Économie: La France entre en récession, Hollande promet des réformes à Bruxelles

Le président François Hollande
Le président François Hollande
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Économie: La France entre en récession, Hollande promet des réformes à Bruxelles

Économie: La France entre en récession, Hollande promet des réformes à Bruxelles

Sous pression de Bruxelles, le président français François Hollande s’est engagé mercredi à mener des réformes en faveur de la compétitivité, le jour où la France entrait en récession.

Il a aussi jugé «probable» que la croissance de la France soit «nulle» en 2013. Le gouvernement a maintenu sa prévision de croissance de +0,1% pour cette année.

«En France, nous avons engagé des réformes de compétitivité et nous allons continuer, non parce que l’Europe nous le demanderait mais parce que c’est l’intérêt de la France», a-t-il assuré à l’issue d’une rencontre avec la Commission européenne au grand complet.

Le président de l’exécutif européen, José Manuel Barroso, lui a accordé le bénéfice de la «bonne foi». Mais, a-t-il averti, les deux années de répit laissés à la France pour ramener ses déficits publics sous la barre des 3% «devront être mises a profit pour accélérer les réformes structurelles» et «enrayer la perte de compétitivité» de l’économie française.

M. Barroso n’a pas précisé quelles réformes il souhaitait. M. Hollande a fait valoir l’acquis de sa première année au pouvoir : le pacte de compétitivité ou la réforme du marché du travail. «Nous avons été vite, nous avons été fort, nous avons été loin, mais nous avons encore à nous réformer», a-t-il dit.

A la veille d’une conférence de presse semestrielle très attendue, le président français, qui bat des records d’impopularité un an après son élection, a cité quelques chantiers : formation professionnelle, indemnisation du chômage et retraites. «Nous faisons notre travail et nous le faisons au bon rythme», a-t-il assuré.

La Commission publiera ses recommandations aux 27 Etats membres le 29 mai, et précisera à cette occasion les mesures supplémentaires qu’elle juge nécessaires pour chacun d’entre eux.

Sans attendre, le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, a exhorté début mai le gouvernement français à mettre en oeuvre des actions «audacieuses» ainsi qu’une «stratégie budgétaire de moyen terme crédible» accompagnée de «réformes structurelles substantielles en matière de marché du travail, de système de retraites et d’ouverture des marchés».

«Il est évident que toute réforme doit être crédible», a souligné mercredi M. Barroso, assurant que ce qu’il disait pour la France valait aussi pour le reste de l’Europe qui a «un problème très sérieux de compétitivité». Souhaitant une «accélération» des réformes en France, il a affirmé que tout «soupçon» à l’égard de la France serait «abusif».

François Hollande a soutenu que la France, dont le PIB a reculé de 0,2% au premier trimestre 2013 comme au quatrième trimestre 2012, avait «passé le moment le plus difficile». Selon lui, la récession dans la zone euro s’explique en premier lieu par «l’accumulation des politiques d’austérité» dans plusieurs pays.

Le chef de l’Etat français a récusé le fait que la France est l’homme malade de l’UE. «Il y a une récession en France comme dans toute l’Europe», a-t-il dit, alors que le PIB de la zone euro a lui aussi baissé de 0,2% au premier trimestre.

Reste une pomme de discorde entre Paris et l’exécutif européen : le champ des négociations entre l’UE et les Etats-Unis en vue d’un accord de libre-échange. François Hollande et José Manuel Barroso ont réitéré leur attachement à l’exception culturelle, mais sans lever toute ambiguïté sur leurs positions respectives.

«La Commission européenne ne négociera pas ce qui fait aujourd’hui l’exception culturelle, à savoir les quotas audiovisuels et les subventions accordées par les Etats», a déclaré M. Barroso.

Mais «on ne doit pas exclure le secteur audiovisuel des négociations avec les Etats-Unis», a-t-il insisté face à la France qui défend une position plus radicale en demandant que soit exclu du champ des négociations l’ensemble du secteur audiovisuel.

AFP