Mali : La France et Fabius lâchent le Mnla

Fabius

Mali : La France et Fabius lâchent le Mnla

Les jours du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) à Kidal sont comptés. En visite, vendredi, à Bamako, le ministre français des Affaires étrangères a, en effet, affirmé que la rébellion touareg devra désarmer le moment venu. Une phrase qui n’est pas passée inaperçue, d’autant que si le Mnla a pu s’installer à Kidal, c’est avec « l’aimable tolérance » de la France qui, alors qu’elle avait fait équipe avec l’armée malienne pour libérer les autres grandes villes du nord – Gao, Tombouctou – a fait cavalière seule à l’étape de Kidal où s’est installé le Mnla au départ des islamistes armés.

« Dans un pays démocratique, il ne peut pas y avoir deux armées », a déclaré Laurent Fabius, à la grande satisfaction des Maliens qui vivaient mal cette situation. Car non seulement la rébellion touareg ne voulait pas de l’armée malienne à Kidal, mais avait récemment nommé un administrateur à la tête de la ville.

Outre cette question, le chef de la diplomatie française voulait s’assurer de la volonté des autorités maliennes de tenir leur promesse d’organiser des élections au mois de juillet. « C’est un pari. Mais c’est un engagement fort du gouvernement malien », a dit le Premier ministre, Diango Cissoko, assurant que « les conditions seront bientôt réunies » pour la tenue de ces échéances au 31 juillet. Des assurances données alors que pour de nombreux observateurs, la situation sécuritaire encore fragile dans les villes libérées, la présence de quelque 4000 Maliens à l’étranger et hors de leur lieu de résidence habituelle rendent difficile, voire impossible, le respect de ce délai. Ce n’est, apparemment, pas l’avis des autorités maliennes qui, à en croire le ministre de l’Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, n’ont « aucun doute » quant à la tenue du scrutin à la date prévue. Pour permettre à tout le monde de participer aux élections, Bamako a pris la décision d’offrir aux déplacés la possibilité de s’inscrire dans les bureaux de vote de leur choix et entend prendre des dispositions en collaboration avec les pays voisins pour y organiser le vote des réfugiés.

En tout cas, le chef de la diplomatie française leur a mis une pression supplémentaire en soutenant que « la communauté internationale a les yeux braqués » sur elles. Pour lui, c’est sur leurs épaules que reposent le nécessaire rétablissement de la sécurité, ainsi que l’instauration du dialogue et de la démocratie. Il estime, de la même manière, qu’ « un Président élu en juillet est techniquement et politiquement faisable ».

Cyprien Tiesse

Source : Afp