Pour le deuxième grand oral de son mandat, François Hollande a revêtu une blouse de médecin pour sauver l’Union européenne de la lente agonie dans laquelle veulent l’entraîner les politiques d’austérité en cours dans plusieurs Etats. « Ma responsabilité : sortir l’Europe de sa langueur, réduire la désaffection des peuples qui compromet son avenir », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse à laquelle participaient, 400 journalistes, au Palais de l’Elysée. Il tenait ainsi un engagement pris après son élection, à savoir rendre compte de son mandat aux Français tous les six mois.

Pour atteindre son objectif, le Président français a présenté une initiative en quatre points : l’instauration d’un gouvernement économique de la zone euro dirigé par un président : l’élaboration d’un plan d’insertion des jeunes ; la mise en place d’une communauté européenne de l’énergie qui devra coordonner tous les efforts tendant à développer les énergies renouvelables ; l’instauration de la possibilité de lever les emprunts.

Sur la situation intérieure, en France, où sa popularité est au plus bas, François Hollande a promis la poursuite des réformes pour sortir le pays de la récession dans laquelle il est officiellement entré mercredi. Il envisage surtout de « mobiliser toutes les forces pour l’emploi », parce que, relève-t-il, « Il n’y a pas d’espérance possible tant que le chômage n’entamera pas sa décrue ».

Il entend également réformer l’assurance-vie, la formation professionnelle et les retraites. Concernant ces dernières, il juge insuffisante la réforme de 2010 menée par le régime de Nicolas Sarkozy.  « Nous devons poursuivre avec d’autres règles qui devront être trouvées, selon trois principes : des régimes de répartition rétablis, en tenant compte de notre démographie, la justice (tenir compte des carrières longues, des inégalités...), le dialogue : la concertation s’ouvrira avec la conférence sociale dès juin », a-t-il annoncé.

Au cours de son intervention qui a duré deux heures et demi, François Hollande a encore rendu hommage aux soldats français pour leur action au Mali. « Ils ont fait bien plus que libérer un pays, ils ont fait aimer la France dans toute l’Afrique et illustrer le rôle de la France, une grande nation ».

Au total, le Chef de l’Etat français place l’an II de son mandat sous le signe de « l’offensive » qui se traduira par le lancement d’une initiative européenne, après un an I dont il semble satisfait. Cette première partie de son mandat ayant été consacrée, selon lui, à la défense de la souveraineté, la remise en ordre l’économie, la sauvegarde du modèle social français et la réparation des injustices.

Cyprien Tiesse