L’économie iranienne à l'agonie sous le coup de nouvelles sanctions américaines

Centre-ville de Téhéran, le 23 juin 2019 (illustration).
Centre-ville de Téhéran, le 23 juin 2019 (illustration).
Centre-ville de Tu00e9hu00e9ran, le 23 juin 2019 (illustration).

L’économie iranienne à l'agonie sous le coup de nouvelles sanctions américaines

Si l'on ignore les détails de ces nouvelles sanctions « majeures » annoncées samedi par Donald Trump, l'objectif affiché est d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. En mai 2018, le président américain a annoncé le retrait de son pays de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions contre la République islamique.

Cette politique de pression a été renforcée avec la fin des dérogations qui permettaient encore à huit pays d'importer du brut iranien sans contrevenir à la loi extraterritoriale américaine. Depuis, l'économie iranienne est exsangue. Les exportations de pétrole, principale source de revenus du pays, ont chuté de moitié, passant de 1 million de barils par jour à moins de 500 000.

Résultat : pour la deuxième année consécutive l'Iran est en récession, et le taux d'inflation pourrait atteindre en fin d'année 40 %, selon le Fonds monétaire international. L'économie iranienne s'est contractée de près de 4 % l'an dernier, et devrait reculer encore de 6 % en 2019. La monnaie iranienne, le rial, a perdu plus de la moitié de sa valeur.

Les prix à la consommation grimpent et la population souffre. Comme Ramezan Kouhi, originaire du nord du pays, qui est venu faire le taxi à Téhéran. « Il n'y avait pas de travail dans notre ville. Je suis venu à Téhéran pour travailler. La situation est très difficile. Depuis que Trump a imposé les sanctions il y a un an, la situation est devenue très difficile. Ça va encore s'empirer. Avec les nouvelles sanctions, je suis sûr que sera encore pire. On ne sait pas quoi faire et c'est devenu très difficile », répète-t-il au micro de notre correspondant, Siavosh Ghazi.

Un avis partagé par Mohammad, âgé de 45 ans et vendeur ambulant de fruits. « Tout est cher et la misère est partout. Tout est cher, on ne peut pas vivre. La viande est chère, le riz est cher. Ça fait un an que nous n'avons pas acheté de viande. Chaque jour ça s'empire. Je pense qu'il y aura aussi la guerre. »

Les responsables iraniens reconnaissent ces difficultés qui risquent de provoquer des tensions sociales et économiques. Mais ils affirment que le pays pourra tenir face aux pressions américaines et ne céderont pas malgré toutes les difficultés.

RFI