Il est évident que la date du 30 juin (fixée pour les élections législatives. Ndlr) ne peut pas être tenue pour des élections inclusives auxquelles doivent participer et la mouvance présidentielle et l’opposition». Cette observation nous a été confiée par un diplomate européen en poste à Conakry, au quatrième jour du dialogue inter-guinéen. «Les deux parties sont disposées à faire en sorte que le dialogue aboutisse. Cela veut dire qu’au moins, la date du 30 juin ne peut pas être respectée. C’est d’ailleurs pour cela que le chronogramme électoral est l’un des points retenus à l’ordre du jour», argumente ce diplomate, sous le couvert de l’anonymat.

La campagne est officiellement ouverte depuis le 1er juin. Mais dans la capitale Conakry, aucun signe visible. Par exemple, il n’y a aucune affiche de candidat dans aucune commune de la ville. Alors que la Commission nationale électorale indépendante (Ceni) a publié la liste des candidatures retenues pour le scrutin. Une liste où l’on note la présence du Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg)-Arc-en-ciel du Président Alpha Condé et les partis qui composent la mouvance présidentielle. Mais aucun parti du Collectif (l’opposition radicale) conduit par Cellou Dalein Mamadou Diallo, par ailleurs président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), n’y figure. Une liste largement reprise par «Ceni Infos», N°26 du 03 juin 2013, le bimestriel d’informations de la structure en charge de l’organisation du scrutin.

Mais aucun participant aux pourparlers qui se tiennent autour du facilitateur onusien, Saïd Djinnit, n’accepte de se prononcer sur la question. Par contre, tous saluent «l’esprit de convivialité et de fraternité» dans lequel le dialogue se déroule.

Au troisième jour du conclave, soit jeudi, Saïd Djinnit a été pris d’un malaise par deux fois et a été examiné par un infirmier sur place. Le malaise n’a duré que quelques minutes chaque fois et l’Algérien a aussitôt repris le travail.

Les discussions entre les acteurs politiques guinéens portent sur «la question de l’opérateur technique et le fichier électoral, le vote des Guinéens à l’étranger, le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et le chronogramme électoral», avait rapporté à la presse l’envoyé de l’Onu en Guinée. C’était au terme de la première journée du dialogue.

Au terme du 4è jour du dialogue, le porte-parole de la Mouvance présidentielle, Saliou Bella, et Lansana Kouyaté de l’opposition ainsi que Saïd Djinnit ont salué les avancées. Notamment sur le vote des guinéens à  l’étranger et la question de l’opérateur technique et le fichier électoral. Le dialogue reprend dimanche.

Pascal Soro

Envoyé spécial à Conakry