Italie : Un second septennat pour Giorgio Napolitano

Giorgio Napolitano
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Italie : Un second septennat pour Giorgio Napolitano

Giorgio Napolitano a été, à 87 ans, réélu Président d’Italie pour un second septennat, samedi, alors qu’il avait pris la décision de ne pas se présenter à nouveau à un tel scrutin, en raison de son âge avancé. Mais il a dû céder à la pression des dirigeants des principales formations politiques – notamment le Parti démocrate de Pier Luigi Bersani et le Peuple de la liberté de Silvio Berlusconi – qui peinaient à trouver le bon cheval après cinq tours de scrutin. Il a recueilli 738 voix des 1007 grands électeurs, contre 217 pour son concurrent, Stefano Rodotà.

Giorgio Napolitano a justifié son acceptation de se représenter par la « situation difficile » du pays. « J’espère fortement que dans les prochaines semaines et à partir des jours à venir, toutes les parties assumeront leurs devoirs dans le but de consolider les institutions de l’Etat », a-t-il déclaré, quelques instants après sa réélection.

Troisième économie de l’Union européenne, l’Italie est en crise depuis deux mois ; une crise née des législatives de février qui n’ont donné à aucun des partis politiques la majorité susceptible de lui permettre de former un nouveau gouvernement. En effet, si la gauche a obtenu la majorité absolue à la Chambre des députés, elle est contrainte de cohabiter au Sénat avec la droite conduite par Silvio Berlusconi et le Mouvement cinq étoiles (M5s) de Beppe Grillo.

La réélection de Giorgio Napolitano a été favorablement accueillie par la plupart des responsables politiques qui y voient une issue de la crise. Ainsi, le chef de la droite, Silvio Berlusconi, a salué son « sens du devoir » et sa « générosité personnelle et politique qui lui a fait accepter de poursuivre son engagement dans un contexte aussi difficile et incertain ». Le chef du gouvernement, Mario Monti, lui, a relevé « l’esprit de sacrifice » du Président réélu. Quant au chef du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, il a jugé que « c’est un excellent résultat ».

Ce résultat n’a cependant pas fait que des heureux, l’ex-humoriste, Beppe Grillo, chef du Ms5, dénonçant un « coup d’Etat ».

En Italie, l’élection du Président de la République se fait au suffrage universel indirect, de sorte que ce sont les grands électeurs – députés, sénateurs, conseillers régionaux – au nombre de 1007, qui ont la charge de le désigner.

Débutée jeudi, l’élection présidentielle a pris un tour décisif vendredi, au 4e tour de scrutin, lorsque l’ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, grand favori, a échoué, contre toute attente, à se faire élire, n’obtenant que 395 voix, soit une centaine de moins que la majorité requise qui est de 504 voix. C’était la preuve manifeste que la consigne de vote en sa faveur n’avait pas été respectée au sein du Parti démocrate dont le chef, Bersani, a annoncé qu’il démissionnerait, pour cette raison, dès l’élection du Président.

Giorgio Napolitano, qui prête serment ce lundi, aura la lourde tâche de sortir le pays de l’impasse politique. Cette sortie passe soit par la formation d’un gouvernement nationale, soit par la dissolution du Parlement et l’organisation de législatives anticipées.

Cyprien Tiesse