Mali : Les soldats français partent fin avril

Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.
Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.
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Mali : Les soldats français partent fin avril

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Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français, a annoncé, hier de façon officielle, le début du processus de retrait des troupes françaises du Mali pour la fin du mois d’avril. «  Nous ferons tout pour libérer nos otages », a dit Jean-Marc Ayrault devant l’Assemblée nationale dans sa réponse à la motion de censure de l’Ump. Evoquant une réunion, lundi prochain, avec des personnalités de l’Assemblée nationale et du Sénat, le Premier ministre français a précisé que cette rencontre permettrait de faire le point de quatre mois d’engagement au Mali, «même si nos troupes vont commencer, à partir de la fin du mois d’avril, à rentrer ».

 

 Cette force sera remplacée par les Casques bleus de l’Onu qui auront sous leur commandement les Forces africaines de la Misma renforcées par des soldats tchadiens et burundais. La France qui a rempli ses principales missions avec la restauration de l’intégrité territoriale du Mali et l’instauration d’un processus politique de paix avec notamment le processus électoral qui se prépare pour répondre aux exigences de la présidentielle dont les premier et second tours sont prévus  les 7 et 21 juillet prochain puis la Commission réconciliation et paix, peut retirer ses troupes avec le sentiment du devoir accompli.

 

Une coopération plus efficace

 

 Après avoir repris sa coopération suspendue depuis le coup de force de mars 2012 et suivie en cela par l’Ue qui a décaissé 20 millions d’euros pour promouvoir certains secteurs sociaux : l’éducation, la santé, mais également soutenir le processus électoral et la communication, la France se met, de nouveau, en avant pour corriger les disparités régionales favorisées par la rareté des ressources financières d’un pays géographiquement immense et accentuées avec les effets du coup d’Etat et de la guerre. Lors d’une conférence sur le développement du Mali, tenue, le mardi 19 mars, à Lyon, pour promouvoir la coopération décentralisée entre collectivités territoriales, cent soixante-dix collectivités françaises sont déjà engagées au Mali.

 

Cette conférence organisée par le ministère français des Affaires étrangères et les collectivités territoriales vise à soutenir le développement malien à travers des projets de coopération décentralisée. Les régions, villes ou associations de communes qui, depuis 2006, ont dépensé en projets de développement 35 millions d’euros, veulent cibler avec plus de précision les besoins locaux des Maliens et y apporter une réponse rapide.

 

Le gouvernement français se fixe six mois pour relever les premiers défis du développement, notamment la réussite de la saison agricole et la rentrée scolaire de septembre. Le ministère des Affaires étrangères a créé, à cet effet, le Fonds d’action extérieur des collectivités territoriales. Fin janvier, la France et l’Ue ont débloqué 150 millions d’euros d’aide pour le Mali. Dix millions de cette somme seront affectés aux questions d’urgence.

 

La France condamne les exactions

 

 La France, à cheval sur le respect des droits de l’homme et de la dignité de la personne, comme l’exigente les principes de sa loi fondamentale, s’est sentie interpellée par les soupçons d’exactions commises par des soldats maliens. Cet état de fait, a déclaré, mardi, Laurent Fabius, incite la France à être attentive. Il dit avoir discuté de la question avec le Président malien, Dioncounda Traoré et estime que les tribunaux internationaux pourront être saisis. En menaçant ceux qui commettent des exactions de devoir éventuellement rendre  des comptes à la justice internationale, la France prend les devants pour ne pas être soupçonnée d’avoir fermé les yeux. Le risque est loin d’être négligeable.

 

Ailleurs dans le pays, en dehors du massif des Ifoghas où seules les troupes françaises mènent leurs opérations, des unités françaises appuient l’armée malienne. Si les exactions perdurent, les soldats français seront immanquablement éclaboussés. Paris doit donc faire passer des messages forts pour que le régime de Bamako ne laisse pas l’impunité s’installer lorsque ses soldats s’en prennent aux communautés touarègues ou arabes.

 

Pour la France, l’enjeu est important. Le bilan de son intervention sera compromis si Bamako n’empêche pas les dérapages de son armée. Pire, c’est tout le processus de réconciliation avec le nord qui risque d’être un échec.

 

Franck A. Zagbayou