Syrie : Le chef de l’opposition a démissionné

Le chef de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib
Le chef de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib
Le chef de lu2019opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib

Syrie : Le chef de l’opposition a démissionné

Le chef de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a annoncé, dimanche sa démission sur sa page Facebook et la principale composante de la rébellion a désavoué le « Premier ministre » rebelle, illustrant publiquement la difficulté des opposants à aller en rangs serrés face au régime de Bachar al-Assad. Selon un politologue syrien qui a requis l’anonymat, cite l’Afp, ces annonces coup sur coup montrent aussi l’âpre rivalité des parrains des opposants, en particulier le Qatar qui entend garder la main sur ceux qui pourraient un jour parvenir au pouvoir en cas de chute de l’actuel président.

Le Qatar s’appuie sur les Frères musulmans et  est opposé à tout compromis avec le régime, alors que l’Arabie saoudite et les Etats-Unis  souhaitent une solution pour mettre fin à la guerre. A la tête, depuis novembre, de la Coalition nationale de l’opposition groupe reconnu comme représentant légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d’organisation internationales, M. Khatib a annoncé qu’il démissionnait pour « pouvoir œuvrer avec une liberté qu’il ne pouvait pas avoir au sein d’une organisation officielle » : «Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d’une brutalité sans précédent, alors que tout le monde nous observait. (…) Notre message à tous, c’est que seul le peuple syrien va prendre sa décision. J’ai fait une promesse à notre grand peuple que je démissionnerais si une ligne rouge était franchie. Aujourd’hui, j’honore ma promesse », a affirmé Khatib. Selon l’un de ses proches au Caire, « sa démission est une réponse au silence de la communauté internationale, qui joue avec nos vies. Elle nous regarde nous faire tuer sans prendre aucune responsabilité. »

Vendredi, la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères, à Dublin, en Irlande du Sud, n’a pu dégager un accord pour l’envoi des armes aux rebelles, réclamé par Londres et Paris. L’opposition syrienne n’est pas épargnée non plus par les divisions. M. Khatib, selon des opposants, note l’Afp, aurait voulu démissionner depuis un certain temps, car il était opposé à la désignation d’un Premier ministre rebelle par intérim, Ghassan Hitto, élu le 18 mars pour former un gouvernement chargé de gérer les territoires sous contrôle rebelle. Après son élection, des membres de la Coalition, dont son porte-parole, Walid al-Bounni, ont gelé leur appartenance. Dimanche, l’Armée syrienne libre (ALS), la principale composante de la rébellion, a annoncé son refus du nouveau Premier ministre : «  Avec tout notre respect pour Ghassan Hitto, nous ne le reconnaissons pas comme Premier ministre car la Coalition ne l’a pas choisi par consensus ».

•Pakistan

L’ancien président, Pervez Musharraf, a mis fin, dimanche, a plus de quatre années d’exil entre Dubaï et Londres et défié les talibans, qui avaient promis de le tuer à son  retour, en rentrant chez lui pour « sauver » le Pakistan au « péril de sa vie » : «  Mon peuple m’a demandé de rentrer pour sauver le Pakistan même au péril de ma vie. Je veux dire à ceux qui font de telles menaces que je suis béni par Dieu Tout puissant ».

Le mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), allié à Al Qaîda, avait annoncé, samedi, « préparer un commando de Kamikaze spécialement pour Musharaf » à son retour : «  Je ne me sens pas nerveux, mais je suis préoccupé par certaines inconnues » liées au « terrorisme », à l’ « extrémisme », aux « procédures judiciaires » et à «mon résultat aux élections », avait déclaré l’ancien président avant son départ de l’aéroport de Dubaï, en Arabie Saoudite. Musharaf, dont la gestion des affaires civiles est moins dénoncée que celle du gouvernement qui lui a succédé, jugé corrompu et inefficace, se présente comme une « alternative » aux partis classiques pour les élections générales du 11 mai. Lorsqu’il était Président, Pervez Musharaf, a été contraint à la démission en 2008, après des législatives perdues par son parti et avait survécu à trois attentats.

Chine - Afrique

Le président chinois, Xi Jinping, est arrivé, dimanche, dans la capitale économique de la Tanzanie, Dar es Salaam, première étape d’une tournée africaine qui doit le mener en Afrique du Sud et au Congo-Brazzaville. Aujourd’hui, il sera en Afrique du Sud où il participera mardi et mercredi, à Durban, au 5e sommet des grandes puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Après ce sommet, il se rendra au Congo-Brazzaville pour clore sa tournée africaine, qui vise notamment à confirmer l’importance qu’accorde Pékin aux pays émergents. La Chine est depuis 2009, le premier partenaire commercial de l’Afrique. Le volume du commerce sino-africain a frôlé les 200 milliards de dollars en 2012.

Franck A. Zagbayou