Tchad: Ragaillardi, "super" Deby en fait trop

Le président Idriss Deby
Le président Idriss Deby
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Tchad: Ragaillardi, "super" Deby en fait trop

Tchad: Ragaillardi, "super" Deby en fait trop

Depuis un certain temps, Idriss Déby fait beaucoup parler de lui, tantôt en bien, tantôt en mal. Mais il faut bien reconnaître que ces dernières semaines ont été tourmentées pour le régime qui, tant bien que mal, se maintient depuis maintenant 23 ans.

Ainsi, celui qui, par la charge héroïque de ses soldats sur les jihadistes du Nord-Mali, avait le vent en poupe fait désormais l'unanimité de ses concitoyens contre sa personne. Oubliés les fastes du retour triomphal des vétérans du Sahel, oubliés tous les honneurs et autres bénéfices de l'opération Serval lorsqu'en début mai, Ndjamena annonce avoir déjoué ce qu'on qualifiera de complot ; voire de tentative de déstabilisation, mais sûrement pas de coup d'Etat avorté.

Comme c'est souvent le cas en pareilles circonstances, une vague d'interpellations a suivi aussi bien dans la hiérarchie militaire que dans les milieux civils. Une chasse aux conspirateurs qui ne s'est pas arrêtée aux seuls opposants notoires ou supposés, mais s'est étendue, et c'est là que le bât blesse, à quelques élus de la représentation nationale, indexés puis embastillés sans autre forme de procès.

Le procédé, des plus expéditifs, aura eu le don de liguer l'Assemblée nationale toutes couleurs confondues contre l'exécutif et son appareil répressif, désormais coupable de tous les maux. Car au Tchad comme ailleurs en démocratie, et même en démocrature, un député ne peut être arrêté et encore moins poursuivi sans que son immunité parlementaire n'ait été préalablement levée. Sauf en cas de flagrant délit.

Pour soutenir leurs positions, c'est à l'unisson que tous les présidents de groupes parlementaires, y compris du MPS, parti au pouvoir, se sont fendus d'un message aux allures de réquisitoire.

Postés en véritables sentinelles de la démocratie tchadienne, ces indignés réclament la libération «pure et simple des députés arrêtés», car à leur sens, le gouvernement, attaché qu'il est à la thèse du flagrant délit, «ne semble pas disposé à fournir plus d'informations sur cette affaire».

L'inquiétude, dans les milieux politiques comme dans la société civile, est d'autant plus prégnante que cette purge printanière est encore loin d'être à son terme.

Il faut dire qu'Idriss Déby, enhardi par les exploits de ses troupes dans les confins du Sahara malien et gonflé à bloc par la bienveillance de ses pairs africains et occidentaux, était à mille lieues d'imaginer qu'à l'occasion de ce coup de filet tous azimuts, il pourrait tomber sur un tel écueil.

Tentative réelle de déstabilisation ou machination machiavélique orchestrée depuis le sommet de l'Etat ? Cette affaire est loin d'avoir livré tous ses secrets. Mais une chose est sûre, c'est qu'en ce mois de mai à Ndjamena, puissant ou simple quidam, nul ne sait s'il fera partie ou non de la prochaine livraison de "suspects sérieux".
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Ainsi, celui qui, par la charge héroïque de ses soldats sur les jihadistes du Nord-Mali, avait le vent en poupe fait désormais l'unanimité de ses concitoyens contre sa personne. Oubliés les fastes du retour triomphal des vétérans du Sahel, oubliés tous les honneurs et autres bénéfices de l'opération Serval lorsqu'en début mai Ndjamena annonce avoir déjoué ce qu'on qualifiera de complot ; voire de tentative de déstabilisation, mais sûrement pas de coup d'Etat avorté.

Comme c'est souvent le cas en pareilles circonstances, une vague d'interpellations a suivi aussi bien dans la hiérarchie militaire que dans les milieux civils. Une chasse aux conspirateurs qui ne s'est pas arrêtée aux seuls opposants notoires ou supposés, mais s'est étendue, et c'est là que le bât blesse, à quelques élus de la représentation nationale, indexés puis embastillés sans autre forme de procès.

Le procédé, des plus expéditifs, aura eu le don de liguer l'Assemblée nationale toutes couleurs confondues contre l'exécutif et son appareil répressif, désormais coupable de tous les maux. Car au Tchad comme ailleurs en démocratie, et même en démocrature, un député ne peut être arrêté et encore moins poursuivi sans que son immunité parlementaire n'ait été préalablement levée. Sauf en cas de flagrant délit.

Pour soutenir leurs positions, c'est à l'unisson que tous les présidents de groupes parlementaires, y compris du MPS, parti au pouvoir, se sont fendus d'un message aux allures de réquisitoire.

Postés en véritables sentinelles de la démocratie tchadienne, ces indignés réclament la libération «pure et simple des députés arrêtés», car à leur sens, le gouvernement, attaché qu'il est à la thèse du flagrant délit, «ne semble pas disposé à fournir plus d'informations sur cette affaire».

L'inquiétude, dans les milieux politiques comme dans la société civile, est d'autant plus prégnante que cette purge printanière est encore loin d'être à son terme.

Il faut dire qu'Idriss Déby, enhardi par les exploits de ses troupes dans les confins du Sahara malien et gonflé à bloc par la bienveillance de ses pairs africains et occidentaux, était à mille lieues d'imaginer qu'à l'occasion de ce coup de filet tous azimuts, il pourrait tomber sur un tel écueil.

Tentative réelle de déstabilisation ou machination machiavélique orchestrée depuis le sommet de l'Etat ? Cette affaire est loin d'avoir livré tous ses secrets. Mais une chose est sûre, c'est qu'en ce mois de mai à Ndjamena, puissant ou simple quidam, nul ne sait s'il fera partie ou non de la prochaine livraison de "suspects sérieux".

L'Observateur Paalga