Egypte: Les Frères musulmans rejettent le plan de transition politique

Le Parti de Mohamed Morsi veut en découdre avec l'armée et les nouvelles autorités
Le Parti de Mohamed Morsi veut en découdre avec l'armée et les nouvelles autorités
Le Parti de Mohamed Morsi veut en du00e9coudre avec l'armu00e9e et les nouvelles autoritu00e9s

Egypte: Les Frères musulmans rejettent le plan de transition politique

Egypte: Les Frères musulmans et opposition laïque rejettent le plan de transition politique 7:35 10/07/2013


La coalition laïque, qui a soutenu la destitution de Mohamed Morsi, refuse le plan de transition du président par intérim. De leur côté, les Frères musulmans ont fait savoir sur FRANCE 24 qu'ils ne participeraient pas au gouvernement.

Alors que le nouveau Premier ministre, Hazem el-Beblaoui, entame, mercredi 10 juillet, ses pourparlers pour former son gouvernement, le plan de transition égyptien, prévoyant des pouvoirs étendus pour le nouveau président par intérim et un calendrier pour la tenue de législatives d'ici à 2014, a été rejeté par les partisans du président
Le porte-parole des Frères musulmans annonce qu'ils ne participeront pas au gouvernement

Dès le départ, nous étions opposés à l'idée de participer à ce gouvernement de coalition. Et après le crime perpétré contre les pro-Morsi, tués dans les manifestations, car c'est un vrai crime, nous sommes encore plus catégoriques.


Mardi, un porte-parole de la présidence, Ahmed al-Muslimani, avait annoncé que "quelques postes au gouvernement seront offerts au Parti de la liberté et de la justice" (PLJ), le bras politique des Frères musulmans.

Mais la confrérie a d'ores et déjà fait savoir qu'elle refusera de participer au gouvernement, comme l'a affirmé son porte-parole, Mohamed Soudane, sur l'antenne de FRANCE 24. "Nous nous opposons depuis le début à ce qui se passe en Égypte", a-t-il avancé.

"Comment voulez-vous que nous acceptions de participer au gouvernement de transition ? […] Ce serait participer à un crime", a-t-il poursuivi. "Les Égyptiens versent leur sang tous les jours, nous devons être loyaux envers eux […] La situation en Égypte est aujourd’hui pire que celle qui prévalait avant la révolution du 25 janvier 2011", a-t-il conclu.

Dès le départ, les Frères musulmans se sont opposés à la "déclaration constitutionnelle" du président par intérim, Adly Mansour. "Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes [...] ramène le pays à la case départ", a déclaré Essam al-Erian, sur son compte Facebook.

De son côté, le Front de salut national (FSN), coalition laïque, a exigé dans un communiqué que des amendements soient apportés à la "déclaration constitutionnelle" proposée Adly Mansour. Le FSN était dirigé par le prix Nobel de la paix Mohamed el-Baradei jusqu'à sa nomination comme vice-président chargé des relations internationales dans le nouveau gouvernement.

Le mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations de masse, a lui aussi regretté de ne pas avoir été consulté pour l'élaboration du plan de transition et proposé des amendements.

Funérailles sous haute tension

Dans la nuit, les attaques de militants armés contre une base de la police et deux points de contrôle ont fait deux morts dans plusieurs endroits de la péninsule du Sinaï.

Ces violences sont survenues le jour même où les Frères musulmans enterraient les dizaines de manifestants tués lundi au cours d'un rassemblement en faveur du président Morsi au Caire.

Les funérailles des victimes de lundi se sont déroulées dans un climat d'extrême tension prévalant depuis la destitution par l'armée le 3 juillet du président islamiste, trois jours après des manifestations monstres de l'opposition.

Les violences de lundi ont fait au moins 51 morts et 435 blessés, selon les services des urgences. Selon la confrérie, des soldats et des policiers ont ouvert le feu sans aucune raison sur les manifestants. L'armée, pour sa part, a dit avoir répliqué après une attaque de "terroristes armés". "Cela n'était pas une manifestation pacifique", les partisans de Mohamed Morsi ont utilisé "des mitraillettes et des pistolets", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty. Le président par intérim a ordonné l'ouverture d'une enquête.

Washington "prudemment encouragé"

Les États-Unis sont "prudemment encouragés" par le calendrier électoral en Égypte après l'annonce par les autorités du pays de la tenue de législatives au plus tard début 2014, a indiqué mardi le porte-parole de la Maison Blanche.

"Nous n'allons pas imposer de dates. Nous sommes prudemment encouragés par [...] un projet potentiel d'avancer vers un processus démocratique et des élections, à la fois législatives et présidentielle", a déclaré Jay Carney au cours d'un point de presse.

"Nous appelons toutes les parties à s'engager dans un dialogue sur ce processus et à ne pas [...] refuser d'y participer", a-t-il précisé.

Le département d'État a lui aussi appelé les Frères musulmans, partisans du président déchu Mohamed Morsi, à prendre part à cette transition, pourtant déjà contestée par un de leurs responsables.

France24 Avec dépêches AFP