Tunisie: Indignation après l'enterrement de migrants dans une fosse commune à Zarzis

Tunisie: Indignation après l'enterrement de migrants dans une fosse commune à Zarzis

Le Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES) a fustigé, dimanche, l’enterrement de plusieurs migrants décédés aux larges des côtes de Zarzis, dans une fosse commune.

Dans un communiqué publié sur son site, le FTDES regrette le traitement “inhumain et dégradant” des autorités locales face à cette question pointant du doigt le refus par plusieurs municipalités d’enterrer dignement les migrants dans leurs cimetières.

Selon plusieurs médias relayant des publications sur les réseaux sociaux, au moins deux municipalités -Gabès et Toujane- ont refusé d’enterrer les migrants décédés dans leurs cimetières.

D’après le FTDES, après le transport des corps pour autopsie à l’hôpital de Gabès, ces derniers ont été transportés dans des “camions destinés au transport de poubelles” avant d’être enterrés dans une fosse commune sur décision de la municipalité de Zarzis.

D’autres ont pu échapper à ce malheur en étant enterrés dignement à Bouchamma (gouvernorat de Gabès) après “la décision honorable” de son conseil municipal indique le FTDES.

L’ONG tunisienne a par ailleurs regretté l’absence de considération du gouvernement tunisien par rapport à cette problématique. Dès 2016, le FTDES avait déjà demandé l’intervention de la présidence du gouvernement, le ministère du Domaine de l’État ainsi que celui des Affaires sociales afin de mettre en place des cimetières dédiés aux migrants morts aux larges des côtes tunisiennes, sans que cela n’aboutisse.

Celui-ci a également réitéré son appel aux autorités à créer une base de données en vue de faciliter l’identification des migrants décédés, et ce afin que leurs familles puissent les identifier.

Plusieurs ONG dont le FTDES ou encore le Croissant rouge tunisien militent depuis plusieurs années pour trouver une solution concertée avec l’État tunisien afin d’enterrer dignement les corps des migrants échoués sur les côtes tunisiennes.

Ce combat est personnifié par le volontaire au Croissant Rouge, Chemseddine Marzouk qui tente d’assurer un enterrement digne aux cadavres de migrants africains échoués sur le côtes de Zarzis, dans le sud tunisien, reprochant à l’État tunisien de rester indifférent à ses demandes pour un terrain où il pourra continuer à enterrer les naufragés.

Par Rédaction du HuffPost Tunisie