Syrie : Bachar annonce une amnistie pour la cohésion nationale

Bachar al-Assad
Bachar al-Assad
Bachar al-Assad

Syrie : Bachar annonce une amnistie pour la cohésion nationale

La veille de la commémoration de l’anniversaire de l’indépendance de la Syrie,  proclamée le 17 avril 1946, Bachar al-Assad, le président de la république,  a décrété hier une amnistie pour certains crimes et des réductions de peine, selon Sana, l’agence officielle de presse du pays, a constaté France 24.

Le décret 23 promulgué par le chef de l’Etat« accordant une amnistie générale pour des crimes commis avant le 16 avril 2013 », affirme  l’agence,  est une amnistie sélective car seuls ceux qui ont eu vent «d’actes terroristes» et n’ont pas informé les autorités sont totalement amnistiés. Ainsi, «à la peine de mort seront  substitués les travaux forcés à perpétuité pour les crimes de sang (n’ayant pas un caractère terroriste) mais ceux qui ont financé des groupes terroristes ou commis des actes terroristes ayant entraîné mort et destruction, les trafiquants d’armes et de drogue ne sont pas graciés.»

Le décret, en revanche,  précise : «Ceux qui ont comploté pour mener un acte terroriste  sans toutefois l’accomplir voient leur peine réduite d’un quart». Cette mesure de grâce touche également «les déserteurs de l’armée, se trouvant à l’intérieur du pays, qui peuvent bénéficier d’une grâce totale s’ils se rendent aux autorités dans un délai de 30 jours et de 90 jours s’ils sont à l’extérieur, mais ceux qui ont volé des armes dans les armureries ne bénéficient d’aucune indulgence. Ceux qui se sont livrés à la contrebande d’autres produits que le trafic d’armes et de drogue, sont graciés à condition de payer des amendes aux douanes »,  stipule le texte. En revanche, ceux qui se sont livrés à la prostitution sont graciés.

7000 détenus libérés

Le président syrien en promulguant ce décret pour une amnistie générale, vise selon son ministre de la justice,  Najem al-Ahmed, à « renforcer la réconciliation sociale, la cohésion nationale, et les besoins de la vie commune à l’occasion de la fête nationale ».

Selon la télévision nationale, ce décret  qui,  de l’avis du ministre de la justice, exclut «un nombre peu important de crimes, notamment ceux liés au terrorisme à  l’espionnage, à la trahison », devraitconduire à la libération de 7000 détenus, mais le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme s’est montré sceptique sur son ampleur.

Le président Assad dont l’interview sera diffusée aujourd’hui sur les antennes de la télévision syrienne, avait averti devant des télévisions turques, au début du mois d’avril,  qu’une chute de son régime aurait un « effet domino » au Moyen-Orient et déstabiliserait cette région « pendant de longues années ».

Franck A. Zagbayou