France : un dimanche sous haute tension avec la manifestation contre le mariage homosexuel 

C'est ce dimanche 26 mai que les opposants au mariage homosexuel - adopté par le Parlement le 23 avril dernier - doivent défiler. Trois cortèges convergeront vers les Invalides, à partir de 14h. Plusieurs élus appellent à ne pas manifester, et pour cause : des dérives nationalistes et des violences sont à craindre. Même Frigide Barjot, la très médiatique porte-parole du mouvement ne défilera pas. Elle craint pour sa sécurité et ne veut pas être assimilée à l'extrême droite.

Quelque 200 000 manifestants devraient défiler ce dimanche, et leurs cortèges doivent se rassembler aux Invalides. Ils seront encadrés par 4 500 policiers et gendarmes. C'est donc mille de plus que lors de la précédente manifestation nationale, le 24 mars dernier. Une manifestation qui avait été émaillée d'incidents et à l’issue de laquelle on déplorait plusieurs blessés.

Mais le gouvernement tente de dissuader les manifestants. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur a appelé à la prudence: « Nous sommes inquiets sur les menaces et la présence de ces groupes ». Ces groupes, ce sont ceux d'extrême droite, aux méthodes parfois violentes.

« Laisser transpirer la colère »

Parmi eux, la nébuleuse du « Printemps français », dont les textes sur internet définissent comme cible « le gouvernement actuel et tous ses appendices ». De même, Alain Escada, président de l’institut intégriste Civitas, qui organise son propre cortège cet après-midi près de l'Opéra Garnier, a appelé à « laisser transpirer la colère ».

« Ce qui apparaît très clairement, c’est que sur des enjeux relevant de l’éthique, relevant de la bioéthique, l’église catholique est encore aujourd’hui capable de mobiliser, analyse Philippe Portier, politologue et sociologue des religions. Des enjeux que l’on croyait derrière nous. »

Le but des organisateurs est toujours le même : pousser le gouvernement à revenir sur le mariage homosexuel, ou du moins, disent-ils, empêcher que cela n’aboutisse à la procréation médicalement assistée (PMA) pour tous les couples. Pourtant la loi est déjà entrée en vigueur, et le premier mariage gay sera célébré mercredi prochain à Montpellier.

RFI