Libye: Assassinat d'un juge - Le signe d'un Etat en décadence

les images de la résidence de l'ambassadeur américain assassiné en Libye
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Libye: Assassinat d'un juge - Le signe d'un Etat en décadence

Libye: Assassinat d'un juge - Le signe d'un Etat en décadence

Le président de la chambre criminelle de la Cour d'appel de Derna, en Libye, a été abattu par des inconnus armés le dimanche 16 juin dernier. Fait surprenant, Mohamed Ibrahim, c'est de lui qu'il s'agit, a été froidement assassiné à la porte même de la Cour.

Le mode opératoire et la facilité avec laquelle ces assassins se sont volatilisés dans la nature après leur forfait, devaient donner matière à réfléchir au pouvoir libyen. La Libye d'après Kadhafi s'illustre de plus en plus par son désordre et son incapacité à instaurer son autorité.

La proportion devient inquiétante quand on intimide, agresse et tue les juges et les forces de l'ordre et de sécurité. Mohamed Ibrahim n'est malheureusement pas la seule victime de ces anarchistes qui ne veulent pas entendre parler de justice. La liste des victimes risque de s'allonger si on n'y prend garde.

Une chose est sûre : les juges, les militaires et les policiers qui font l'objet d'assassinats ciblés sont des symboles de l'Etat et de la démocratie.

Ces assassinats à répétition d'éléments de la justice est le signe indiciel d'un Etat libyen en déconfiture. Cela est d'autant plus vrai que tout Etat de droit, avec ses institutions républicaines se construit et s'ordonne autour du pilier de la justice.

Ce crime de trop aurait pour inconvénient de démoraliser les acteurs de l'appareil judiciaire libyen. Le cas échéant, la Libye risque de s'installer davantage dans un Etat bakouninien, c'est-à-dire dans l'anarchie totale où la loi du Talion reste la seule loi valable. C'est peut-être l'ambition de ces criminels qui tiennent à gommer la justice des nouvelles institutions libyennes.

En attendant que ces individus, toujours en cavale, soient connus, l'on peut supputer sur leur identité. Il est un constat que la Libye nouvelle est dirigée par un ensemble hétéroclite de groupuscules armés qui s'étaient coalisés, dans le cadre d'une alliance stratégique, pour faire partir l'ex-guide.

Et une zone d'ombre existe toujours sur l'identité de bien des groupes armés qui ont composé le CNT (Conseil national de transition). On se souvient encore de la réponse de Mamhoud Jibril quand, reçu à l'Elysée juste après la chute de Kadhafi, la question lui avait été posée à propos de la « composition extensive du CNT ».

 

Le Pays