Mali : Un accord attendu sur Kidal et la présidentielle

Tiébilé Dramé
Tiébilé Dramé
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Mali : Un accord attendu sur Kidal et la présidentielle

Un projet d’« accord intérimaire pour le règlement de la crise malienne ». C’est ce que le Président du Faso, Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest dans le conflit malien, a proposé, hier, à Ouagadougou, au pouvoir et aux représentants des rebelles touaregs du Mouvement de libération de l’Azawad (Mnla), en vue de la présidentielle, le mois prochain. Les négociations entamées, samedi, dans la capitale burkinabé, se poursuivaient encore, en « attendant que chaque partie fasse ses contre-propositions dans la journée », et le médiateur a estimé qu’un accord pourrait être conclu, aujourd’hui, selon les délégations qui ont informé l’Afp.

Mossa Ag Assarid, un membre de la délégation du Mnla, a noté qu’« il y a une volonté de trouver une solution » et que « pour le moment, il n’y a pas de blocage ».

Quant à la délégation du gouvernement malien, elle était conduite par l’ancien ministre Tiébilé Dramé. Lequel affichait son optimiste, à l’issue d’une rencontre avec les représentants de l’autre organisation touareg, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua).

Cependant, aucun dialogue direct entre les protagonistes n’a eu lieu, pour l’instant. Le chef de la diplomatie burkinabé, Djibrill Bassolé, multiplie, de son côté, les allers-retours entre les parties.

Les appréhensions de Ban Ki-moon

Les islamistes liés à al-Qaïda au Mali restent cependant une menace pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, estime le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, dans un rapport révélé hier.

Le secrétaire général a exprimé son inquiétude à propos des élections prévues, dans ce pays, le 28 juillet. Pour lui, les autorités maliennes devraient « considérer attentivement si l’agenda qu’elles ont adopté donne assez de temps pour s’assurer que les élections contribueront vraiment à renforcer la stabilité et à promouvoir la réconciliation nationale ». Kidal et d’autres poches rebelles n’ont encore aucun matériel ni responsables électoraux. « Des élections, dans ces circonstances, seront inévitablement faussées », estime Ban Ki-moon dans ledit rapport, en relevant qu’il approuve le déploiement, à partir du 1er   juillet, d’une force de maintien de la paix de l’Onu, même s’il souligne qu’elle est pauvrement équipée et mal entraînée. En effet, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), dont l’effectif, à terme, sera de 12.600 hommes, est censée prendre, en juillet, le relais de la force panafricaine (Misma) de 6000 hommes. Sa tâche sera de stabiliser le nord du Mali et d’encourager la transition politique à Bamako. Le Sg redoute, cependant, les attentats suicide et autres opérations de guérilla menés par les islamistes au Mali et dans des pays voisins comme au Niger, fin mai.

Les actes de violence de part et d’autre, armée malienne et rebelles touaregs, notamment « de graves violations des droits de l’homme dans le nord, dont des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées ainsi que la destruction et le pillage de propriétés privées » se poursuivent, note Ban Ki-moon.

« Un gros effort devra être fait pour combler le manque » en équipement et en formation, notamment sur les hélicoptères d’attaque, avertit-il. La mission de l’Onu au Mali doit aussi aider le gouvernement à rétablir l’autorité et à organiser les élections.

L’Onu se réunit le 25 juin, pour faire le point sur la situation dans ce pays.

Cissé Mamadou

Source : Afp