Nigeria - Afrique du Sud : Jonathan et Zuma veulent rendre l’Afrique « formidable »

Jacob Zuma (à gauche) a accueilli chaleureusement son homologue Goodluck Jonathan, Président du Nigeria.
Jacob Zuma (à gauche) a accueilli chaleureusement son homologue Goodluck Jonathan, Président du Nigeria.
Jacob Zuma (u00e0 gauche) a accueilli chaleureusement son homologue Goodluck Jonathan, Pru00e9sident du Nigeria.

Nigeria - Afrique du Sud : Jonathan et Zuma veulent rendre l’Afrique « formidable »

Le Nigeria et l’Afrique du Sud veulent s’unir pour rendre l’Afrique « formidable ». Les Présidents Goodluck Jonathan et Jacob Zuma ont fait cette belle profession de foi lors de la visite, mardi, du premier au second. « Ma présence ici signale l’esprit de renouveau de notre partenariat. Ensemble, nous allons rendre l’Afrique formidable », a dit le Président nigérian, lors d’une cérémonie en son honneur au Cap.

Il a exhorté les deux pays à dépasser les querelles de leadership, mais plutôt à s’unir et travailler ensemble pour tirer l’Afrique vers le haut. « Que ça nous plaise ou non, si nous refusons de coopérer, on considérera cela comme notre échec », a-t-il soutenu.

Manifestement, les deux géants économiques du continent ont décidé de tourner la page de leurs sourdes rivalités motivées notamment par le désir de chacun d’obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations unies.

« Le monde attend de l’Afrique du Sud et du Nigeria une coopération maximum, et c’est ce que nous faisons », a observé Goodluck Jonathan, estimant que, « plus que jamais », l’heure est venue pour les Africains de « prendre leur destin en main » et « d’en faire une réussite ».

Le Président Jacob Zuma a saisi l’opportunité de cette visite pour plaider la cause de l’Union africaine qui devrait, face aux foyers de tension persistants et à la montée du péril terroriste, se doter d’une brigade d’intervention rapide. « Le besoin d’une brigade d’intervention est plus cruciale encore au vu de l’instabilité en République centrafricaine, dans l’est de la République démocratique du Congo et au Mali, où une intervention décisive est nécessaire », a-t-il expliqué. L’armée sud-africaine a perdu officiellement treize hommes en Centrafrique lors de la prise de Bangui par la Séléka, le 23 mars.

Cette visite d’Etat de Goodluck Jonathan, la première d’un Président nigérian depuis 2009, a été qualifiée d’ « historique » par Jacob Zuma, conscient de tout le profit que son pays pourrait tirer de sa coopération avec le Nigeria, premier producteur africain de pétrole. Le volume des échanges commerciaux entre les deux Etats  s’est élevé, en 2012, à trois milliards d’euros (1968 milliards de Cfa).

Des échanges largement profitables au Nigeria non seulement en raison de son pétrole, mais aussi pour la densité de son marché intérieur – environ 163 millions de consommateurs – convoité par les grandes entreprises d’Afrique du Sud telles que la Standard Bank et Mtn. Cette dernière, premier opérateur africain de téléphonie mobile, a une position de leader au Nigeria où elle compte plus de 45 millions d’abonnés.

Du reste, la visite du Président nigérian, qui comporte un important volet économique, a été marquée par la signature de neuf accords commerciaux dans des domaines aussi variés que le pétrole, le gaz, l’électricité, les télécommunications et la défense.

Première puissance économique du continent, l’Afrique du Sud est cependant de plus en plus menacée par le Nigeria qui, au-delà de ses importants revenus pétroliers, possède un secteur des affaires des plus dynamiques. Et ses prévisions de croissance pour 2013 s’établissent à 7,2%, contre 2,7% pour l’Afrique du Sud.

Cyprien Tiesse