Kenya : Uhuru Kenyatta prend officiellement fonction

Le Président Uhuru Kenyatta reçoit la Constitution.
Le Président Uhuru Kenyatta reçoit la Constitution.
Le Pru00e9sident Uhuru Kenyatta reu00e7oit la Constitution.

Kenya : Uhuru Kenyatta prend officiellement fonction

Vainqueur de la présidentielle du 4 mars, Uhuru Kenyatta a prêté serment, hier, en tant que quatrième Président du Kenya, après Jomo Kenyatta, son père (1964-1978), Daniel Arap Moi (1978-2002) et Mwai Kibaki (2002-2013). Ce dernier lui a remis les attributs du pouvoir présidentiel constitués de la Constitution et du sabre de commandant en chef des forces armées kényanes.

« Moi, Uhuru Kenyatta, conscient du poids des responsabilités qui m’incombent en tant que Président de la République du Kenya, je jure fidélité et allégeance à la République du Kenya », a dit le nouvel élu, récitant la formule du serment, devant 60.000 personnes, témoins privilégiés rassemblés au stade de Kasarani, non loin de Nairobi. Quinze Chefs d’Etat et de gouvernement africains assistaient également à la cérémonie, dont le Sud-Africain, Jacob Zuma, le Rwandais, Paul Kagamé et l’Ougandais, Yoweri Museveni.

Uhuru Kenyatta, 51 ans, entre en fonction alors qu’il est sous le coup d’une inculpation de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité (Cpi), en raison de son rôle présumé dans les violences post-électorales de 2007 ayant fait plus de 1000 morts. Une inculpation qui n’a pas empêché les Kenyans d’exercer leur libre choix en le portant à la tête de leur pays. C’est donc tout heureux qu’ils ont écouté le Chef de l’Etat ougandais, invité d’honneur de la cérémonie, dire tout le bien qu’il pense de la Cpi. « Je suis de ceux qui ont soutenu la Cpi au début parce que j’exècre l’impunité. Mais les acteurs arrogants de cette institution avec leurs opinions très arrêtées et leurs analyses superficielles ont détourné cette institution de sa mission originelle. Ils l’utilisent maintenant pour installer les dirigeants de leur choix en Afrique et éliminer ceux qu’ils n’aiment pas », a dit Yoweri Museveni.

Quant au nouveau Président, qui a accepté de comparaître en juillet, il s’est gardé de citer la Cpi pendant son discours d’investiture, mais a cru bon d’indiquer qu’ « aucun pays ou groupe de pays ne devrait avoir le contrôle ou le monopole des institutions internationales ou de l’interprétation des traités internationaux ». Il a, en outre, réaffirmé sa volonté de faire en sorte que son pays respecte ses obligations internationales, « tant qu’elles sont fondées sur le principe du respect mutuel et de la réciprocité ».

Outre Uhuru Kenyatta, William Ruto a également prêté serment, mais en tant que vice-président. Lui aussi est inculpé par la Cpi pour les mêmes chefs d’accusation que le Président.

Cyprien Tiesse

Sources : Afp, Rfi