Egypte : Morsi réaffirme sa légitimité face à l'armée

Le président Morsi met en avant sa "légitimité"
Le président Morsi met en avant sa "légitimité"

Egypte : Morsi réaffirme sa légitimité face à l'armée

Egypte : Morsi réaffirme sa légitimité face à l'armée

Le président égyptien Mohamed Morsi a souligné, mardi 2 juillet, la "légitimité" que lui donnait son élection et affirmé qu'il entendait continuer de diriger le pays malgré les appels de l'opposition à son départ. "Le peuple m'a choisi lors d'élections libres et équitables", a martelé le chef d'Etat, qui s'adressait à la télévision, ajoutant qu'il était prêt à "donner sa vie".

La "légitimité" est "la seule garantie contre l'effusion de sang", a-t-il déclaré, répondant implicitement à ceux qui estiment que son départ permettrait de résoudre les tensions dans le pays. Appelant la population au calme et l'opposition au dialogue, il a affirmé que le pays devait encore relever les défis posés par la corruption et les reliquats de l'ancien régime d'Hosni Moubarak, et qu'il faudrait du temps pour mener à bien ce combat.

Peu avant sur son compte Twitter officiel, il avait appelé les forces armées à "retirer leur avertissement" et refusé tout "diktat".

LES MILITAIRES PEAUFINENT LEUR "FEUILLE DE ROUTE"

Les militaires égyptiens, qui ont aux responsables politiques du pays lancé un ultimatum de quarante-huit heures qui prendra fin mercredi soir, seraient prêts à suspendre la Constitution, dissoudre le Parlement et confier le pouvoir à un "conseil intérimaire" majoritairement civil en cas d'échec.

Selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram, cette nouvelle "feuille de route" militaire inclurait la rédaction d'une nouvelle loi fondamentale "tenant compte des exigences des différentes composantes du peuple avant d'être soumise à référendum". Le texte devra être approuvé par Al-Azhar, la plus haute instance religieuse sunnite du pays.

Dans le même temps, "un conseil présidentiel de trois membres, dirigé par le président de la Cour suprême constitutionnelle" sera chargé "d'administrer les affaires du pays" pendant "une période transitoire allant de neuf mois à un an". Et "un gouvernement intérimaire sans appartenance politique" sera formé pour "la période de transition" sous "la direction d'un des chefs de l'armée".

LES AFFRONTEMENTS VIOLENTS CONTINUENT

Le président, issu des Frères musulmans, avait déjà rejeté une demande du commandement militaire assimilée par ses partisans à un coup de force pour le faire partir. Il a rencontré, mardi, le ministre de la défense et chef de l'armée, le général Abdel Fattah Al-Sissi. Rien n'a filtré jusqu'à présent de ces entretiens engagés dans la matinée et qui se poursuivaient en soirée.

"Ce président menace son peuple", de ce fait, "nous considérons qu'il n'est plus président", a réagi Mohamed Abdelaziz, dirigeant du mouvement Tamarrud à l'origine des manifestations monstres réclamant le départ de Mohamed Morsi, après l'intervention télévisée du chef de l'Etat. A l'issue de ce discours, la foule réunie sur l'emblématique place Tahrir du Caire avait scandé à l'adresse du président : "Dégage, dégage ! On ne veut pas de toi. De toute façon, on ne te comprend pas !"

Les violences ont continué dans la journée et la nuit. Un bilan officiel fait état de seize morts et de près de 200 blessés. Au total, 47 personnes, dont un Américain, ont trouvé la mort dans des violences en marge des manifestations qui secouent le pays depuis une semaine.


AFP