France : M. Hollande fait de 2014, “ l’année des résultats ’’

François Hollande, Président de la France.
François Hollande, Président de la France.
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France : M. Hollande fait de 2014, “ l’année des résultats ’’

Le 6 mai 2012, la France connaissait à nouveau une alternance politique, avec l’élection d’un Président socialiste, François Hollande, depuis le départ en 1995 de François Mitterrand, après deux septennats. Un an après son arrivée au pouvoir, le Président qui se voulait « normal » et « l’homme du changement», fait une amère expérience des réalités françaises. Miné par des mauvais résultats économiques et avec des sommets d’impopularité jamais atteint par un Président de la Ve  République, il ne veut pas se laisser démonter et veut montrer qu’il a encore de la vision pour son pays. Au cours d’une réunion avec ses ministres, lundi, à l’Elysée, il a affirmé que «l’année qui vient  sera l’année des résultats», rapporte l’Afp.

Il a annoncé que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault présentera dans les prochaines semaines un plan d’investissements pour les 10 ans à venir, concernant le numérique, la transaction énergétique, la santé, les grandes infrastructures et d’une manière générale, les nouvelles technologies. Il poursuit en promettant de changer le visage de la France, mais non sans rappeler qu’il inscrit son action dans la durée : « Les réformes qui ont été engagées vont changer le visage de la France. Profondément. Mais, elles demandent du temps, pour donner leur pleine mesure », a-t-il averti, tout en assurant comprendre « le scepticisme des Français».

Éreinté par les critiques

Dans cette conjoncture difficile, François Hollande est éreinté par les critiques de son opposition. Jean- Luc Mélenchon dénonce les «promesses trahies» des socialistes au pouvoir et réclame «que ça change vraiment ». Libération, le quotidien de gauche, enfonce le clou en mettant l’accent sur l’image largement écornée de la république «exemplaire» qu’avait promis, le candidat socialiste à la présidentielle de mai 2012 : «Un an après l’élection de François Hollande, la France se vit en crise politique, économique, sociale, morale». L’affaire Cahuzac, l’ancien ministre du budget qui a menti à ses concitoyens, leur cachant la vérité sur un compte à l’étranger et le vote de la loi sur le mariage homosexuel agitent la société française et les Français ont mal à leur quotidien.

Les promesses tardent à voir le jour

 Ce d’autant que le changement promis par le Président est une illusion d’optique. François Hollande s’est engagé à une inversion de la courbe du chômage fin 2013, ce qui semble inatteignable pour la plupart des économistes. Le gouvernement a reconnu qu’il ne pourrait réduire le déficit public à 3% du Pib en 2013. Il espère atteindre ce chiffre en 2014. Le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales : cette réforme constitutionnelle bute sur l’absence de majorité qualifiée (trois cinquième) au Parlement et le recours à un référendum est exclu par François Hollande. Ces engagements pris et non exécutés à ce jour, sont trop importants pour le social des Français que les chantiers en cours, notamment la loi sur la refondation de l’école, qui prévoit 60.000 créations de postes dans l’éducation, le non cumul d’un mandat parlementaire avec celui d’un exécutif local dont l’application n’est prévue qu’en 2017 date des prochaines législatives, la loi sur la transparence de la vie politique.

L’opposition face aux réalités

 Il  y a donc urgence pour l’opposition qui veut sauver la France de la faillite. Et chacun de ses leaders y va de sa thérapie et de sa proposition. Mais les contradictions sont tout aussi évidentes. Jean-Louis Borloo a proposé, lundi, aux groupes parlementaires, une série de mesures « vitales » afin d’aboutir d’ici juin à une « loi d’union républicaine pour le redressement » afin de sortir la France de la crise. François Bayrou a vu son projet d’un gouvernement d’union nationale rejeté par son rival au centre, Jean- Louis Borloo qui estime que «cela n’a pas de sens et n’est pas sérieux», en indiquant « en revanche que compte-tenu du climat du pays, nous croyons possible d’avoir dix mesures vitales, urgentes, indispensables que tous ensemble nous pourrions prendre devant les Français». Parmi les mesures proposées, figurent l’application, dès juin 2013, de l’allègement des charges prévu par le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) et l’anticipation au 1er juin 2013 des nouveaux taux de Tva prévus au 1er janvier 2014 pour compenser cette  diminution des charges. Ces mesures comprennent également la baisse immédiate de la Tva de 20 à 10% sur le locatif intermédiaire et sur les logements privés pendant deux ou trois ans.

Franck A. Zagbayou