoute Ernest Oyono.
Les populations accusent aussi certains conducteurs de « Bend Skin » d’être en complicité avec les bandits, quand ils ne braquent pas eux-mêmes les clients. « Une fois j’ai emprunté un taxi-moto au niveau du feu du carrefour Bessengué pour Maképé, un quartier résidentiel de Douala. Au lieu de m’envoyer à la destination demandée je me suis retrouvée dans un autre endroit où attendait d’autres jeunes qui m’ont dépouillé de mon sac à main et de mes bijoux », raconte Nadège Nkolo.
Les agressions et l’insécurité à Douala sont favorisées par un mauvais éclairage public de la ville. En effet, Nombre de quartiers de Douala sont plongés dans l’obscurité la nuit tombée.
Les poteaux électriques existent sur presque toutes grandes artères de la ville. Seulement, lorsque les ampoules sont grillées elles ne sont plus remplacées. De sorte que dans certains endroits dans le secteur de Deido, l’Aéroport international, Bessengué, Dakar, etc . les poteaux électriques sont sciés par les populations pour fabriquer des marmites ou d’autres outils agricoles.
Notons que les accidents entre les motos et les taxis sont fréquents à Douala. Certaines artères impraticables en voiture le sont aussi  pour les motos.

Théodore Kouadio
Envoyé spécial à Douala (Cameroun)