En attendant le verdict de la Cour constitutionnelle: La RdC entre affirmation de la souveraineté et l’injonction de groupe de pression

En attendant le verdict de la Cour constitutionnelle: La RdC entre affirmation de la souveraineté et l’injonction de groupe de pression

En attendant le verdict de la Cour constitutionnelle: La RdC entre affirmation de la souveraineté et l’injonction de groupe de pression

« Si ce recomptage est une décision de la Cour constitutionnelle, l'Udps (Union pour la démocratie et le progrès social) l'acceptera. Mais nous n'entendons pas que ce recomptage des voix soit imposé par des États étrangers », a prévenu Vidiye Tshimanga, porte-parole de Félix Tshisekedi après la proclamation des résultats provisoires, de la présidentielle à un tour du 30 décembre 2018, par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Ces résultats, faut-il le noter, donnaient M. Tshisekedi, vainqueur avec 38,57% des voix. Martin Fayulu  venant en 2ème  position avec 34,8% des suffrages. Ce dernier va contester ces résultats et déposer un recours devant le Cour constitutionnel. Avec ces résultats, la RdC venait de mettre la communauté internationale au pied du mur. Le 10 janvier Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Etrangères de la France va contester ces résultats. Il sera suivi plus tard par son homologue du Royaume de la Belgique, la puissance colonisatrice. Avec cette sortie, l’Afrique retient son souffle.

Dans l’attente donc du prononcé du juge des élections, les tractions vont bon train mettant en scelle des lobbyistes qui ont commencé à écumer les palais présidentielles dans certains pays africains. D’où cette montée au créneau des membres du  Conseil de sécurité des Nations Unie, sans nul doute pour prévenir une éventuelle crise postélectorale.

« Vendredi 11 janvier 2019, les membres du Conseil de sécurité ont noté que des différends relatifs au contentieux électoral avaient été portés devant la Cour constitutionnelle. Ils ont encouragé toutes les parties prenantes concernées à préserver le climat généralement pacifique des élections et à faire valoir leurs réserves ou leurs différends par le biais des mécanismes et processus appropriés prévus dans la constitution de la République démocratique du Congo (RdC) et dans sa loi électorale ». C’est en ces termes que le Conseil de sécurité a réaffirmé le « respect de la souveraineté de la RdC». Il faut noter que cette approche diplomatique semble ne pas être du goût de deux chefs d’Etat qui veulent embarquer d’autres dirigeants.

Le Congolais Denis Sassou Nguesso et le guinéen Alpha Condé sont cités dans cette affaire. Ils auraient pris la tête d’un peloton diplomatique pour s’immiscer dans le règlement du contentieux électoral en cours en RdC. Ils veulent passer outre la position médiane adoptée par les membres du Conseil de sécurité. Réussiront-ils à entrainer le Président Paul Kagamé, président de l’Union africaine dans leur sillage ? Ces présidents, faut-il le souligner, au nom de la souveraineté nationale n’ont jamais apprécié un quelconque avis extérieur sur la politique de leur pays respectif.

Aujourd’hui,  un ballet de lobbyiste est observé sur l’axe Brazzaville Conakry Bruxelles et Paris qu’ils ont ingénieusement mis sur place. Des acteurs politiques, qui alimentent cette crise postélectorale qui s’annoncent, sont aperçus dans des palais présidentiels africains.

Des sources indiquent même que des personnalités du clergé catholique et l’opposant Katumbi soutien de Martin Fayulu seraient de la partie pour mener la danse. Ce, avec la bénédiction des deux ministres européens cités plus haut, très actives depuis la proclamation des résultats provisoires en Rdc. En tout cas, tout porte à croire qu’il y a une tentative de puissances étrangères pour imposer un scénario d’immixtion dans le règlement du processus électoral.

Pour les autorités de la RdC, la souveraineté de leur pays ne saurait être remise en cause, car le contentieux électoral est en cours de traitement. Et elles entendent signifier lors de la session extraordinaire de l’Union africaine sur la situation au Congo. Pour eux donc, ce qui n’a pas été le cas avec le Gabon le Cameroun où il y a eu des contestations ne devrait pas l’être avec la RdC.

Salif D. CHEICKNA

salifou.dabou@fratmat.info